Interrogations croissantes sur la santé du pape et sa capacité à gouverner
09/02/2005 - 06:43
ROME, 9 fév (AFP)
Une semaine après l'hospitalisation de Jean Paul II, et en dépit de l'optimisme de rigueur au Vatican, les interrogations sur la capacité du pape à gouverner l'Eglise se font plus pressantes, et la question d'une démission est désormais ouvertement abordée par certains prélats.
Le message officiel, répété par le Vatican depuis l'hospitalisation de Jean Paul II mardi dernier, est que la santé du pape s'améliore et qu'il est toujours en mesure de mener à bien sa mission.
Mais ce discours lénifiant commence à susciter des critiques. Ainsi, le quotidien catholique français La Croix a fustigé mardi "les semi-vérités" dans l'information fournie par le Vatican, tandis que le chroniqueur religieux du quotidien Le Monde estimait que "la fiction selon laquelle cet homme exténué est encore capable de gouverner ne peut plus durer".
Jean Paul II, âgé de 84 ans, souffre depuis des années de la maladie de Parkinson et a été hospitalisé pour de graves troubles respiratoires. Sa diminution physique, et particulièrement ses difficultés à parler, évidentes lors de son apparition publique dimanche, ont fait ressurgir le sujet tabou d'une éventuelle démission.
Pressé par les journalistes, le numéro deux du Vatican, le cardinal Angelo Sodano, a pour la première fois lundi abordé ce sujet en public, déclarant avec prudence qu'il fallait laisser une éventuelle décision sur une démission "à la conscience du pape".
Beaucoup plus direct, le cardinal argentin Jorge Mejia, ancien directeur de la bibliothèque du Vatican et ex-compagnon d'études du pape, a affirmé mardi qu'une démission du souverain pontife était "une chose possible". "Nous l'admettons déjà tous", a-t-il reconnu.
"Nous autres, nous espérons que le Pape continuera à aller de l'avant aussi longtemps qu'il le pourra. Mais quand il ne pourra plus, il devra en décider en fonction de sa conscience", a-t-il dit, avant d'ajouter: "il faut voir si nous n'avons pas déjà atteint la limite. C'est à lui d'en juger, devant Dieu".
Le droit canon autorise le souverain pontife à "renoncer à son mandat". Mais Jean Paul II a toujours écarté l'idée de démissionner.
Mardi, l'Osservatore Romano, le journal du Vatican, rappelait la "claire affirmation" exprimée lors du message de l'Angelus, selon laquelle le pape continuait à gouverner l'Eglise depuis son lit d'hôpital.
Jean Paul II "tient le gouvernail dans ses mains expérimentées", a renchéri le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé, tandis que Giovanni Battista Ré, préfet de la congrégation des évêques, estimait que parler de démission était "de mauvais goût".
Le code de droit canon prévoit également que le siège pontifical peut être vacant ou que l'exercice des fonctions peut être "totalement empêché", ce qui est une forme de déposition du pape.
Mgr Mejia a ainsi estimé que le Pape devait avoir signé une lettre de démission en cas d'"invalidité totale". "Ce ne serait pas le premier cas. On dit que Pie XII avait signé une telle lettre. Paul VI aussi. Ce serait une possible tradition des Papes devant la possibilité d'une invalidité, comme lors d'une hémorragie cérébrale, une paralysie totale ou une tumeur cérébrale, maladies terribles mais qui arrivent", a-t-il ajouté.
ROME, 9 fév (AFP)
Une semaine après l'hospitalisation de Jean Paul II, et en dépit de l'optimisme de rigueur au Vatican, les interrogations sur la capacité du pape à gouverner l'Eglise se font plus pressantes, et la question d'une démission est désormais ouvertement abordée par certains prélats.
Le message officiel, répété par le Vatican depuis l'hospitalisation de Jean Paul II mardi dernier, est que la santé du pape s'améliore et qu'il est toujours en mesure de mener à bien sa mission.
Mais ce discours lénifiant commence à susciter des critiques. Ainsi, le quotidien catholique français La Croix a fustigé mardi "les semi-vérités" dans l'information fournie par le Vatican, tandis que le chroniqueur religieux du quotidien Le Monde estimait que "la fiction selon laquelle cet homme exténué est encore capable de gouverner ne peut plus durer".
Jean Paul II, âgé de 84 ans, souffre depuis des années de la maladie de Parkinson et a été hospitalisé pour de graves troubles respiratoires. Sa diminution physique, et particulièrement ses difficultés à parler, évidentes lors de son apparition publique dimanche, ont fait ressurgir le sujet tabou d'une éventuelle démission.
Pressé par les journalistes, le numéro deux du Vatican, le cardinal Angelo Sodano, a pour la première fois lundi abordé ce sujet en public, déclarant avec prudence qu'il fallait laisser une éventuelle décision sur une démission "à la conscience du pape".
Beaucoup plus direct, le cardinal argentin Jorge Mejia, ancien directeur de la bibliothèque du Vatican et ex-compagnon d'études du pape, a affirmé mardi qu'une démission du souverain pontife était "une chose possible". "Nous l'admettons déjà tous", a-t-il reconnu.
"Nous autres, nous espérons que le Pape continuera à aller de l'avant aussi longtemps qu'il le pourra. Mais quand il ne pourra plus, il devra en décider en fonction de sa conscience", a-t-il dit, avant d'ajouter: "il faut voir si nous n'avons pas déjà atteint la limite. C'est à lui d'en juger, devant Dieu".
Le droit canon autorise le souverain pontife à "renoncer à son mandat". Mais Jean Paul II a toujours écarté l'idée de démissionner.
Mardi, l'Osservatore Romano, le journal du Vatican, rappelait la "claire affirmation" exprimée lors du message de l'Angelus, selon laquelle le pape continuait à gouverner l'Eglise depuis son lit d'hôpital.
Jean Paul II "tient le gouvernail dans ses mains expérimentées", a renchéri le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé, tandis que Giovanni Battista Ré, préfet de la congrégation des évêques, estimait que parler de démission était "de mauvais goût".
Le code de droit canon prévoit également que le siège pontifical peut être vacant ou que l'exercice des fonctions peut être "totalement empêché", ce qui est une forme de déposition du pape.
Mgr Mejia a ainsi estimé que le Pape devait avoir signé une lettre de démission en cas d'"invalidité totale". "Ce ne serait pas le premier cas. On dit que Pie XII avait signé une telle lettre. Paul VI aussi. Ce serait une possible tradition des Papes devant la possibilité d'une invalidité, comme lors d'une hémorragie cérébrale, une paralysie totale ou une tumeur cérébrale, maladies terribles mais qui arrivent", a-t-il ajouté.
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