7.27.2005

Les vacances studieuses du Saint-Père

Dix-huit jours de pause estivale à la montagne

Les Combres d'Introd (Italie):H. Y.
[Le Figaro, 27 juillet 2005]

Trois mois après son élection, Benoît XVI s'est octroyé 18 jours de vacances studieuses à la montagne. C'est au cours de cette pause estivale «providentielle» que le Pape a préparé sa rentrée.
En matière de vacances, Benoît XVI a suivi Jean-Paul II. Il y a plus de quinze jours, il est arrivé aux Combes d'Introd pour y goûter un repos studieux aux portes du Grand Paradis, le parc naturel du Val d'Aoste. Il s'est installé dans le chalet construit il y a cinq ans pour son prédécesseur sur la propriété des salésiens. Le Plan du Saint-Père, à 1400 mètres d'altitude, ainsi baptisé après les 10 séjours de Jean-Paul II, est un véritable fort retranché. «Sur ma petite commune, il y a un Etat souverain», s'amuse Osvaldo Naudin, le maire des 570 âmes d'Introd.
La route sinueuse qui y mène est bordée de murets de pierres sèches, de petits oratoires aux murs couverts de chaux, de vignes, de feuillus puis de sapins. Mais, en dehors de quelques randonneurs qui coupent les lacets de la route à travers bois, on ne croise que des voitures de police et de gendarmerie. Ils sont deux cents, disséminés un peu partout, à veiller à la tranquillité de Benoît XVI. Une forêt de sapins cache le chalet, au-dessus duquel l'espace aérien est bouclé. Au dernier virage avant les Combes, un terre-plein naturel avec vue imprenable sur la vallée d'Aoste, accueille des camions de télévision hérissés de paraboles. Pour aller plus loin, il faut montrer patte blanche. Des brigades cynophiles fouillent les voitures.
Le hameau des Combes est un repaire de journalistes et de policiers. L'unique troquet vit au rythme des changements de quart. Quelques touristes arrivent tout de même à se faufiler pour visiter ce petit village de montagne qui sent bon le foin et accueille la Maison-Musée Jean-Paul-II.
Mais Benoît XVI est resté discret pendant ses vacances privées. «N'ayez aucun souci, je serai un paroissien obéissant», a-t-il lancé, amusé, au père Paul, le curé de la paroisse. La première semaine, il ne s'est accordé que des promenades dans le parc de sa résidence. Durant la seconde, il a tout de même quitté son ermitage pour quelques randonnées, dont l'une sur le Mont-Blanc.
Le Pape travaille. Il aurait mis à profit ses vacances pour achever l'écriture de son dernier livre, commencée il y a trois ans. Pour se détendre, il joue du piano. Mozart est son compositeur préféré. En dehors de rares visiteurs, il est entouré de familiers, en premier lieu, de son fringant secrétaire particulier, Mgr George Ganswein. Ce Bavarois de 48 ans, sportif, ancien professeur à l'université de l'Opus Dei à Rome, est la coqueluche des médias. Il loge au chalet avec le Pape ainsi que deux laïques consacrés – du mouvement italien Communion et Libération –, et du majordome, qui était aussi celui de Jean-Paul II, Angelo Gugel. Le reste de la suite, dont le porte-parole du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls, loge à part.
Jeudi, Benoît XVI quittera les Combes pour la résidence d'été des papes, à Castel Gandolfo, au sud de Rome. C'est de là qu'il partira pour Cologne où l'attendent les 2Oes Journées mondiales de la jeunesse.
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