3.30.2005

Le pape est alimenté par sonde gastrique

LEMONDE.FR | 30.03.05 | 16h34  •  Mis à jour le 30.03.05 | 16h34

Jean Paul II a fait, mercredi 30 mars, une nouvelle apparition silencieuse à la fenêtre de son bureau. Mais sa convalescence semble très pénible et la pose d'une sonde gastrique par le nez a été nécessaire pour l'alimenter.
Alors que des sources médicales avançaient l'hypothèse d'une nouvelle hospitalisation du pape, un communiqué du porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, a indiqué, mercredi, que Jean Paul II restait soigné au Vatican.
Il a toutefois reconnu que sa convalescence était "lente et progressive" et il a annoncé la pose d'une sonde gastrique par le nez "pour améliorer l'apport calorique et favoriser une récupération de ses forces". De source vaticane, on indiquait que l'alimentation par cette petite sonde a commencé pour le déjeuner de mercredi. Ce communiqué du porte-parole est le premier depuis le 13 mars, jour de la sortie d'hôpital de Jean Paul II.

SUSPENSION DES AUDIENCES PUBLIQUES

"Le Saint Père passe plusieurs heures dans un fauteuil, célèbre la sainte messe dans sa chapelle privée et reste en contact de travail avec ses collaborateurs, en suivant directement les activités du Saint-Siège et la vie de l'Eglise", souligne le communiqué.
Les audiences publiques du pape restent toutefois suspendues jusqu'à nouvel ordre, et lors de ses rares apparitions, Jean Paul II reste réduit au silence, malgré ses efforts. Mercredi vers 11 heures, il s'est montré durant quatre minutes à sa fenêtre pour une bénédiction mais, pas plus que le jour de Pâques, il n'a pas pu prendre la parole.
Il semblait en meilleure forme que dimanche, mais les quelques milliers de personnes massées sur la place Saint-Pierre ont été frappés par sa maigreur. "Il a vraiment l'air fatigué", a estimé Elizabeth Palmares, une Américaine de San Francisco, encore émue dix minutes après l'apparition du pape. "On a entendu qu'il allait retourner à l'hôpital", a raconté Luciana Paladini, une Milanaise qui ne cachait pas ses larmes. "Au moins nous l'aurons vu".
Dimanche, Jean Paul II avait été incapable de prononcer la traditionnelle bénédiction "urbi et orbi" du jour de Pâques. Son absence, lundi à la prière du lendemain de Pâques, pour la première fois en 26 ans de pontificat, avait relancé les spéculations sur une nouvelle aggravation de son état de santé.
Le service de presse de l'hôpital Gemelli, où le pape a déjà été soigné deux fois depuis début février a démenti, mercredi, qu'une nouvelle hospitalisation de Jean Paul II soit programmée. "Aucune hospitalisation n'est prévue", a indiqué un porte-parole du Gemelli.

LA POSE D'UNE SONDE PAR ENDOSCOPIE ENVISAGÉE 

Mais depuis plusieurs jours, des sources médicales indiquaient que le pape souffrait d'anémie parce que la sonde placée dans sa gorge l'empêche de s'alimenter, et qu'il faudrait sans doute l'hospitaliser une troisième fois pour lui poser une sonde gastrique.
"L'assistance médicale (du pape) est assurée par le personnel de la direction de la santé de l'Etat du Vatican, sous la direction du Dr Renato Buzzonetti, médecin personnel du Saint-Père", a souligné, mercredi, le communiqué de M. Navarro-Valls.
Cette précision semble traduire une irritation du Vatican face aux fuites alimentées par les médecins de Gemelli. Un spécialiste de la maladie de Parkinson, le neurologue milanais Gianni Pezzoli, estime que l'implantation d'une sonde gastrique par endoscopie pourrait s'avérer nécessaire si le pape tolère mal la sonde nasale.
On apprenait, par ailleurs, que les médecins du pape avaient eu ces derniers jours un autre motif d'inquiétude : Mgr Stanislaw Dziwisz, le secrétaire particulier de Jean Paul II, son compatriote qui ne le quitte pas, avait attrapé un gros rhume au début de la semaine sainte. Par précaution, Mgr Dziwisz est resté éloigné de Jean Paul II pendant plusieurs jours. Il a retrouvé sa place auprès de son auguste patron mercredi.


Avec AFP
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