Résignation et émotion sur la place Saint-Pierre
Avec AFP.
[Le Figaro, 01 avril 2005]
Des milliers de fidèles priaient aujourd'hui, en silence sur la place Saint-Pierre, les yeux levés vers les fenêtres du pape Jean Paul II en train de s'éteindre, mais la plupart estimaient qu'il n'y a désormais plus d'espoir.
«Le moment du deuil est venu, désormais il n'y a plus d'espoir», déclarait Luisa, une assistante sociale en retraite de Rome. «C'est une agonie, la fin est proche et je suis ici pour assurer au pape une présence», ajoute-t-elle.
«C'est très beau qu'il soit rentré à la maison pour attendre la mort, il est juste qu'il soit avec ses proches», poursuit Luisa qui se souvient, émue, qu'elle était là le soir de l'élection de Jean Paul II en octobre 1978.
«J'étais un peu perplexe en entendant le nom de Wojtyla et je voyais des jeunes, derrière moi, danser de joie. Je leur ai demandé pourquoi. Ils m'ont répondu : "C'est l'évêque de Cracovie et il a des épaules larges"», raconte-t-elle, reconnaissant que ce pape l'a séduite.
«Nous lui apportons un soutien moral, c'est comme être près de la chambre d'un malade», renchérit, à côté d'elle, Pietro, également un retraité romain. «Le pape a une signification spéciale pour les Romains car il est notre évêque et ce souverain pontife a réussi à devenir romain», affirme-t-il.
«C'est inutile d'espérer un quelconque rétablissement. Désormais, il sera toujours malade», estime Chiara Trotto, une étudiante de 21 ans. «Qu'il continue de lutter lui fait honneur mais sa charge est trop lourde et je ne sais pas si cela a un sens», ajoute-t-elle.
«Je n'ai pas la télévision et je reçois les nouvelles par des SMS de mes amis», poursuit-elle, expliquant qu'elle voudrait rester là toute la journée mais qu'elle a un emploi dans un bar.
Le tête couverte d'une voile rouge clair rayé de blanc, Iman, une jeune musulmane de 28 ans, prie aussi, seule, sur la place ensoleillée.
«Je suis en désaccord sur beaucoup de choses avec l'Eglise catholique mais nous sommes tous des frères. Ce pape a donné au monde un message d'amour et de réconciliation. Nous avons besoin de gens comme lui», affirme-t-elle.
A quelques mètres d'elle, près de l'obélisque de la place Saint-Pierre, Daniele Mamdouh, un lycéen de 17 ans, égrène un chapelet bleu marine. «Je suis pratiquant et je me sens très lié à ce pape. Je suis venu le voir lors de la prière de l'Angélus à l'hôpital Gemelli ou pour la bénédiction silencieuse de Pâques», raconte-t-il.
«Les nouvelles concernant sa santé m'attristent car j'espérais le voir, en août, aux Journées mondiales de la Jeunesse à Cologne», explique-t-il, ajoutant : «Jean Paul II a beaucoup donné à l'humanité, c'est un exemple pour nous tous car, même à la fin de sa vie, il montre beaucoup de force et de courage».
Sandra Scuderi, 38 ans, employée au parlement, est venue prier pour le pape «pour qu'il ne souffre pas». Elle approuve la décision du pape de ne pas avoir voulu retourner à l'hôpital Gemelli. «Quand on sait qu'on va partir, on veut rester à la maison. C'est triste de ne plus le voir mais je préfère penser à cette belle rencontre qui l'attend avec Dieu», affirme-t-elle.
Un avis partagé par soeur Maria Mori, une jeune religieuse australienne membre de la congrégation des Ursulines. «Le pape est préparé à la mort. Jean Paul II est déjà un Saint. Je prie pour que nous soyons capables d'accueillir cette mort avec joie», conclut-elle, un sourire illuminant son visage.
[Le Figaro, 01 avril 2005]
Des milliers de fidèles priaient aujourd'hui, en silence sur la place Saint-Pierre, les yeux levés vers les fenêtres du pape Jean Paul II en train de s'éteindre, mais la plupart estimaient qu'il n'y a désormais plus d'espoir.
«Le moment du deuil est venu, désormais il n'y a plus d'espoir», déclarait Luisa, une assistante sociale en retraite de Rome. «C'est une agonie, la fin est proche et je suis ici pour assurer au pape une présence», ajoute-t-elle.
«C'est très beau qu'il soit rentré à la maison pour attendre la mort, il est juste qu'il soit avec ses proches», poursuit Luisa qui se souvient, émue, qu'elle était là le soir de l'élection de Jean Paul II en octobre 1978.
«J'étais un peu perplexe en entendant le nom de Wojtyla et je voyais des jeunes, derrière moi, danser de joie. Je leur ai demandé pourquoi. Ils m'ont répondu : "C'est l'évêque de Cracovie et il a des épaules larges"», raconte-t-elle, reconnaissant que ce pape l'a séduite.
«Nous lui apportons un soutien moral, c'est comme être près de la chambre d'un malade», renchérit, à côté d'elle, Pietro, également un retraité romain. «Le pape a une signification spéciale pour les Romains car il est notre évêque et ce souverain pontife a réussi à devenir romain», affirme-t-il.
«C'est inutile d'espérer un quelconque rétablissement. Désormais, il sera toujours malade», estime Chiara Trotto, une étudiante de 21 ans. «Qu'il continue de lutter lui fait honneur mais sa charge est trop lourde et je ne sais pas si cela a un sens», ajoute-t-elle.
«Je n'ai pas la télévision et je reçois les nouvelles par des SMS de mes amis», poursuit-elle, expliquant qu'elle voudrait rester là toute la journée mais qu'elle a un emploi dans un bar.
Le tête couverte d'une voile rouge clair rayé de blanc, Iman, une jeune musulmane de 28 ans, prie aussi, seule, sur la place ensoleillée.
«Je suis en désaccord sur beaucoup de choses avec l'Eglise catholique mais nous sommes tous des frères. Ce pape a donné au monde un message d'amour et de réconciliation. Nous avons besoin de gens comme lui», affirme-t-elle.
A quelques mètres d'elle, près de l'obélisque de la place Saint-Pierre, Daniele Mamdouh, un lycéen de 17 ans, égrène un chapelet bleu marine. «Je suis pratiquant et je me sens très lié à ce pape. Je suis venu le voir lors de la prière de l'Angélus à l'hôpital Gemelli ou pour la bénédiction silencieuse de Pâques», raconte-t-il.
«Les nouvelles concernant sa santé m'attristent car j'espérais le voir, en août, aux Journées mondiales de la Jeunesse à Cologne», explique-t-il, ajoutant : «Jean Paul II a beaucoup donné à l'humanité, c'est un exemple pour nous tous car, même à la fin de sa vie, il montre beaucoup de force et de courage».
Sandra Scuderi, 38 ans, employée au parlement, est venue prier pour le pape «pour qu'il ne souffre pas». Elle approuve la décision du pape de ne pas avoir voulu retourner à l'hôpital Gemelli. «Quand on sait qu'on va partir, on veut rester à la maison. C'est triste de ne plus le voir mais je préfère penser à cette belle rencontre qui l'attend avec Dieu», affirme-t-elle.
Un avis partagé par soeur Maria Mori, une jeune religieuse australienne membre de la congrégation des Ursulines. «Le pape est préparé à la mort. Jean Paul II est déjà un Saint. Je prie pour que nous soyons capables d'accueillir cette mort avec joie», conclut-elle, un sourire illuminant son visage.
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