L'hypothèse d'une renonciation du Pape relancée
VATICAN Jean-Paul II hospitalisé «quelques jours de plus»
Le Vatican : de notre envoyée spéciale Sophie de Ravinel
[LE FIGARO, 08 février 2005]
Par mesure de prudence, Jean-Paul II restera «quelques jours de plus» à l'hôpital, a annoncé hier le Vatican. Sur le même ton rassurant employé depuis maintenant une semaine, son porte-parole, Joaquin Navarro Valls, a cependant souligné que les conditions générales du Souverain Pontife «continuent à s'améliorer», que la fièvre est tombée et l'alimentation régulière. Il aurait même «passé quelques heures assis dans un fauteuil». En attendant d'autres nouvelles, données jeudi, le secrétaire d'État Angelo Sodano a ouvert la voie, hier soir, à une éventuelle renonciation tout en soulignant que, même sans parler, il est encore possible au Pape de manifester ses intentions et de continuer à diriger l'Église. Hier soir, après l'inauguration de la nouvelle librairie du Vatican, le cardinal secrétaire d'État s'est adressé aux nombreux journalistes venus écouter celui dont le rôle politique ne cesse de croître ces jours-ci au Vatican. Interrogé sur une éventuelle renonciation de Jean-Paul II, le cardinal italien a dit : «Laissons cela à la conscience du Pape. S'il y a un homme qui est guidé par l'Esprit saint, qui possède une grande sagesse et qui aime l'Église, c'est bien lui.» «Nous devons lui faire confiance, il sait ce qu'il doit faire», a-t-il ajouté. En français, il a ensuite affirmé que «le Pape peut certainement s'exprimer et gouverner le navire de l'Église de différentes manières», n'excluant donc pas que Jean-Paul II puisse continuer à régner sans être capable de parler. «Le Seigneur, a-t-il poursuivi, lui inspirera ce qu'il y a de mieux pour l'Église.» Mais inspirera-t-il aussi ses collaborateurs ? «En doutez-vous ?», a répondu le cardinal avant de s'engouffrer dans sa voiture.
Ces déclarations pourraient fortement relancer l'hypothèse d'une renonciation qui doit être faite «librement» et «dûment manifestée» par le Souverain Pontife. Dans ce cas, le siège apostolique serait considéré comme «vacant». Aucun des pouvoirs exclusivement réservés au Pape ne seraient transmis à quiconque. Dans l'attente de l'élection du successeur, les deux seules autorités au Vatican seraient alors le doyen du collège des cardinaux, en l'occurrence le cardinal Joseph Ratzinger – porte-parole de l'ensemble de ses pairs –, ainsi que le cardinal camerlingue Eduardo Martinez Somalo. En attendant, le «premier ministre» Sodano tente de tenir la barre du gouvernement. Depuis deux jours, à la salle de presse du Saint-Siège, un document officiel a été affiché, annonçant l'organisation d'un «pool» de journalistes pour la rencontre prévue ce matin entre Condoleezza Rice et le secrétaire d'État. Or, normalement, ces «pools» se contentent de suivre les rencontres publiques entre le Pape et ses hôtes, jamais celles qui suivent avec le cardinal Sodano. Cette fois-ci, sur l'avis, le nom du Pape a été remplacé par celui de son premier collaborateur. En septembre 2003, lorsque le Souverain pontife n'avait pas pu participer à une audience du mercredi pour des raisons de santé, c'est ce même cardinal qui avait pris sa place, assis sur le trône pontifical.
Le Vatican : de notre envoyée spéciale Sophie de Ravinel
[LE FIGARO, 08 février 2005]
Par mesure de prudence, Jean-Paul II restera «quelques jours de plus» à l'hôpital, a annoncé hier le Vatican. Sur le même ton rassurant employé depuis maintenant une semaine, son porte-parole, Joaquin Navarro Valls, a cependant souligné que les conditions générales du Souverain Pontife «continuent à s'améliorer», que la fièvre est tombée et l'alimentation régulière. Il aurait même «passé quelques heures assis dans un fauteuil». En attendant d'autres nouvelles, données jeudi, le secrétaire d'État Angelo Sodano a ouvert la voie, hier soir, à une éventuelle renonciation tout en soulignant que, même sans parler, il est encore possible au Pape de manifester ses intentions et de continuer à diriger l'Église. Hier soir, après l'inauguration de la nouvelle librairie du Vatican, le cardinal secrétaire d'État s'est adressé aux nombreux journalistes venus écouter celui dont le rôle politique ne cesse de croître ces jours-ci au Vatican. Interrogé sur une éventuelle renonciation de Jean-Paul II, le cardinal italien a dit : «Laissons cela à la conscience du Pape. S'il y a un homme qui est guidé par l'Esprit saint, qui possède une grande sagesse et qui aime l'Église, c'est bien lui.» «Nous devons lui faire confiance, il sait ce qu'il doit faire», a-t-il ajouté. En français, il a ensuite affirmé que «le Pape peut certainement s'exprimer et gouverner le navire de l'Église de différentes manières», n'excluant donc pas que Jean-Paul II puisse continuer à régner sans être capable de parler. «Le Seigneur, a-t-il poursuivi, lui inspirera ce qu'il y a de mieux pour l'Église.» Mais inspirera-t-il aussi ses collaborateurs ? «En doutez-vous ?», a répondu le cardinal avant de s'engouffrer dans sa voiture.
Ces déclarations pourraient fortement relancer l'hypothèse d'une renonciation qui doit être faite «librement» et «dûment manifestée» par le Souverain Pontife. Dans ce cas, le siège apostolique serait considéré comme «vacant». Aucun des pouvoirs exclusivement réservés au Pape ne seraient transmis à quiconque. Dans l'attente de l'élection du successeur, les deux seules autorités au Vatican seraient alors le doyen du collège des cardinaux, en l'occurrence le cardinal Joseph Ratzinger – porte-parole de l'ensemble de ses pairs –, ainsi que le cardinal camerlingue Eduardo Martinez Somalo. En attendant, le «premier ministre» Sodano tente de tenir la barre du gouvernement. Depuis deux jours, à la salle de presse du Saint-Siège, un document officiel a été affiché, annonçant l'organisation d'un «pool» de journalistes pour la rencontre prévue ce matin entre Condoleezza Rice et le secrétaire d'État. Or, normalement, ces «pools» se contentent de suivre les rencontres publiques entre le Pape et ses hôtes, jamais celles qui suivent avec le cardinal Sodano. Cette fois-ci, sur l'avis, le nom du Pape a été remplacé par celui de son premier collaborateur. En septembre 2003, lorsque le Souverain pontife n'avait pas pu participer à une audience du mercredi pour des raisons de santé, c'est ce même cardinal qui avait pris sa place, assis sur le trône pontifical.
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