2.02.2005

Le Vatican se veut rassurant sur l'état de santé du pape

Jean Paul II a été hospitalisé d'urgence mardi soir pour une «laryngo-trachéite» • Agé de 84 ans, usé par la maladie de Parkinson, il a toujours refusé d'envisager de renoncer à son pontificat •
Par H. D. P.

mercredi 02 février 2005 (Liberation.fr - 13:39)

Au lendemain de l'hospitalisation d'urgence de Jean Paul II, qui souffre de complications respiratoires causées par une grippe, le Vatican se veut rassurant. «Il n'y a pas aucune raison de s'alarmer aujourd'hui», a assuré mercredi en milieu de matinée le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, en sortant de l'hôpital romain où est soigné le pape. Son état de santé, a-t-il dit, s'est «stabilisé». La preuve ? «Au moment où je quittais l'hôpital, il s'apprêtait à célébrer la messe avec son secrétaire», a affirmé le porte-parole. Même modération dans le bulletin médical: «Nous pouvons confirmer le diagnostic de laryngo-trachéite aiguë avec des épisodes de laryngospasmes comme annoncé hier», a dit Navarro-Valls, lui-même médecin. qui a dû toutefois expliquer que Jean Paul II avait été placé dans la nuit sous assistance respiratoire. Il n'a toutefois pas subi de trachéotomie. Il devrait rester hospitalisé plusieurs jours.
L'essentiel pour le Vatican est de dissiper l'inquiétude des catholiques dans le monde et de faire taire les spéculations sur la possible fin prochaine d'un pontificat qui a marqué la fin du XXe siècle. Le pape est un vieil homme de 84 ans, épuisé par la maladie de Parkinson dont il souffre depuis une dizaine d'années. Son hospitalisation mardi soir a d'ailleurs été décidée à l'initiative de son médecin personnel en raison de sa toux persistante qui lui fait courir un risque d'étouffement. C'est la huitième fois que Jean Paul II est hospitalisé depuis le début de son pontificat en octobre 1978. Il dispose d'une suite privée au 10e étage de l'hôpital Gemelli, en banlieue de Rome.
Très diminué, le premier pape polonais de l'histoire continue toutefois à assumer sa charge et son entourage s'insurge depuis des années à chaque fois que l'on évoque son éventuelle renoncement. Jamais aucun pape n'a abdiqué. Ce cas de figure n'existe pas dans le dogme catholique. Lui-même, lors des cérémonies marquant le 25e anniversaire de son pontificat, en 2002, a dit qu'il poursuivrait sa mission «jusqu'à son dernier souffle».
Jean Paul II n'a jamais renoncé à voyager dans le monde –même si ses déplacements se sont faits plus rares – ni à recevoir régulièrement des dignitaires de l'Eglise, des chefs d'Etat et des ambassadeurs. Ses discours et ses homélies sont cependant de plus en plus fréquemment lus par ses assistants en raison de ses problèmes d'élocution. Le pouvoir du pape est de fait exercé par ses bras-droits, son secrétaire personnel Stanislaw Dziwisz, ainsi que le cardinal Joseph Ratzinger, qui préside la congrégation pour la doctrine de la foi, et le secrétaire d'Etat Angelo Sodano.
De petits groupes de fidèles se sont réunis mercredi dans la basilique Saint-Pierre. «Prions pour que le Saint Père guérisse et pour que le Seigneur lui donne sa protection et sa bénédiction, afin qu'il puisse poursuivre sa mission sur terre et puisse continuer à porter le réconfort aux gens», a dit le prêtre célébrant la messe dans la chapelle de Saint-Joseph, à l'intérieur de la basilique. Sur la place Saint-Pierre, où le pape aurait dû tenir son audience générale, de nombreux fidèles de divers pays formulaient les mêmes vœux.
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