Une septicémie compliquée d'un choc infectieux
Catherine Petitnicolas
[Le Figaro, 02 avril 2005]
Le Pape était hier en train de livrer sa dernière bataille face aux innombrables maux qui l'assaillaient et contre lesquels il se bat depuis deux mois. Hier, en milieu de journée, le Vatican a fait savoir qu'il était toujours conscient mais restait dans un état «très grave», après des rumeurs démenties selon lesquelles il était tombé dans le coma.
Selon le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro Valls, Jean-Paul II était hier encore «lucide» et attendait la mort «avec sérénité», après avoir reçu jeudi 31 mars en début de soirée les derniers sacrements tant son état s'était dégradé.
A la suite d'une grave infection des voies urinaires, le Souverain Pontife a en effet été victime jeudi 31 mars d'un choc septique, probablement consécutif à une septicémie (dissémination d'une infection bactérienne dans le sang) qui s'est compliquée d'un choc infectieux avec arrêt cardiaque dans la nuit de jeudi à vendredi.
Une équipe de réanimateurs est immédiatement intervenue pour le placer sous assistance cardio-respiratoire dans ses appartements,
Car, toujours selon le porte-parole, le Pape, informé dès le premier moment de la gravité de sa situation, aurait choisi de rester au Vatican, où lui est assurée une assistance sanitaire complète et efficace, au lieu de devoir une fois de plus être réhospitalisé à l'hôpital Gemelli. Le Saint-Père était assisté par son médecin personnel, le docteur Renato Buzzati, par deux médecins réanimateurs, par un cardiologue, un spécialiste en ORL ainsi que par deux infirmiers.
«Tard dans l'après-midi de jeudi, il a été possible d'obtenir une stabilisation temporaire du tableau clinique qui a cependant évolué de manière négative dans les heures suivantes», a souligné le porte-parole, ajoutant hier en fin de matinée que «les conditions d'une gravité évidente demeurent – pression artérielle instable et paramètres biologiques altérés». Un pessimisme qui tranche avec les communiqués habituellement marqués d'une tonalité toujours optimiste de Joaquin Navarro Valls.
Affaibli depuis une dizaine d'années par une grave maladie de Parkinson, le «Pape Courage», âgé de 84 ans, avait dû être hospitalisé à deux reprises depuis début février du fait de sévères complications d'une mauvaise grippe et en particulier de très fortes difficultés respiratoires aggravées par des spasmes répétés du larynx. Pour y surseoir, il avait dû subir le 24 février dernier une trachéotomie qui l'avait depuis cette date privé de parole. Depuis quelque temps, l'illustre patient supportait de plus en plus mal les interventions destinées à nettoyer et à aseptiser la canule de la trachéotomie. Il avait aussi énormément maigri depuis cette dernière intervention.
Le jour de Pâques, dimanche dernier, devant une foule bouleversée, le Souverain Pontife n'est pas parvenu à prononcer le message qu'il s'était pourtant longuement entraîné à dire avec l'aide d'un orthophoniste. «Rien de pire n'aurait pu lui arriver à la fin de sa vie, à lui qui se servait de la parole pour sa mission», a souligné une amie, Danuta Michalowska, 77 ans, comédienne au Théâtre rhapsodique, dont Karol Wojtyla avait fait partie dans sa jeunesse.
[Le Figaro, 02 avril 2005]
Le Pape était hier en train de livrer sa dernière bataille face aux innombrables maux qui l'assaillaient et contre lesquels il se bat depuis deux mois. Hier, en milieu de journée, le Vatican a fait savoir qu'il était toujours conscient mais restait dans un état «très grave», après des rumeurs démenties selon lesquelles il était tombé dans le coma.
Selon le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro Valls, Jean-Paul II était hier encore «lucide» et attendait la mort «avec sérénité», après avoir reçu jeudi 31 mars en début de soirée les derniers sacrements tant son état s'était dégradé.
A la suite d'une grave infection des voies urinaires, le Souverain Pontife a en effet été victime jeudi 31 mars d'un choc septique, probablement consécutif à une septicémie (dissémination d'une infection bactérienne dans le sang) qui s'est compliquée d'un choc infectieux avec arrêt cardiaque dans la nuit de jeudi à vendredi.
Une équipe de réanimateurs est immédiatement intervenue pour le placer sous assistance cardio-respiratoire dans ses appartements,
Car, toujours selon le porte-parole, le Pape, informé dès le premier moment de la gravité de sa situation, aurait choisi de rester au Vatican, où lui est assurée une assistance sanitaire complète et efficace, au lieu de devoir une fois de plus être réhospitalisé à l'hôpital Gemelli. Le Saint-Père était assisté par son médecin personnel, le docteur Renato Buzzati, par deux médecins réanimateurs, par un cardiologue, un spécialiste en ORL ainsi que par deux infirmiers.
«Tard dans l'après-midi de jeudi, il a été possible d'obtenir une stabilisation temporaire du tableau clinique qui a cependant évolué de manière négative dans les heures suivantes», a souligné le porte-parole, ajoutant hier en fin de matinée que «les conditions d'une gravité évidente demeurent – pression artérielle instable et paramètres biologiques altérés». Un pessimisme qui tranche avec les communiqués habituellement marqués d'une tonalité toujours optimiste de Joaquin Navarro Valls.
Affaibli depuis une dizaine d'années par une grave maladie de Parkinson, le «Pape Courage», âgé de 84 ans, avait dû être hospitalisé à deux reprises depuis début février du fait de sévères complications d'une mauvaise grippe et en particulier de très fortes difficultés respiratoires aggravées par des spasmes répétés du larynx. Pour y surseoir, il avait dû subir le 24 février dernier une trachéotomie qui l'avait depuis cette date privé de parole. Depuis quelque temps, l'illustre patient supportait de plus en plus mal les interventions destinées à nettoyer et à aseptiser la canule de la trachéotomie. Il avait aussi énormément maigri depuis cette dernière intervention.
Le jour de Pâques, dimanche dernier, devant une foule bouleversée, le Souverain Pontife n'est pas parvenu à prononcer le message qu'il s'était pourtant longuement entraîné à dire avec l'aide d'un orthophoniste. «Rien de pire n'aurait pu lui arriver à la fin de sa vie, à lui qui se servait de la parole pour sa mission», a souligné une amie, Danuta Michalowska, 77 ans, comédienne au Théâtre rhapsodique, dont Karol Wojtyla avait fait partie dans sa jeunesse.
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