La nuit de douleur de Jean-Paul II
Sophie de Ravinel
[01 avril 2005]
Jean-Paul II a été pris hier d'une «forte fièvre» provoquée par une infection des voies urinaires, selon son porte-parole Joaquin Navarro Valls, qui a fait une déclaration vers 23 heures. Ce dernier a en outre affirmé que le Pape «bénéficie d'une thérapie appropriée à base d'antibiotiques» et que «son état clinique est très étroitement contrôlé par l'équipe médicale du Vatican, qui le suit». Autour de lui, étaient également réunis – en plus de son médecin personnel Renato Buzzonetti et de l'équipe médicale habituelle – son secrétaire particulier et compatriote Mgr Stanislaw Dziwisz ainsi que le cardinal secrétaire d'Etat Angelo Sodano. L'extrême onction, le dernier sacrement réservé aux malades, lui aurait été administrée. Le pape Jean Paul II «va mal, très mal» ont confirmé, peu après, des sources médicales citées par l'agence Ansa.
Une première dépêche très alarmante de l'agence italienne APCom était tombée vers 22 h 30, faisant état d'une forte fièvre et d'une baisse importante de la pression sanguine du Souverain Pontife. Quelques centaines de personnes, dont de très nombreux journalistes, se sont immédiatement réunies aux alentours de la place Saint-Pierre vers 23 heures, dans l'attente de nouvelles éventuelles. Pendant ce temps, la chaîne de télévision italienne RAI Uno diffusait un service en direct pour tenir les téléspectateurs informés sur l'évolution de la situation. La foule grossissait au fur et à mesure. Elle avait doublé vers minuit. Le ministre italien de l'agriculture s'était mis en prière devant les grilles qui empêchent l'accès à la place durant la nuit. Des heures d'attente et d'inquiétude se préparaient.
Depuis mercredi, le Souverain Pontife était alimenté au moyen d'une sonde naso-gastrique. Cette solution avait été décidée pour tenter de remédier à son incapacité à déglutir et au fait que son organisme supportait mal une alimentation par perfusion. Il souffrait d'anémie et, selon certaines sources vaticanes citées par l'AFP, aurait perdu 19 kg depuis sa première hospitalisation, le 1er février dernier.
Cette hospitalisation avait été décidée en urgence suite à des crises d'étouffement consécutives à la maladie de Parkinson dont il est victime depuis de nombreuses années. Les symptômes ne cessaient d'empirer.
Après un retour au Vatican, «guéri», selon les propos de Joaquin Navarro Valls, le Pape a été de nouveau transporté en urgence à la polyclinique Gemelli le 24 février. Les médecins lui ont posé une canule dans la gorge afin de permettre la respiration.
Depuis le 13 mars, Jean-Paul II n'a pas été en mesure de parler en public. Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet pour la doctrine de la foi, a cependant affirmé à plusieurs reprises qu'il conservait sa lucidité et ses moyens d'élocution en privé.
Dimanche dernier, à la fin de la célébration pascale, le Pape était apparu à la fenêtre de ses appartements, extrêmement faible, visiblement souffrant. Il avait tenté en vain de s'adresser à la foule réunie sur la place Saint-Pierre.
Pendant près de quinze minutes, les fidèles ont fixé leur regard sur le Souverain Pontife, dont les gestes et l'attitude trahissaient sa volonté de rester avec eux. La fenêtre était ouverte et le Pape soumis au vent qui s'était levé, ainsi qu'à une température plutôt fraîche pour la saison. Ses médecins auraient plusieurs fois manifesté le souhait que Jean-Paul II accepte de ne pas prendre de tels risques. La moindre infection pouvant lui être fatale.
Mercredi, il est pourtant apparu une nouvelle fois quelques minutes à l'occasion de l'audience hebdomadaire, cherchant là encore à prendre la parole sans y parvenir. Un communiqué de Joaquin Navarro Valls a été rendu public peu après, faisait état d'une convalescence «lente et progressive» et signalant que toutes les audiences publiques étaient suspendues pour le moment. Ce même communiqué annonçait la pose de la sonde «pour améliorer l'apport calorique et favoriser une récupération de ses forces».
Hier après-midi, un officiel proche du troisième étage du palais apostolique ou loge le Pape et son entourage polonais ne faisait pas état d'inquiétude particulière dans les couloirs du Vatican. Mais il signalait surtout l'extrême difficulté, y compris pour les officiels, d'obtenir la moindre information sur l'évolution réelle de l'état de santé de Jean-Paul II. Il aura fallu qu'une agence obtienne l'information d'une aggravation par un biais détourné pour que le Saint-Siège se décide à publier son communiqué.
[01 avril 2005]
Jean-Paul II a été pris hier d'une «forte fièvre» provoquée par une infection des voies urinaires, selon son porte-parole Joaquin Navarro Valls, qui a fait une déclaration vers 23 heures. Ce dernier a en outre affirmé que le Pape «bénéficie d'une thérapie appropriée à base d'antibiotiques» et que «son état clinique est très étroitement contrôlé par l'équipe médicale du Vatican, qui le suit». Autour de lui, étaient également réunis – en plus de son médecin personnel Renato Buzzonetti et de l'équipe médicale habituelle – son secrétaire particulier et compatriote Mgr Stanislaw Dziwisz ainsi que le cardinal secrétaire d'Etat Angelo Sodano. L'extrême onction, le dernier sacrement réservé aux malades, lui aurait été administrée. Le pape Jean Paul II «va mal, très mal» ont confirmé, peu après, des sources médicales citées par l'agence Ansa.
Une première dépêche très alarmante de l'agence italienne APCom était tombée vers 22 h 30, faisant état d'une forte fièvre et d'une baisse importante de la pression sanguine du Souverain Pontife. Quelques centaines de personnes, dont de très nombreux journalistes, se sont immédiatement réunies aux alentours de la place Saint-Pierre vers 23 heures, dans l'attente de nouvelles éventuelles. Pendant ce temps, la chaîne de télévision italienne RAI Uno diffusait un service en direct pour tenir les téléspectateurs informés sur l'évolution de la situation. La foule grossissait au fur et à mesure. Elle avait doublé vers minuit. Le ministre italien de l'agriculture s'était mis en prière devant les grilles qui empêchent l'accès à la place durant la nuit. Des heures d'attente et d'inquiétude se préparaient.
Depuis mercredi, le Souverain Pontife était alimenté au moyen d'une sonde naso-gastrique. Cette solution avait été décidée pour tenter de remédier à son incapacité à déglutir et au fait que son organisme supportait mal une alimentation par perfusion. Il souffrait d'anémie et, selon certaines sources vaticanes citées par l'AFP, aurait perdu 19 kg depuis sa première hospitalisation, le 1er février dernier.
Cette hospitalisation avait été décidée en urgence suite à des crises d'étouffement consécutives à la maladie de Parkinson dont il est victime depuis de nombreuses années. Les symptômes ne cessaient d'empirer.
Après un retour au Vatican, «guéri», selon les propos de Joaquin Navarro Valls, le Pape a été de nouveau transporté en urgence à la polyclinique Gemelli le 24 février. Les médecins lui ont posé une canule dans la gorge afin de permettre la respiration.
Depuis le 13 mars, Jean-Paul II n'a pas été en mesure de parler en public. Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet pour la doctrine de la foi, a cependant affirmé à plusieurs reprises qu'il conservait sa lucidité et ses moyens d'élocution en privé.
Dimanche dernier, à la fin de la célébration pascale, le Pape était apparu à la fenêtre de ses appartements, extrêmement faible, visiblement souffrant. Il avait tenté en vain de s'adresser à la foule réunie sur la place Saint-Pierre.
Pendant près de quinze minutes, les fidèles ont fixé leur regard sur le Souverain Pontife, dont les gestes et l'attitude trahissaient sa volonté de rester avec eux. La fenêtre était ouverte et le Pape soumis au vent qui s'était levé, ainsi qu'à une température plutôt fraîche pour la saison. Ses médecins auraient plusieurs fois manifesté le souhait que Jean-Paul II accepte de ne pas prendre de tels risques. La moindre infection pouvant lui être fatale.
Mercredi, il est pourtant apparu une nouvelle fois quelques minutes à l'occasion de l'audience hebdomadaire, cherchant là encore à prendre la parole sans y parvenir. Un communiqué de Joaquin Navarro Valls a été rendu public peu après, faisait état d'une convalescence «lente et progressive» et signalant que toutes les audiences publiques étaient suspendues pour le moment. Ce même communiqué annonçait la pose de la sonde «pour améliorer l'apport calorique et favoriser une récupération de ses forces».
Hier après-midi, un officiel proche du troisième étage du palais apostolique ou loge le Pape et son entourage polonais ne faisait pas état d'inquiétude particulière dans les couloirs du Vatican. Mais il signalait surtout l'extrême difficulté, y compris pour les officiels, d'obtenir la moindre information sur l'évolution réelle de l'état de santé de Jean-Paul II. Il aura fallu qu'une agence obtienne l'information d'une aggravation par un biais détourné pour que le Saint-Siège se décide à publier son communiqué.
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