2.04.2005

Le Vatican rassurant sur la santé du Pape

RELIGION L'état de Jean-Paul II, qui devrait rester hospitalisé une semaine, «évolue positivement»

Jean-Paul II, qui se remet progressivement de la grippe et des complications respiratoires qui ont rendu nécessaire son hospitalisation, devrait quitter l'hôpital Gemelli de Rome la semaine prochaine. «L'état de santé général du Saint-Père (...) évolue positivement» et ses problèmes respiratoires sont «dans une phase de régression», a annoncé hier le Vatican dans son bulletin quotidien. Le Souverain Pontife a passé une nuit calme et ne souffre plus de spasmes du larynx. Le prochain bulletin de santé sera publié demain. Le Pape devrait vraisemblablement prendre la parole dimanche depuis l'hôpital à midi, heure à laquelle il donne habituellement sa bénédiction hebdomadaire place Saint-Pierre, a indiqué le Vatican. Jean-Paul II, qui est âgé de 84 ans et souffre de la maladie de Parkinson, avait été admis d'urgence mardi soir à la polyclinique universitaire Agostino Gemelli de Rome en raison de problèmes respiratoires consécutifs à une grippe. La dégradation de son état de santé a justifié son hospitalisation, la première en huit ans, et son placement sous assistance respiratoire, ce qui a permis de stabiliser son état. De hauts responsables de l'Église catholique se sont succédé dans les médias italiens pour exprimer leur confiance sur les capacités de Jean-Paul II à se remettre.

La Vatican : Hervé Yannou
[Le Figaro 04 février 2005]

Jean-Paul II est hospitalisé à la polyclinique Gemelli de Rome depuis mardi soir pour des problèmes respiratoires aigus et devrait y rester une semaine environ. C'est tout au moins ce qu'a indiqué son porte-parole, Joaquin Navarro Valls, dans la matinée d'hier, après s'être rendu au chevet du chef de l'Église catholique.

«Mon expérience personnelle de la grippe est que les symptômes durent sept jours ou une semaine, à vous de choisir», a-t-il lancé aux journalistes avec son habituelle forme d'humour, plus ou moins appréciée. «La laryngotrachéite aiguë est en phase de régression» a-t-il assuré. Le Pape ne serait plus sujet à des crises de toux. La seconde nuit de Jean-Paul II à la polyclinique Gemelli où un petit appartement lui est en permanence réservé au dixième étage a donc été «tranquille». Mercredi, le porte-parole du Vatican avait déclaré qu'il n'y avait «aucune raison de s'alarmer» et que le Pape «devait rester plusieurs jours à l'hôpital». Quant au «numéro deux» du Saint-Siège, le cardinal Angelo Sodano, il a estimé mercredi soir à la télévision italienne que le Pape «aurait aussi pu être soigné chez lui pour ses difficultés respiratoires». Ce que contestent la plupart des commentateurs médicaux qui s'expriment largement dans les colonnes de la presse italienne.
Le monde entier continue pourtant à s'interroger sur la gravité de la grippe contractée par le Pape dimanche dernier. Les bulletins de santé sont laconiques et rares. Un seul pour la journée de mercredi, un autre à la mi-journée hier et le prochain officiellement annoncé pour aujourd'hui à midi. Joaquin Navarro Valls, au service de Jean-Paul II depuis vingt ans, tient d'une main ferme les rênes de la communication et laisse presque entendre que le Pape est déjà en convalescence. Hier, il s'est fait huer par des journalistes exaspérés, réunis dans l'enceinte du Gemelli. A sa sortie, il avait en effet décidé de ne s'adresser qu'à une poignée d'entre eux. L'ensemble de leurs confrères attendant à côté, dans une salle de presse improvisée pour l'occasion. Personne ne trahira, a priori, le secret médical bien gardé. Ni Renato Buzzonetti, médecin de Jean-Paul II depuis un quart de siècle, ni l'équipe médicale d'urgentistes, qui soignent de concert le Souverain Pontife, ni les religieuses infirmières et encore moins son majordome personnel, Angelo Gugel. «La transparence est totale sur sa maladie», assure de son côté le cardinal Sergio Sebastiani, «ministre de l'Économie du Vatican». Les pronostics vont bon train pour savoir si Jean-Paul II y fera une apparition dimanche prochain à midi à l'occasion de la prière de l'Angélus. Il l'avait fait lors de son hospitalisation en 1994. Une manière de rassurer ceux qui s'inquiètent pour sa santé.
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