Les cardinaux en conclave pour élire le nouveau pape
LE VATICAN Cent quinze cardinaux électeurs entameront cet après-midi dans la chapelle Sixtine la série de votes destinés à choisir le 265e souverain pontife de l'histoire
[Le Figaro, 18 avril 2005]
# Tout est prêt au Vatican,
des urnes à la cheminée, de la liturgie au logement des cardinaux, pour le premier conclave du troisième millénaire. Le temps du deuil achevé, tous les yeux sont désormais tournés vers la chapelle Sixtine, où il débutera cet après-midi. Samedi, l'anneau du Pêcheur, la bague portée par Jean-Paul II, a été détruit, marquant symboliquement la fin de son pontificat. Dans la soirée a eu lieu la dernière messe des novendiales, la période de deuil de neuf jours qui a commencé avec les obsèques de Jean-Paul II, le 8 avril. Elle a été présidée par le cardinal chilien Jorge Arturo Medina Estevez, qui sera chargé d'annoncer au monde l'élection du nouveau chef de l'Église catholique en prononçant la formule latine «habemus papam».
Avant de s'enfermer dans la chapelle Sixtine, les 115 cardinaux électeurs prononceront le serment prévu par le rituel des conclaves. L'engagement à conserver le secret «sur tout ce qui de quelque manière se rapporterait à l'élection du pontife romain» en constitue l'aspect le plus connu.
# L'obligation de silence
imposée par le doyen des cardinaux, l'Allemand Joseph Ratzinger, donné comme un des favoris dans la course à la succession, a contraint le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro Valls, à venir samedi affirmer au cours d'une conférence de presse que «les cardinaux n'ont à aucun moment avancé de nom» au cours de leurs réunions.
# Les dernières grandes manoeuvres
pour trouver un candidat susceptible de rassembler les deux tiers des cardinaux électeurs ont commencé. Jour après jour, les médias sur les cinq continents ont multiplié les avis d'experts qui encensent ou démolissent sans pitié les «papabili». Le cardinal Ratzinger est ainsi présenté comme un prestigieux théologien ou comme un implacable doctrinaire, doublé d'un autocrate. Le cardinal Tettamanzi est, lui, portraituré comme un archevêque replet et bonhomme ou comme un prélat dépourvu d'expérience et nul en langues étrangères. Angelo Scola est brillant, mais dépressif. Maradiaga est populaire, mais trop jeune et faible sur le plan de la théologie. Ruini est considéré comme un grand organisateur, mais triste et malade du coeur.
# Les stratégies des cardinaux
sont l'objet des spéculations des vaticanistes du monde entier. Voter contre Ratzinger pour le mettre hors course afin de laisser le champ libre aux vrais «papabili», choisir un pape très âgé pour un pontificat de transition après le long règne de Jean-Paul II ou élire à nouveau un «étranger» pour donner une image d'ouverture.
# La durée du conclave
est également matière à hypothèse. «Il sera plus long que les précédents pour ne pas donner une image de superficialité ou donner le sentiment que tout a été joué d'avance», assurent certains commentateurs. «Trois jours. Le pape sera élu mercredi», a prédit de son côté Luigi Accatoli, le vaticaniste du Corriere della Sera, considéré comme l'un des mieux informés.
[Le Figaro, 18 avril 2005]
# Tout est prêt au Vatican,
des urnes à la cheminée, de la liturgie au logement des cardinaux, pour le premier conclave du troisième millénaire. Le temps du deuil achevé, tous les yeux sont désormais tournés vers la chapelle Sixtine, où il débutera cet après-midi. Samedi, l'anneau du Pêcheur, la bague portée par Jean-Paul II, a été détruit, marquant symboliquement la fin de son pontificat. Dans la soirée a eu lieu la dernière messe des novendiales, la période de deuil de neuf jours qui a commencé avec les obsèques de Jean-Paul II, le 8 avril. Elle a été présidée par le cardinal chilien Jorge Arturo Medina Estevez, qui sera chargé d'annoncer au monde l'élection du nouveau chef de l'Église catholique en prononçant la formule latine «habemus papam».
Avant de s'enfermer dans la chapelle Sixtine, les 115 cardinaux électeurs prononceront le serment prévu par le rituel des conclaves. L'engagement à conserver le secret «sur tout ce qui de quelque manière se rapporterait à l'élection du pontife romain» en constitue l'aspect le plus connu.
# L'obligation de silence
imposée par le doyen des cardinaux, l'Allemand Joseph Ratzinger, donné comme un des favoris dans la course à la succession, a contraint le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro Valls, à venir samedi affirmer au cours d'une conférence de presse que «les cardinaux n'ont à aucun moment avancé de nom» au cours de leurs réunions.
# Les dernières grandes manoeuvres
pour trouver un candidat susceptible de rassembler les deux tiers des cardinaux électeurs ont commencé. Jour après jour, les médias sur les cinq continents ont multiplié les avis d'experts qui encensent ou démolissent sans pitié les «papabili». Le cardinal Ratzinger est ainsi présenté comme un prestigieux théologien ou comme un implacable doctrinaire, doublé d'un autocrate. Le cardinal Tettamanzi est, lui, portraituré comme un archevêque replet et bonhomme ou comme un prélat dépourvu d'expérience et nul en langues étrangères. Angelo Scola est brillant, mais dépressif. Maradiaga est populaire, mais trop jeune et faible sur le plan de la théologie. Ruini est considéré comme un grand organisateur, mais triste et malade du coeur.
# Les stratégies des cardinaux
sont l'objet des spéculations des vaticanistes du monde entier. Voter contre Ratzinger pour le mettre hors course afin de laisser le champ libre aux vrais «papabili», choisir un pape très âgé pour un pontificat de transition après le long règne de Jean-Paul II ou élire à nouveau un «étranger» pour donner une image d'ouverture.
# La durée du conclave
est également matière à hypothèse. «Il sera plus long que les précédents pour ne pas donner une image de superficialité ou donner le sentiment que tout a été joué d'avance», assurent certains commentateurs. «Trois jours. Le pape sera élu mercredi», a prédit de son côté Luigi Accatoli, le vaticaniste du Corriere della Sera, considéré comme l'un des mieux informés.
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