2.24.2005

Le pape hospitalisé pour une rechute

Jean Paul II, 84 ans, a été hospitalisé aujourd'hui pour la seconde fois ce mois-ci à l'hôpital Gemelli pour une rechute de sa grippe, redoutée par nombre de médecins en raison de sa santé fragile. Ses médecins traitants examinaient, en fin de journée, la possibilité de pratiquer une trachéotomie pour l'aider à respirer. Son hospitalisation a été décidée dans l'urgence et la précipitation et personne n'a eu le temps d'informer le cardinal secrétaire d'Etat Angelo Sodano, numéro deux du Vatican, a-t-on appris de source vaticane. Le premier bulletin sur son état de santé sera rendu public «vendredi en fin de matinée», a annoncé le Vatican.

(Avec AFP.)
[LE FIGARO,24 février 2005]

«Dans l'après-midi d'hier, le Saint Père a subi une rechute du syndrome de la grippe dont il a été victime ces dernières semaines. Pour cette raison il a été hospitalisé ce matin à l'hôpital Gemelli, pour recevoir une assistance spécialisée et subir des examens», a déclaré le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls.
Jean Paul II a été hospitalisé en raison d'«une rechute de sa grippe qui a aggravé ce matin les conditions respiratoires» du pape, a annoncé pour sa part l'agence italienne Ansa, sans citer ses sources.
Le pape est arrivé conscient vers 10H30 à l'hôpital, où il dispose d'un appartement privé au dixième étage, transporté sur un brancard mais pas complètement allongé, selon l'agence. Il y est arrivé à bord de la même ambulance sans signe distinctif qui l'avait transporté au début du mois et qui l'accompagne dans tous ses déplacements.
«Qui l'a vu dit que le pape avait le visage plutôt détendu», écrit également Ansa.
Selon la chaîne de télévision Sky TG24, un premier bulletin de santé est attendu pour vendredi.
Le souverain pontife a été hospitalisé une première fois le 1er février en raison de graves problèmes respiratoires causés par une mauvaise grippe. Il est resté au Gemelli pendant dix jours.
A l'origine des problèmes de santé de Jean Paul II se trouve une grippe qui s'est compliquée d'une laryngo-trachéite aiguë (inflammation) et de «crises de spasmes du larynx», gênant la respiration.
Selon des sources médicales, le souverain pontife a dû être intubé lors de cette première hospitalisation afin de pouvoir respirer.
L'altération de la fonction pulmonaire et des muscles respiratoires est fréquente chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, comme Jean Paul II.
De nombreux médecins ont prévenu dès sa première hospitalisation qu'un risque de rechute existait.
Le souverain pontife n'est pas à l'abri «d'une rechute analogue dans l'avenir», avait affirmé il y a quinze jours le professeur Corrado Manni, médecin anesthésiste du pape lors de six interventions chirurgicales subies dans le passé.
«La maladie de Parkinson ne se soigne pas, au maximum on peut la ralentir. Et cela comporte une série de risques, parmi lesquels ceux que nous avons connus ces jours-ci», avait-il ajouté.
Plusieurs médecins s'étaient également élevés contre la présence du pape, lors de diverses cérémonies religieuses, devant une fenêtre ouverte, alors que l'Italie a traversé une période de grand froid ces dernières semaines.
Il a ainsi donné une fois sa bénédiction depuis la fenêtre de sa chambre d'hôpital, puis depuis le Vatican a plusieurs reprises.
Son entourage avait pourtant allégé le programme du souverain pontife après sa sortie d'hôpital pour lui faciliter la convalescence, annulant plusieurs rendez-vous de son agenda.
Le pape a ainsi renoncé mercredi à l'audience générale et s'est adressé par liaison vidéo aux fidèles venus au Vatican. Les images montraient Jean Paul II parlant d'une voix rauque mais surtout cherchant avec difficulté son souffle.
Après l'annonce de l'hospitalisation du pape, l'hôpital Gemelli a immédiatement renforcé les mesures de sécurité avec l'arrivée de policiers et de carabiniers et a improvisé une salle de presse à l'entrée principale du bâtiment.
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