Télévision : Les sorties du pape se suivent mais ne se ressemblent pas
par Dominique Dhombres
LE MONDE | 15.03.05 | 13h19
Le retour du pape au Vatican faisait l'objet d'un intéressant reportage, lundi 14 mars, dans le journal de 13 heures, sur France 2.
On voyait, comme sur toutes les autres chaînes, Jean Paul II quitter dimanche la polyclinique Gemelli, assis à l'avant d'une voiture à côté du chauffeur, et la fenêtre entrouverte. Mais le correspondant de France 2 à Rome, Gérard Grizbec, s'interrogeait sur ce nouvel épisode, venant après beaucoup d'autres.
"Il y a eu plusieurs phases dans la communication pour essayer de nous faire croire que tout allait bien. Avant l'opération, le pape avait du mal à parler pour la prière de l'angélus. Le Vatican a donc organisé un play-back. Et puis, il y a eu le défilé des hommes politiques et des cardinaux, nous donnant de bonnes nouvelles du Saint-Père, qu'ils n'avaient pas vu. Enfin, on a voulu donner beaucoup d'éclat aux sorties de l'hôpital, la première fois dans sa "papamobile", et dimanche en fixant une caméra de télévision à l'arrière du véhicule", disait-il.
Le metteur en scène de ce feuilleton planétaire est facile à identifier : il s'agit de Joaquin Navarro Valls, porte-parole du Vatican, un ancien médecin espagnol devenu journaliste, auteur d'une thèse sur la manipulation des médias.
A chaque fois, ou presque, un élément de surprise est inclus, pour retenir l'attention, ou faire passer le message, immuable celui-là, selon lequel le pape, malgré sa maladie et son grand âge, est en état de diriger l'Eglise. Alors qu'on ne l'attendait pas, Jean Paul II est ainsi apparu à deux reprises, à la fenêtre du 10e étage de l'hôpital Gemelli. Et les sorties se suivent mais ne se ressemblent pas. La première, plus solennelle, en "papamobile". La seconde, plus familière, à l'avant d'un véhicule ordinaire, pour signifier un retour à la vie normale plus tôt que prévu. Avec cette innovation, qui consiste à placer une caméra dans la voiture elle-même, afin de donner au téléspectateur un sentiment de proximité avec le pape.
Le risque, évidemment, est qu'un incident vienne perturber cette belle mécanique. Ce fut le cas lorsque l'enregistrement de la prière de l'angélus, destiné à remplacer la voix défaillante du pape, le 6 février, se révéla défectueux. Qu'à cela ne tienne. Joaquin Navarro Valls, qui est vraisemblablement l'organisateur de toutes ces merveilles, se contenta alors d'opposer le plus indigné des démentis.
dominique dhombres
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 16.03.05
LE MONDE | 15.03.05 | 13h19
Le retour du pape au Vatican faisait l'objet d'un intéressant reportage, lundi 14 mars, dans le journal de 13 heures, sur France 2.
On voyait, comme sur toutes les autres chaînes, Jean Paul II quitter dimanche la polyclinique Gemelli, assis à l'avant d'une voiture à côté du chauffeur, et la fenêtre entrouverte. Mais le correspondant de France 2 à Rome, Gérard Grizbec, s'interrogeait sur ce nouvel épisode, venant après beaucoup d'autres.
"Il y a eu plusieurs phases dans la communication pour essayer de nous faire croire que tout allait bien. Avant l'opération, le pape avait du mal à parler pour la prière de l'angélus. Le Vatican a donc organisé un play-back. Et puis, il y a eu le défilé des hommes politiques et des cardinaux, nous donnant de bonnes nouvelles du Saint-Père, qu'ils n'avaient pas vu. Enfin, on a voulu donner beaucoup d'éclat aux sorties de l'hôpital, la première fois dans sa "papamobile", et dimanche en fixant une caméra de télévision à l'arrière du véhicule", disait-il.
Le metteur en scène de ce feuilleton planétaire est facile à identifier : il s'agit de Joaquin Navarro Valls, porte-parole du Vatican, un ancien médecin espagnol devenu journaliste, auteur d'une thèse sur la manipulation des médias.
A chaque fois, ou presque, un élément de surprise est inclus, pour retenir l'attention, ou faire passer le message, immuable celui-là, selon lequel le pape, malgré sa maladie et son grand âge, est en état de diriger l'Eglise. Alors qu'on ne l'attendait pas, Jean Paul II est ainsi apparu à deux reprises, à la fenêtre du 10e étage de l'hôpital Gemelli. Et les sorties se suivent mais ne se ressemblent pas. La première, plus solennelle, en "papamobile". La seconde, plus familière, à l'avant d'un véhicule ordinaire, pour signifier un retour à la vie normale plus tôt que prévu. Avec cette innovation, qui consiste à placer une caméra dans la voiture elle-même, afin de donner au téléspectateur un sentiment de proximité avec le pape.
Le risque, évidemment, est qu'un incident vienne perturber cette belle mécanique. Ce fut le cas lorsque l'enregistrement de la prière de l'angélus, destiné à remplacer la voix défaillante du pape, le 6 février, se révéla défectueux. Qu'à cela ne tienne. Joaquin Navarro Valls, qui est vraisemblablement l'organisateur de toutes ces merveilles, se contenta alors d'opposer le plus indigné des démentis.
dominique dhombres
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 16.03.05
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