1.19.2009

Géopolitique religieuse

La récente décision de mettre fin au schisme intra-catholique a suscité moult commentaires de la part de la classe la plus éclairée de nos sociétés, glosant sur les propos malheureux d'un des évêques lefebvristes.

L'intérêt de la décision de Pape Benoît XVI est pourtant ailleurs. Il ramène à la profonde pensée du Pontife, pourtant rappelée lors de son élection. On n'assiste pas à un retour en arrière par rapport au pontificat de Jean-Paul II, mais bien à sa continuation par d'autres moyens. Là où le précédent pape avait réintroduit l'Eglise dans la société - et son moralisme de tous les instants en était aussi l'illustration -, l'actuel tente de lui redonner sa centralité. Il agit pour l'intérêt, moins du catholicisme mais bien de la chrétienté. Comment parler aux autres courants schismatiques du christianisme sans avoir réglé le schisme catholique. Cela fait, la porte est maintenant plus assurément ouverte pour un dialogue interchrétienté, avec les Luthériens, les Calvinistes, les Anglicans et autres courants sectaires nord-américains.

Sans délaissé ses rapports avec les religions non-chrétiennes, Rome s'ouvre aux siens pour réparer une séparation historique. Cela au moment où la majorité des courants minoritaires sont dans une période de turbulence. Regardez l'Eglise d'Angleterre en train de préparer son synode ! Le geste de Benoît XVI montre que l'intangibilité de la primauté papale pour un retour dans la famille romaine n'est plus aussi... intangible.
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