1.25.2005

Pays-Bas : Témoigner du respect absolu de la personne humaine

2005-01-25

CITE DU VATICAN, Mardi 25 janvier 2005 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège a invité « les catholiques des Pays-Bas à témoigner toujours davantage de leur attachement au respect absolu de la personne humaine », rappelle Jean-Paul II.
Jean-Paul II a reçu au Vatican, Mme Monique Patricia Antoinette Frank, nouvel ambassadeur des Pays Bas près le Saint-Siège, qui lui a présenté, samedi 22 janvier, ses lettres de créance. Un discours – en français - publié dans le « Bulletin » de la salle de presse du Saint-Siège dans l’original en français (cf. www.vatican.va).
« Depuis plusieurs années, la société néerlandaise, marquée par le phénomène de la sécularisation, s’est engagée dans une politique nouvelle en matière de législation concernant le commencement et la fin de la vie humaine, constatait le pape. Le Saint-Siège n’a pas manqué, alors, de faire connaître sa claire position et d’inviter les catholiques des Pays-Bas à témoigner toujours davantage de leur attachement au respect absolu de la personne humaine, de sa conception à sa mort naturelle. J’invite encore une fois les Autorités et le personnel médical, ainsi que toutes les personnes qui exercent un rôle éducatif, à mesurer la gravité de ces questions et donc l’importance des choix qu’ils engagent, afin de bâtir une société toujours plus attentive aux personnes et à leur dignité ».
Le pape insistait aussi sur la paix dans le monde : « Chaque jour, les nouvelles du monde rappellent à tous le besoin impérieux de construire un avenir de paix entre les hommes et, pour y parvenir, de consolider un ordre international stable, et garanti notamment par un meilleur partage des ressources au niveau international et par une politique active d’aide au développement ».
Il rappelait « la nécessité et l’urgence d’un dialogue approfondi entre les différents groupes qui composent la nation, pour que tous apprennent à se connaître et à se respecter ».
Et de préciser : « Cette ouverture à l’autre est indispensable pour dépasser les frontières de chaque groupe, comme je le rappelais dans mon Message pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix du 1er janvier 2001: "Pour que le sens de l’appartenance culturelle ne se transforme pas en fermeture, il y a un antidote efficace : la connaissance sereine, non conditionnée par des préjugés négatifs, des autres cultures" (n. 7). À cette condition, il sera possible d’établir entre les différentes communautés des relations pacifiques, afin de construire tous ensemble l’édifice commun de la nation ».
Le pape mentionnait son initiative, en 2001, « de réunir à Assise des représentants des grandes religions du monde, afin de manifester ensemble notre volonté commune de paix; je les ai appelés à susciter un dialogue approfondi entre toutes les religions, et je leur ai demandé en particulier de renoncer absolument à toute légitimation du recours à la violence pour des motifs religieux et plus encore de le condamner explicitement ».
« Depuis, précisait le pape, le Saint-Siège s’est employé à promouvoir, à tous les niveaux, un authentique dialogue interreligieux, invitant les chrétiens, dans toutes les sociétés où ils vivent, à agir dans ce même esprit, comme des artisans de paix et de dialogue, notamment avec les fidèles des autres religions avec lesquels ils vivent. Je sais que l’Église catholique aux Pays-Bas s’est exprimée récemment en ce sens par la voix de ses Évêques et je les assure de mon entier soutien à cette occasion ».
Le pape se félicitait de la contribution de ce pays à « la lutte contre la faim et la pauvreté dans le monde, et son engagement en faveur du développement et de l’assistance sanitaire auprès des populations particulièrement exposées au drame des pandémies, comme celle du Sida qui s’est si rapidement répandue en Afrique, y provoquant d’innombrables victimes ».
« Le Saint-Siège, (…) considère, rappelait le pape, qu’il est nécessaire avant tout, pour combattre cette maladie de façon responsable, d’accroître la prévention, notamment à travers l’éducation au respect de la valeur sacrée de la vie et la formation à la pratique correcte de la sexualité, qui suppose chasteté et fidélité. À ma demande, l’Église s’est mobilisée elle aussi en faveur des victimes et spécialement pour que leur soit assuré l’accès aux soins et aux médicaments nécessaires à travers de nombreux centres de traitement ».
A propos de l’Union européenne, le pape précisait : « Comme je l’ai demandé instamment dans mon récent Message pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier 2005 (n. 10), j’appelle les gouvernements de l’Union européenne à déployer ensemble de nouveaux efforts en faveur du développement, notamment de l’Afrique, continent voisin et devenu si proche de l’Europe par les liens de l’histoire, en développant des accords de véritable coopération et de partenariat ».
Mais le pape insistait tout spécialement sur les jeunes « qui ont la chance de vivre en paix au sein de l’Union européenne depuis plusieurs générations » et qui «ont besoin, pour se préparer aux responsabilités qui seront demain les leurs, de recevoir une éducation solide, qui développe et unifie leur personnalité, fortifiant en eux "l’homme intérieur" selon la belle expression de l’Apôtre Paul (cf. Ep 3, 16), et qui les ouvre tout spécialement à la rencontre des autres, dans une société de plus en plus cosmopolite et multiculturelle ».
Pour ce qui est du rôle de l’Eglise, le pape disait : « Je la sais profondément engagée dans la vie du pays, attentive aux évolutions de la société et décidée à apporter sa pleine contribution au bien commun, rendant témoignage de ce qu’elle croit et espère, et s’efforçant de vivre conformément au commandement de l’amour, reçu de son Seigneur ».
Le pape encourageait les fidèles « à être particulièrement attentive à promouvoir chaque jour le dialogue entre les personnes comme entre les groupes qui composent la société, notamment dans les grandes agglomérations urbaines, où la complexité des relations humaines peut engendrer de grandes solitudes » et « à se mettre sans réserve au service des plus faibles, souvent marginalisés dans les sociétés modernes marquées par la compétition économique et sociale ».
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