Le cardinal allemand Josef Ratzinger a été élu pape
LEMONDE.FR | 19.04.05 | 18h21 • Mis à jour le 19.04.05 | 21h00
Le cardinal allemand Josef Ratzinger, 78 ans, a été élu pape, mardi 19 avril. Il règnera sous le nom de Benoît XVI. Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi depuis 1981, il était devenu la figure emblématique du conservatisme doctrinal pendant le pontificat de Jean Paul II.
Apparu souriant sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape a été applaudi et acclamé par une foule de quelque 100 000 fidèles en liesse, qu'il a remerciés en les saluant avec les mains jointes levées au-dessus de la tête, avant de donner la bénédiction Urbi et Orbi (à la ville et au monde). La messe d'inauguration de son pontificat aura lieu le dimanche 24 avril.
Josef Ratzinger a été élu mardi au soir du deuxième jour du conclave, par les 115 cardinaux réunis dans la chapelle Sixtine au Vatican depuis lundi soir. Son élection a été d'abord annoncée par une fumée blanche sortie de la cheminée de la Sixtine, puis confirmée par les cloches du Vatican.
La forte personnalité du doyen des cardinaux avait dominé la période préparatoire précédant le conclave, marquée par 12 congrégations générales. Dernier prélat à prendre la parole en public avant l'ouverture du conclave, lundi matin lors de la messe pour "l'élection du pontife romain", Mgr Ratzinger avait prononcé un vigoureux plaidoyer en faveur d'un pape défenseur des valeurs traditionnelles de l'Eglise. Dénonçant la "dictature du relativisme", celui qui fut le gardien de l'orthodoxie pendant vingt-quatre années n'a pas évoqué les thèmes présentés par d'autres "princes de l'Eglise" comme les grands défis que devra relever le successeur de Jean Paul II : la morale sexuelle, les relations avec l'islam, les rapports à la science ou la réforme de l'Eglise.
Il était présenté comme le mieux placé pour succéder à Jean Paul II, dont il était proche. Pour succéder au Polonais Karol Wojtyla, il a dû recueillir au moins les deux tiers des voix des 115 cardinaux électeurs venus de 52 pays.
Il aura la lourde tâche de succéder à Jean Paul II, le premier pape dont les obsèques, le 8 avril, ont fait accourir au Vatican la plupart des dirigeants de la planète, des représentants de toutes les grandes religions, ainsi que des centaines de milliers de fidèles.
MISSIONS
L'extraordinaire charisme de Jean Paul II a masqué la fragilité de l'Eglise catholique dans un monde en mutation. Son successeur sera confronté à des enjeux redoutables liés à la chute des vocations, à la concurrence des autres religions et à l'évolution des mœurs.
Malgré les apparences, l'Eglise catholique est aujourd'hui plus faible qu'au début du pontificat de Jean Paul II il y a vingt-six ans : 17% de la population mondiale se réclame du catholicisme (17,75% en 1978) et le nombre de baptisés croît désormais moins vite que celui des naissances.
Aujourd'hui, les trois quarts des catholiques se trouvent hors d'Europe, le continent de son expansion initiale, où son influence est en perte de vitesse. La vitalité du catholicisme en Asie et en Afrique ne permet plus de compenser la chute des vocations dans le Vieux Continent autrefois missionnaire : on comptait 416 329 prêtres en 1978, ils n'étaient plus que 405 450 en 2003.
Dans le domaine du dialogue avec les autres confessions chrétiennes (œcuménisme), le nouveau pape hérite aussi d'un dossier embourbé : depuis le retour à la liberté religieuse dans l'ancien empire soviétique, les catholiques ont souvent été accusés de prosélytisme par les Eglises orthodoxes d'Europe centrale. Avec les protestants, l'opposition demeure sur la question de la primauté du pape.
Par ailleurs, l'Eglise n'échappe pas aux durcissements identitaires que connaissent toutes les religions. Une bonne partie du clergé et de nombreux fidèles, notamment dans les continents confrontés à la concurrence religieuse, restent attachés à ce qui fait sa spécificité : rigueur sur le plan des mœurs, prêtrise réservée aux hommes célibataires, importance donnée aux rituels.
Le nouveau pape pourrait décider d'engager rapidement la procédure de béatification de son prédécesseur, répondant à une demande qui s'est manifestée dès le jour des obsèques parmi certains courants de l'Eglise.
Avec AFP et Reuter
Le cardinal allemand Josef Ratzinger, 78 ans, a été élu pape, mardi 19 avril. Il règnera sous le nom de Benoît XVI. Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi depuis 1981, il était devenu la figure emblématique du conservatisme doctrinal pendant le pontificat de Jean Paul II.
Apparu souriant sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape a été applaudi et acclamé par une foule de quelque 100 000 fidèles en liesse, qu'il a remerciés en les saluant avec les mains jointes levées au-dessus de la tête, avant de donner la bénédiction Urbi et Orbi (à la ville et au monde). La messe d'inauguration de son pontificat aura lieu le dimanche 24 avril.
Josef Ratzinger a été élu mardi au soir du deuxième jour du conclave, par les 115 cardinaux réunis dans la chapelle Sixtine au Vatican depuis lundi soir. Son élection a été d'abord annoncée par une fumée blanche sortie de la cheminée de la Sixtine, puis confirmée par les cloches du Vatican.
La forte personnalité du doyen des cardinaux avait dominé la période préparatoire précédant le conclave, marquée par 12 congrégations générales. Dernier prélat à prendre la parole en public avant l'ouverture du conclave, lundi matin lors de la messe pour "l'élection du pontife romain", Mgr Ratzinger avait prononcé un vigoureux plaidoyer en faveur d'un pape défenseur des valeurs traditionnelles de l'Eglise. Dénonçant la "dictature du relativisme", celui qui fut le gardien de l'orthodoxie pendant vingt-quatre années n'a pas évoqué les thèmes présentés par d'autres "princes de l'Eglise" comme les grands défis que devra relever le successeur de Jean Paul II : la morale sexuelle, les relations avec l'islam, les rapports à la science ou la réforme de l'Eglise.
Il était présenté comme le mieux placé pour succéder à Jean Paul II, dont il était proche. Pour succéder au Polonais Karol Wojtyla, il a dû recueillir au moins les deux tiers des voix des 115 cardinaux électeurs venus de 52 pays.
Il aura la lourde tâche de succéder à Jean Paul II, le premier pape dont les obsèques, le 8 avril, ont fait accourir au Vatican la plupart des dirigeants de la planète, des représentants de toutes les grandes religions, ainsi que des centaines de milliers de fidèles.
MISSIONS
L'extraordinaire charisme de Jean Paul II a masqué la fragilité de l'Eglise catholique dans un monde en mutation. Son successeur sera confronté à des enjeux redoutables liés à la chute des vocations, à la concurrence des autres religions et à l'évolution des mœurs.
Malgré les apparences, l'Eglise catholique est aujourd'hui plus faible qu'au début du pontificat de Jean Paul II il y a vingt-six ans : 17% de la population mondiale se réclame du catholicisme (17,75% en 1978) et le nombre de baptisés croît désormais moins vite que celui des naissances.
Aujourd'hui, les trois quarts des catholiques se trouvent hors d'Europe, le continent de son expansion initiale, où son influence est en perte de vitesse. La vitalité du catholicisme en Asie et en Afrique ne permet plus de compenser la chute des vocations dans le Vieux Continent autrefois missionnaire : on comptait 416 329 prêtres en 1978, ils n'étaient plus que 405 450 en 2003.
Dans le domaine du dialogue avec les autres confessions chrétiennes (œcuménisme), le nouveau pape hérite aussi d'un dossier embourbé : depuis le retour à la liberté religieuse dans l'ancien empire soviétique, les catholiques ont souvent été accusés de prosélytisme par les Eglises orthodoxes d'Europe centrale. Avec les protestants, l'opposition demeure sur la question de la primauté du pape.
Par ailleurs, l'Eglise n'échappe pas aux durcissements identitaires que connaissent toutes les religions. Une bonne partie du clergé et de nombreux fidèles, notamment dans les continents confrontés à la concurrence religieuse, restent attachés à ce qui fait sa spécificité : rigueur sur le plan des mœurs, prêtrise réservée aux hommes célibataires, importance donnée aux rituels.
Le nouveau pape pourrait décider d'engager rapidement la procédure de béatification de son prédécesseur, répondant à une demande qui s'est manifestée dès le jour des obsèques parmi certains courants de l'Eglise.
Avec AFP et Reuter
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