4.02.2005

Les cardinaux se préparent au conclave

Le processus d'élection débutera entre quinze et vingt jours après le décès du Souverain Pontife

[02 avril 2005]

Le processus de l'élection débutera officiellement dans les quinze à vingt jours suivant la mort de Jean-Paul II, mais le monde catholique entier bruisse déjà des pronostics concernant la succession de l'apôtre Pierre. Jusqu'ici, les cardinaux – à quelques exceptions près – ont toujours été rétifs à l'exercice de la prévision pontificale. Pour eux, cette question ne devait être abordée entre eux ou devant les médias qu'à l'heure de la mort de Jean-Paul II. Alors seulement leur esprit pourra se consacrer pleinement à cette lourde tâche, avant tout spirituelle.
Selon la volonté de Jean-Paul II exprimée dans la constitution apostolique Universi dominici gregis, deux ecclésiastiques seront choisis «pour leur doctrine, leur sagesse, leur autorité morale» afin de proposer d'ici au conclave «deux méditations approfondies sur les problèmes de l'Eglise (...) et sur le choix éclairé du nouveau pontife».
Nul doute que depuis bien longtemps les cardinaux ont commencé à réfléchir sur ces questions, mais les jours précédant le conclave seront précieux et leur permettront d'échanger entre eux les impressions et les attentes. Ces réflexions auront lieu aussi bien au cours des réunions quotidiennes qu'au cours de leurs rencontres avec des personnes extérieures au Sacré Collège. En effet, jusqu'à l'ouverture du conclave, les cardinaux sont libres de circuler dans Rome et de choisir leur lieu de résidence.
Ce n'est que le jour du début des opérations de vote – dans les quinze à vingt jours suivant le décès, selon les textes officiels – que les électeurs devront avoir intégré les murs de la maison Sainte-Marthe, située derrière la basilique Saint-Pierre. C'est dans cette demeure confortable qu'ils logeront tout au long du conclave, entourés par un nombre très restreint de personnes, prêtres, religieux ou laïcs. Ces derniers auront fait le serment de ne rien divulguer des informations circulant dans la maison durant cette période.
De leur côté, aux cours des premières réunions quotidiennes faisant suite à la mort du Pape, les cardinaux auront juré sur les évangiles et devant Dieu «d'observer exactement et fidèlement toutes les normes contenues dans la constitution apostolique Universi Dominici Gregis (...) et de maintenir scrupuleusement le secret sur tout ce qui a rapport de quelque manière que ce soit avec l'élection du Pontife romain, ou qui, de par sa nature, pendant la vacance du siège apostolique, demande le même secret».
Le matin du jour prévu pour l'ouverture du conclave, le Sacré Collège se retrouvera dans la basilique Saint-Pierre pour une messe solennelle dite pro eligendo Papa, ouverte aux fidèles. Ensuite, dans l'après-midi, ils se réuniront dans la chapelle Pauline du Palais apostolique et rejoindront en procession la chapelle Sixtine. Après les rites officiels de la fermeture des portes, les électeurs se retrouveront entre eux et pourront débuter les opérations de vote. Le nouveau souverain pontife devra être élu avec les deux tiers des voix, plus une si le nombre n'est pas divisible par trois. Si les 117 cardinaux électeurs sont entrés en conclave, le pape devra donc être élu avec 78 voix.
Au cours du XXe siècle, les conclaves n'ont pas duré plus de cinq jours, mais étant donné l'internationalisation du collège des cardinaux, tout est possible. Or, en 1996, Jean-Paul II a introduit une nouvelle règle très importante. Si au bout d'une dizaine de jours et d'environ 23 scrutins – entrecoupés de pauses – les cardinaux ne sont pas parvenus à élire un pape, ils devront alors choisir de désigner le successeur de Pierre soit à la majorité absolue des suffrages sur l'ensemble des électeurs, soit à la majorité absolue sur les deux cardinaux ayant obtenu le plus de voix lors du dernier scrutin.


S. R.
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