2.10.2005

"Un nouveau bulletin de santé sera fourni jeudi et j'espère que ce sera le dernier", a déclaré mercredi soir le porte-parole du pape, Joaquin Navarro-Valls. Soigné depuis le 1er février pour de sérieux problèmes respiratoires, le pape pourrait quitter l'hôpital Gemelli dans les prochains jours, peut-être jeudi soir ou vendredi en fin de matinée, selon le Vatican où on laisse entendre que Jean-Paul II pourrait même se montrer dimanche à la fenêtre de ses appartements place Saint Pierre pour la prière de l'Angelus.
Mais tout cela est encore une "hypothèse de travail", a précisé l'agence italienne ANSA. La décision sera prise après consultation des médecins jeudi sur la base des résultats des derniers examens. "J'ai vu le pape il y a quelques instants. J'ai eu une bonne impression", a annoncé mercredi soir le cardinal Giovanni Battista Re. "Je l'ai trouvé vraiment bien", avait pour sa part déclaré en fin de matinée le cardinal Camillo Ruini.

"Faites-moi guérir"

Jean Paul II a célébré la messe du mercredi des cendres dans son appartement de l'hôpital, ratant pour la première fois de son pontificat la cérémonie du début du carême au Vatican. Son secrétaire personnel Mgr Stanislaw Dziwisz lui a signé le front avec une pincée de cendres en lui rappelant, selon la formule rituelle, qu'il est poussière et redeviendra poussière.
Un enfant malade hospitalisé dans le département d'oncologie pédiatrique situé au même étage lui a ensuite été amené. Il a demandé à Jean Paul II de le "faire guérir". Le pape lui a souri et lui a donné la bénédiction, "lui confiant la mission de la partager avec tous les autres enfants soignés".

"A lui d'en juger"

Les cardinaux ont d'autre part continué à s'affronter dans le débat lancé par le numéro deux du Vatican, le cardinal Angelo Sodano, sur une éventuelle démission du pape. Membre influent de la curie romaine, le cardinal italien Giovanni Battista Re, considéré comme "papabile", a vivement réagi, estimant que parler de démission était "de mauvais goût". "Il est inutile de parler de cela, car le Saint Père tient le timon de l'Eglise dans ses mains expérimentées et fermes", a estimé cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, responsable des quelque 270 000 prêtres dans le monde.
Plus pragmatique, figure le cardinal argentin Jorge Mejia, ex-compagnon d'études du pape, pour qui une démission est "une chose possible", prévue dans le code canon. "Il faut voir si nous n'avons pas déjà atteint la limite. C'est à lui d'en juger devant Dieu", a-t-il ajouté. Le cardinal français Jean-Marie Lustiger a également estimé que le renoncement "relève de sa conscience". L'archevêque de Paris a néanmoins assuré que la maladie du pape "n'entame pas ses fonctions cognitives".

AFP
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