L'état de santé du pape reste d'une "gravité évidente"
LEMONDE.FR | 01.04.05 | 07h58 • Mis à jour le 01.04.05 | 13h49
Jean Paul II est "toujours conscient" et dans un "état stationnaire" mais sa "pression artérielle est instable", a annoncé vendredi 1er avril en fin de matinée le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls. Jean Paul II est aussi "lucide et extrêmement serein", a ajouté le porte-parole au cours d'un point de presse au Vatican. Son état de santé reste d'une "gravité évidente", a t-il affirmé.
Le porte-parole a ajouté que le pape avait reçu dans la matinée plusieurs de ses collaborateurs et qu'il avait demandé la lecture des textes ayant accompagné le dernier chemin de croix du vendredi saint auquel Jean Paul II n'a pas participé pour la première fois de son pontificat. "Il a fait le signe de croix lors de chacune des 14 stations du chemin de croix", a déclaré M. Navarro-Valls. Le porte-parole a indiqué qu'en raison de l'état de santé du souverain pontife, la salle de presse du Vatican resterait exceptionnellement ouverte toute la nuit.
De jeudi soir à vendredi vers 10 h 30 (heure française), les nouvelles semblaient plus alarmantes. Jeudi soir, l'état de santé du pape s'était aggravé. Il avait reçu les sacrements du malade après une brusque dégradation de sa santé. Vendredi matin, son état a été jugé "critique" après un arrêt cardiaque, a annoncé le Vatican.
Vendredi matin, l'inquiétude est cependant montée d'un cran, lorsque le cardinal italien Camillo Ruini, vicaire de Rome et chargé selon le droit canon d'annoncer la mort du pape, est arrivé au Vatican. La mort du pape devra en effet être constatée officiellement par le prélat en charge de la fonction de camerlingue, le cardinal espagnol Eduardo Martinez Somalo. Elle sera ensuite annoncée au peuple romain par le cardinal Ruini.
"INFECTION DRAMATIQUE"
Dans une déclaration urgente vendredi matin très tôt, le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, a précisé : "Ce matin, les conditions de santé du pape sont critiques. Après qu'il a souffert hier soir d'une infection urinaire, une septicémie s'est déclarée et il a eu un arrêt cardiaque." "Le Saint Père a été immédiatement secouru par l'équipe de médecins de garde dans son appartement privé", a-t-il ajouté. "Le Saint Père est lucide et conscient et serein", a-t-il précisé. Le porte-parole du Vatican a néanmoins confirmé que Jean Paul II avait reçu le sacrement des malades jeudi à 19 h 17. Il a également précisé que "le Saint Père a exprimé la volonté de demeurer dans sa chambre où lui sont assurés tous les soins".
Jean Paul II a été victime, jeudi soir, d'une forte fièvre due à une infection urinaire, puis il a été immédiatement pris en charge par l'équipe médicale qui le veille jour et nuit depuis son retour au Vatican le 13 mars après sa deuxième hospitalisation de l'année et la trachéotomie pour l'aider à respirer. Cette infection est dramatique pour un malade du Parkinson comme le pape, qui est en outre très affaibli. Elle est la conséquence des problèmes de déglutition éprouvés par Jean Paul II qui ont entraîné une déshydratation et provoqué probablement une cistite, a commenté vendredi le neurologue italien Stefano Ruggieri dans le Corriere della Sera.
Selon la chaîne d'informations en continu Sky Italia, l'état de santé du pape demeure "préoccupant" et "les prochaines 24 heures seront déterminantes". Mais "ce n'est pas un état critique", soutient l'agence catholique polonaise KAI citant "une personne du plus proche entourage du pape". Tous les collaborateurs de Jean Paul II sont polonais.
MOURIR DIGNEMENT
Une nouvelle hospitalisation a été écartée pour le moment en raison de la faiblesse de Jean Paul II. Tout est néanmoins prêt pour une admission d'urgence à la polyclinique Gemelli, où un appartement lui est réservé en permanence. Mais selon le vaticaniste du quotidien italien la Repubblica, Jean Paul II a demandé à ne plus être hospitalisé et a exigé comme dernière volonté "de mourir dignement en souverain pontife dans sa chambre au Vatican devant la place Saint Pierre".
Les médecins redoutent une septicémie, risque d'évolution d'une infection urinaire, a expliqué jeudi soir un spécialiste italien, le professeur Dante Bassetti. Le pape Paul VI est mort en 1978 à l'âge de 81 ans des suites d'une infection urinaire, rappelle vendredi le Corriere della Sera. Jean Paul II lui a succédé après le très bref règne, 33 jours, de Jean Paul Ier.
L'Eglise catholique a commencé à préparer les fidèles à sa disparition, et invite un peu partout dans le monde à "prier pour le pape qui vit le dernier moment de sa vie". Les cardinaux ne sont pas informés de l'évolution de la santé du pape. "Si les sources pontificales donnent ces nouvelles, cela veut dire qu'elles ont très peur et qu'elles veulent peut être nous préparer au pire", a commenté vendredi au quotidien la Repubblica le cardinal Achille Silvestrini, 81 ans, ancien préfet de la congrégation pour les églises orientales.
Le Vatican avait admis, mercredi, que la convalescence de Jean Paul II était "lente" et annoncé la pose d'une sonde naso-gastrique pour "améliorer l'apport calorique et favoriser une bonne récupération de ses forces".
IL A PERDU 19 KILOS
Alimenté seulement par perfusion, "le pape a perdu près de 19 kilos depuis son opération", avait déclaré jeudi à l'AFP une source vaticane informée. "C'est pour cette raison qu'une sonde naso-gastrique lui a été mise mercredi", avait-elle précisé. L'entourage du pape est "très inquiet quant à ses capacités de récupération", avait-elle ajouté.
Jean Paul II avait été contraint de déléguer à des cardinaux la présidence de toutes les célébrations pascales. Il est apparu à la fenêtre de son bureau pendant une quinzaine de minutes dimanche après la messe de Pâques, mais malgré ses efforts, il n'a pas pu prononcer la bénédiction "urbi et orbi".
Si le pape vient à mourir, des services funèbres seront célébrés pendant neuf jours et il sera inhumé entre le quatrième et le sixième jour suivant son décès, selon les dispositions qu'il a édictées dans sa Constitution apostolique de 1996. Le document, très précis, édicte les procédures et les interdits après le décès du pape pour ses funérailles et l'élection de son successeur.
Sa mort doit être constatée officiellement par le prélat en charge de la fonction de camerlingue et annoncée au peuple romain par le cardinal vicaire de Rome.
Les cardinaux devront ensuite "fixer le jour, l'heure et de quelle façon le corps du Pontife défunt sera porté dans la basilique vaticane pour être exposé à l'hommage des fidèles". Son inhumation aura lieu en la basilique Saint-Pierre, sauf en cas de dispositions testamentaires contraires.
Selon certains de ses compatriotes, Jean Paul II aurait souhaité pouvoir être inhumé en Pologne dans le tombeau de famille à Wadowice, près de Cracovie. La question sera tranchée si le pape a laissé un testament.
Avec AFP et Reuters
Jean Paul II est "toujours conscient" et dans un "état stationnaire" mais sa "pression artérielle est instable", a annoncé vendredi 1er avril en fin de matinée le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls. Jean Paul II est aussi "lucide et extrêmement serein", a ajouté le porte-parole au cours d'un point de presse au Vatican. Son état de santé reste d'une "gravité évidente", a t-il affirmé.
Le porte-parole a ajouté que le pape avait reçu dans la matinée plusieurs de ses collaborateurs et qu'il avait demandé la lecture des textes ayant accompagné le dernier chemin de croix du vendredi saint auquel Jean Paul II n'a pas participé pour la première fois de son pontificat. "Il a fait le signe de croix lors de chacune des 14 stations du chemin de croix", a déclaré M. Navarro-Valls. Le porte-parole a indiqué qu'en raison de l'état de santé du souverain pontife, la salle de presse du Vatican resterait exceptionnellement ouverte toute la nuit.
De jeudi soir à vendredi vers 10 h 30 (heure française), les nouvelles semblaient plus alarmantes. Jeudi soir, l'état de santé du pape s'était aggravé. Il avait reçu les sacrements du malade après une brusque dégradation de sa santé. Vendredi matin, son état a été jugé "critique" après un arrêt cardiaque, a annoncé le Vatican.
Vendredi matin, l'inquiétude est cependant montée d'un cran, lorsque le cardinal italien Camillo Ruini, vicaire de Rome et chargé selon le droit canon d'annoncer la mort du pape, est arrivé au Vatican. La mort du pape devra en effet être constatée officiellement par le prélat en charge de la fonction de camerlingue, le cardinal espagnol Eduardo Martinez Somalo. Elle sera ensuite annoncée au peuple romain par le cardinal Ruini.
"INFECTION DRAMATIQUE"
Dans une déclaration urgente vendredi matin très tôt, le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, a précisé : "Ce matin, les conditions de santé du pape sont critiques. Après qu'il a souffert hier soir d'une infection urinaire, une septicémie s'est déclarée et il a eu un arrêt cardiaque." "Le Saint Père a été immédiatement secouru par l'équipe de médecins de garde dans son appartement privé", a-t-il ajouté. "Le Saint Père est lucide et conscient et serein", a-t-il précisé. Le porte-parole du Vatican a néanmoins confirmé que Jean Paul II avait reçu le sacrement des malades jeudi à 19 h 17. Il a également précisé que "le Saint Père a exprimé la volonté de demeurer dans sa chambre où lui sont assurés tous les soins".
Jean Paul II a été victime, jeudi soir, d'une forte fièvre due à une infection urinaire, puis il a été immédiatement pris en charge par l'équipe médicale qui le veille jour et nuit depuis son retour au Vatican le 13 mars après sa deuxième hospitalisation de l'année et la trachéotomie pour l'aider à respirer. Cette infection est dramatique pour un malade du Parkinson comme le pape, qui est en outre très affaibli. Elle est la conséquence des problèmes de déglutition éprouvés par Jean Paul II qui ont entraîné une déshydratation et provoqué probablement une cistite, a commenté vendredi le neurologue italien Stefano Ruggieri dans le Corriere della Sera.
Selon la chaîne d'informations en continu Sky Italia, l'état de santé du pape demeure "préoccupant" et "les prochaines 24 heures seront déterminantes". Mais "ce n'est pas un état critique", soutient l'agence catholique polonaise KAI citant "une personne du plus proche entourage du pape". Tous les collaborateurs de Jean Paul II sont polonais.
MOURIR DIGNEMENT
Une nouvelle hospitalisation a été écartée pour le moment en raison de la faiblesse de Jean Paul II. Tout est néanmoins prêt pour une admission d'urgence à la polyclinique Gemelli, où un appartement lui est réservé en permanence. Mais selon le vaticaniste du quotidien italien la Repubblica, Jean Paul II a demandé à ne plus être hospitalisé et a exigé comme dernière volonté "de mourir dignement en souverain pontife dans sa chambre au Vatican devant la place Saint Pierre".
Les médecins redoutent une septicémie, risque d'évolution d'une infection urinaire, a expliqué jeudi soir un spécialiste italien, le professeur Dante Bassetti. Le pape Paul VI est mort en 1978 à l'âge de 81 ans des suites d'une infection urinaire, rappelle vendredi le Corriere della Sera. Jean Paul II lui a succédé après le très bref règne, 33 jours, de Jean Paul Ier.
L'Eglise catholique a commencé à préparer les fidèles à sa disparition, et invite un peu partout dans le monde à "prier pour le pape qui vit le dernier moment de sa vie". Les cardinaux ne sont pas informés de l'évolution de la santé du pape. "Si les sources pontificales donnent ces nouvelles, cela veut dire qu'elles ont très peur et qu'elles veulent peut être nous préparer au pire", a commenté vendredi au quotidien la Repubblica le cardinal Achille Silvestrini, 81 ans, ancien préfet de la congrégation pour les églises orientales.
Le Vatican avait admis, mercredi, que la convalescence de Jean Paul II était "lente" et annoncé la pose d'une sonde naso-gastrique pour "améliorer l'apport calorique et favoriser une bonne récupération de ses forces".
IL A PERDU 19 KILOS
Alimenté seulement par perfusion, "le pape a perdu près de 19 kilos depuis son opération", avait déclaré jeudi à l'AFP une source vaticane informée. "C'est pour cette raison qu'une sonde naso-gastrique lui a été mise mercredi", avait-elle précisé. L'entourage du pape est "très inquiet quant à ses capacités de récupération", avait-elle ajouté.
Jean Paul II avait été contraint de déléguer à des cardinaux la présidence de toutes les célébrations pascales. Il est apparu à la fenêtre de son bureau pendant une quinzaine de minutes dimanche après la messe de Pâques, mais malgré ses efforts, il n'a pas pu prononcer la bénédiction "urbi et orbi".
Si le pape vient à mourir, des services funèbres seront célébrés pendant neuf jours et il sera inhumé entre le quatrième et le sixième jour suivant son décès, selon les dispositions qu'il a édictées dans sa Constitution apostolique de 1996. Le document, très précis, édicte les procédures et les interdits après le décès du pape pour ses funérailles et l'élection de son successeur.
Sa mort doit être constatée officiellement par le prélat en charge de la fonction de camerlingue et annoncée au peuple romain par le cardinal vicaire de Rome.
Les cardinaux devront ensuite "fixer le jour, l'heure et de quelle façon le corps du Pontife défunt sera porté dans la basilique vaticane pour être exposé à l'hommage des fidèles". Son inhumation aura lieu en la basilique Saint-Pierre, sauf en cas de dispositions testamentaires contraires.
Selon certains de ses compatriotes, Jean Paul II aurait souhaité pouvoir être inhumé en Pologne dans le tombeau de famille à Wadowice, près de Cracovie. La question sera tranchée si le pape a laissé un testament.
Avec AFP et Reuters
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