4.01.2005

Vatican: le pape dans un état critique après un arrêt cardiaque

01/04/2005 - 05:23 (GMT)

CITE DU VATICAN (AFP)

Le Pape est dans un état critique vendredi matin après un arrêt cardiaque et une septicemie, a annoncé le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro-Valls.
Le pape Jean Paul II, 84 ans, a reçu jeudi soir les sacrements du malade après une brusque dégradation de sa santé causée par une infection urinaire et son entourage redoute une issue fatale. Son état de santé semblait cependant s'être stabilisé dans la nuit après une bonne réaction aux antibiotiques administrés pour combattre son infection urinaire, a annoncé Radio Vatican.
Le pape "va mal, très mal", avaient déclaré jeudi soir des médecins appelés à son chevet cités par l'agence Ansa. Selon la chaîne d'informations en continu Sky Italia, l'état de santé du pape demeure "préoccupant" et "les prochaines 24 heures seront déterminantes". Mais "ce n'est pas un état critique", soutient l'agence catholique polonaise KAI citant "une personne du plus proche entourage du pape". Tous les collaborateurs de Jean Paul II sont polonais. L'administration des sacrements du malade n'a pas été confirmée, ni démentie par le Vatican. Elle avait déjà été administrée à Jean Paul II lorsqu'il luttait contre la mort après l'attentat du 13 mai 1981.
Jean Paul II, 84 ans, a été victime jeudi soir d'une forte fièvre due à une infection urinaire, a annoncé son porte-parole, Joaquin Navarro-Valls. Il a été immédiatement pris en charge par l'équipe médicale qui le veille jour et nuit depuis son retour au Vatican le 13 mars après sa deuxième hospitalisation de l'année et la trachéotomie pour l'aider à respirer.
Cette infection est dramatique pour un malade du Parkinson comme le pape, qui est en outre très affaibli. Elle est la conséquence des problèmes de déglutition éprouvés par Jean Paul II qui ont entrainé une déshydratation et provoqué probablement une cistite, a commenté vendredi le neurologue italien Stefano Ruggieri dans le Corriere della Sera. Une nouvelle hospitalisation a été écartée pour le moment en raison de la faiblesse de Jean Paul II. Tout est néanmoins prêt pour une admission d'urgence à la polyclinique Gemelli, où un appartement lui est réservé en permanence.
Mais selon le vaticaniste du quotidien italien la Repubblica, Jean Paul II a demandé à ne plus être hospitalisé et a exigé comme dernière volonté "de mourir dignement en souverain pontife dans sa chambre au Vatican devant la Place Saint Pierre". Les médecins redoutent une septicémie, risque d'évolution d'une infection urinaire, a expliqué jeudi soir un spécialiste italien, le professeur Dante Bassetti. Le pape Paul VI est mort en 1978 à l'âge de 81 ans des suites d'une infection urinaire, rappelle vendredi le Corriere della Sera.
Jean Paul II lui a succédé après le très bref règne, 33 jours, de Jean Paul Ier. L'Eglise catholique a commencé à préparer les fidèles à sa disparition, et invite un peu partout dans le monde à "prier pour le pape qui vit le dernier moment de sa vie". Les cardinaux ne sont pas informés de l'évolution de la santé du pape. "Si les sources pontificales donnent ces nouvelles, cela veut dire qu'elles ont très peur et qu'elles veulent peut être nous préparer au pire", a commenté vendredi au quotidien la Repubblica le cardinal Achille Silvestrini, 81 ans, ancien préfet de la Congrégation pour les églises orientales.
Le Vatican avait admis mercredi que la convalescence de Jean Paul II était "lente" et annoncé la pose d'une sonde naso-gastrique pour "améliorer l'apport calorique et favoriser une bonne récupération de ses forces". Alimenté seulement par perfusion, "le pape a perdu près de 19 kilos depuis son opération", avait déclaré jeudi une source vaticane informée. "C'est pour cette raison qu'une sonde naso-gastrique lui a été mise mercredi", avait-elle précisé. L'entourage du pape est "très inquiet quant à ses capacités de récupération", avait-elle ajouté.
Jean Paul II avait été contraint de déléguer à des cardinaux la présidence de toutes les célébrations pascales. Il est apparu à la fenêtre de son bureau pendant une quinzaine de minutes dimanche dernier après la messe de Pâques, mais malgré ses efforts, il n'a pas pu prononcer la bénédiction "urbi et orbi".
Si le pape vient à mourir, des services funèbres seront célébrés pendant neuf jours et il sera inhumé entre le quatrième et le sixième jour suivant son décès, selon les dispositions qu'il a édictées dans sa Constitution apostolique de 1996. Le document, très précis, édicte les procédures et les interdits après le décès du pape pour ses funérailles et l'élection de son successeur. Sa mort doit être constatée officiellement par le prélat en charge de la fonction de Camerlingue et annoncée au peuple romain par le cardinal vicaire de Rome.
Les cardinaux devront ensuite "fixer le jour, l'heure et de quelle façon le corps du Pontife défunt sera porté dans la basilique vaticane pour être exposé à l'hommage des fidèles". Son inhumation aura lieu en la Basilique Saint Pierre, sauf en cas de dispositions testamentaires contraires. Selon certains de ses compatriotes, Jean Paul II aurait souhaité pouvoir être inhumé en Pologne dans le tombeau de famille à Wadowice, près de Cracovie. La question sera tranchée si le pape a laissé un testament.
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