Algérie : prison ferme requise contre six chrétiens
Les prévenus sont accusés d'avoir organisé une messe sans autorisation. Un complément d'information a en revanche été demandé dans le procès controversé d'une Algérienne, arrêtée dans un bus en possession d'une dizaine de Bibles.
Pour avoir voulu organiser une messe sans autorisation, six jeunes Algériens, convertis au christianisme, passeront-ils deux ans derrière les barreaux ? C'est la sévère peine qu'a requis mardi le procureur de Tiaret, dans l'Ouest algérien. Le magistrat a également réclamé une amende de 500.000 dinars environ 5.000 euros- à l'encontre de chacun des prévenus, mis en examen pour exercice illégal d'un culte non musulman.
En Algérie le culte chrétien (catholique et protestant) est autorisé, mais l'exercice de toutes les religions est strictement encadré. Les autorités doivent agréer à la fois le lieu d'exercice et le prédicateur. Se défendant de toute persécution contre les chrétiens, le procureur de Tiaret a ainsi tenu à rappeler l'exemple de musulmans jugés pour quête illégale de fonds alors qu'ils ne disposaient d'aucune autorisation pour le faire.
Les six membres de l'Eglise protestante d'Algérie seront fixés sur leur sort le 3 juin, date de l'annonce du verdict. Une attente similaire attend une autre convertie et membre de l'Eglise protestante d'Algérie, Habibba Kouider, arrêtée en mars dernier en possession d'une dizaine de Bibles dans un autobus. Contre toute attente, le même procureur du tribunal de Tiaret, qui avait requis le 20 mai trois ans ferme contre cette éducatrice de 37 ans pour prêche d'un « culte non-musulman sans autorisation », a décidé mardi de reporter son verdict et a ordonné un complément d'information.
Une campagne contre le «prosélytisme chrétien»
Le cas de cette trentenaire a attiré l'attention des médias internationaux et suscité la polémique en Algérie. La secrétaire d'Etat française aux droits de l'Homme, Rama Yade, avait ainsi qualifié de «triste» et «choquant» son procès et espérait un «geste de clémence» à son égard. La presse algérienne reproche elle au pouvoir de ne pas respecter la «liberté de conscience», reconnue par la Constitution. Le quotidien indépendant Le Soir a ainsi dénoncé «une chasse ouverte aux nouveaux convertis», titrant lundi sur «le temps de l'inquisition».
Depuis plusieurs mois, les autorités religieuses algériennes mènent une campagne contre le «prosélytisme chrétien» en Algérie. Depuis le début de l'année, les procès pour «délit de chrétienté» se sont multipliés dans l'Ouest du pays. Le ministre des Affaires religieuses Bouabdellah Gholamallah suspecte les évangélistes de chercher à «constituer une minorité (de chrétiens) en vue d'immixtions étrangères» dans les affaires intérieures de l'Algérie. Son ministère a ordonné la fermeture de 26 lieux de culte appartenant à des «communautés chrétiennes» évangéliques non-autorisées dépendant de l'Eglise protestante. Selon le pasteur Krim, chef de l'Eglise protestante d'Algérie, les églises évangéliques auraient dans le pays 50.000 adeptes, gravitant autour de 32 lieux de culte officiels et une vingtaine non-agrées. Les convertis sont de plus en plus nombreux et seraient étroitement surveillés par les services de sécurité.
Pour avoir voulu organiser une messe sans autorisation, six jeunes Algériens, convertis au christianisme, passeront-ils deux ans derrière les barreaux ? C'est la sévère peine qu'a requis mardi le procureur de Tiaret, dans l'Ouest algérien. Le magistrat a également réclamé une amende de 500.000 dinars environ 5.000 euros- à l'encontre de chacun des prévenus, mis en examen pour exercice illégal d'un culte non musulman.
En Algérie le culte chrétien (catholique et protestant) est autorisé, mais l'exercice de toutes les religions est strictement encadré. Les autorités doivent agréer à la fois le lieu d'exercice et le prédicateur. Se défendant de toute persécution contre les chrétiens, le procureur de Tiaret a ainsi tenu à rappeler l'exemple de musulmans jugés pour quête illégale de fonds alors qu'ils ne disposaient d'aucune autorisation pour le faire.
Les six membres de l'Eglise protestante d'Algérie seront fixés sur leur sort le 3 juin, date de l'annonce du verdict. Une attente similaire attend une autre convertie et membre de l'Eglise protestante d'Algérie, Habibba Kouider, arrêtée en mars dernier en possession d'une dizaine de Bibles dans un autobus. Contre toute attente, le même procureur du tribunal de Tiaret, qui avait requis le 20 mai trois ans ferme contre cette éducatrice de 37 ans pour prêche d'un « culte non-musulman sans autorisation », a décidé mardi de reporter son verdict et a ordonné un complément d'information.
Une campagne contre le «prosélytisme chrétien»
Le cas de cette trentenaire a attiré l'attention des médias internationaux et suscité la polémique en Algérie. La secrétaire d'Etat française aux droits de l'Homme, Rama Yade, avait ainsi qualifié de «triste» et «choquant» son procès et espérait un «geste de clémence» à son égard. La presse algérienne reproche elle au pouvoir de ne pas respecter la «liberté de conscience», reconnue par la Constitution. Le quotidien indépendant Le Soir a ainsi dénoncé «une chasse ouverte aux nouveaux convertis», titrant lundi sur «le temps de l'inquisition».
Depuis plusieurs mois, les autorités religieuses algériennes mènent une campagne contre le «prosélytisme chrétien» en Algérie. Depuis le début de l'année, les procès pour «délit de chrétienté» se sont multipliés dans l'Ouest du pays. Le ministre des Affaires religieuses Bouabdellah Gholamallah suspecte les évangélistes de chercher à «constituer une minorité (de chrétiens) en vue d'immixtions étrangères» dans les affaires intérieures de l'Algérie. Son ministère a ordonné la fermeture de 26 lieux de culte appartenant à des «communautés chrétiennes» évangéliques non-autorisées dépendant de l'Eglise protestante. Selon le pasteur Krim, chef de l'Eglise protestante d'Algérie, les églises évangéliques auraient dans le pays 50.000 adeptes, gravitant autour de 32 lieux de culte officiels et une vingtaine non-agrées. Les convertis sont de plus en plus nombreux et seraient étroitement surveillés par les services de sécurité.
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