Qui dirige l'Eglise ?
Vatican
Très affaibli, Jean-Paul II se voit contraint de déléguer toutes ses fonctions.
Dominique Dunglas (à Rome)
L'apparition de Jean-Paul II pour l'angélus du 6 février n'a rassuré personne. Malgré les lénifiants bulletins de santé du Vatican, le pape, pratiquement réduit au silence, devra limiter drastiquement ses apparitions publiques. Une nouvelle phase du pontificat commence donc. Jean-Paul II a toujours délégué la gestion de l'Eglise, préférant se concentrer sur les dossiers chauds, comme la révolte des Eglises germaniques, la théologie de la libération, le scandale des prêtres pédophiles ou, plus récemment, la guerre en Irak, qu'il a tenté d'empêcher jusqu'au largage des premières bombes. Voyageant ou convoquant les évêques à Rome, court-circuitant les circuits ecclésiaux, il avait instauré une forme d'intervention rebaptisée « gouvernement charismatique » et qu'il n'est plus en mesure d'exercer.
La gestion ordinaire est, elle, depuis de longues années entre les mains de quatre cardinaux : le secrétaire d'Etat - le Premier ministre du Vatican -, Angelo Sodano, le vicaire de Rome, Camillo Ruini, le préfet de la congrégation des évêques, Giovanni Battista Re, et Joseph Ratzinger, le garant de l'orthodoxie doctrinale. Mais, avec l'aggravation de la maladie, même ce quatuor voit son influence se réduire, car il n'a plus accès au pape. Durant la première semaine d'hospitalisation, seul le cardinal Sodano a été admis quelques minutes dans la chambre de Jean-Paul II.
L'homme fort est aujourd'hui l'archevêque Stanislaw Dziwisz, le fidèle secrétaire qui filtre tous les contacts du souverain pontife. Une situation qui pourrait préfigurer une fin de pontificat semblable à celle de Pie XII, au cours de laquelle le pouvoir fut monopolisé par soeur Pasqualina, la religieuse censée s'occuper des soins du pape
© le point 10/02/05 - N°1691 - Page 60 - 256 mots
Très affaibli, Jean-Paul II se voit contraint de déléguer toutes ses fonctions.
Dominique Dunglas (à Rome)
L'apparition de Jean-Paul II pour l'angélus du 6 février n'a rassuré personne. Malgré les lénifiants bulletins de santé du Vatican, le pape, pratiquement réduit au silence, devra limiter drastiquement ses apparitions publiques. Une nouvelle phase du pontificat commence donc. Jean-Paul II a toujours délégué la gestion de l'Eglise, préférant se concentrer sur les dossiers chauds, comme la révolte des Eglises germaniques, la théologie de la libération, le scandale des prêtres pédophiles ou, plus récemment, la guerre en Irak, qu'il a tenté d'empêcher jusqu'au largage des premières bombes. Voyageant ou convoquant les évêques à Rome, court-circuitant les circuits ecclésiaux, il avait instauré une forme d'intervention rebaptisée « gouvernement charismatique » et qu'il n'est plus en mesure d'exercer.
La gestion ordinaire est, elle, depuis de longues années entre les mains de quatre cardinaux : le secrétaire d'Etat - le Premier ministre du Vatican -, Angelo Sodano, le vicaire de Rome, Camillo Ruini, le préfet de la congrégation des évêques, Giovanni Battista Re, et Joseph Ratzinger, le garant de l'orthodoxie doctrinale. Mais, avec l'aggravation de la maladie, même ce quatuor voit son influence se réduire, car il n'a plus accès au pape. Durant la première semaine d'hospitalisation, seul le cardinal Sodano a été admis quelques minutes dans la chambre de Jean-Paul II.
L'homme fort est aujourd'hui l'archevêque Stanislaw Dziwisz, le fidèle secrétaire qui filtre tous les contacts du souverain pontife. Une situation qui pourrait préfigurer une fin de pontificat semblable à celle de Pie XII, au cours de laquelle le pouvoir fut monopolisé par soeur Pasqualina, la religieuse censée s'occuper des soins du pape
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