2.10.2005

Le Vatican pourrait annoncer la prochain sortie de l'hôpital du pape


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Jeudi 10 février 2005

LEXPRESS.fr avec AFP
09:33 - Le Vatican pourrait annoncer jeudi une sortie rapide de l'hôpital du pape Jean Paul II, hospitalisé depuis mardi dernier en raison de graves problèmes respiratoires et dont l'état de santé s'améliore.

Un nouveau bulletin de santé sera fourni demain (jeudi) et j'espère que ce ce sera le dernier", a déclaré mercredi soir son porte-parole Joaquin Navarro-Valls. Le Vatican envisage que Jean Paul II, 84 ans, puisse quitter l'hôpital vendredi en fin de matinée et pense qu'il pourrait même se montrer dimanche à la fenêtre de ses appartements place Saint Pierre pour la prière de l'Angelus, a annoncé mercredi l'agence Ansa, présentant cela comme une "hypothèse de travail".
La presse italienne de jeudi considère cependant comme acquis que le pape sortira au plus tard vendredi ou samedi et donnera dimanche sa bénédiction pour la prière de l'Angélus. La seule question que se pose Il Messaggero est de savoir si la fenêtre du pape sera ouverte ou non dimanche. Selon le Corriere della Sera, plus gros tirage de la presse italienne, qui cite les milieux hospitaliers, "il n'est pas exclu" que Jean Paul II puisse sortir dès jeudi de l'hôpital Gemelli.
Jean Paul II a célébré la messe du mercredi des cendres dans son appartement de l'hôpital, ratant pour la première fois de son pontificat la cérémonie du début du carême au Vatican. Son secrétaire personnel Mgr Stanislaw Dziwisz lui a signé le front avec une pincée de cendres en lui rappelant, selon la formule rituelle, qu'il est poussière et redeviendra poussière. Un enfant malade hospitalisé dans le département d'oncologie pédiatrique situé au même étage lui a ensuite été amené. Il a demandé à Jean Paul II de le "faire guérir". Le pape lui a souri et lui a donné une bénédiction spéciale, "lui confiant la mission de la partager avec tous les autres enfants soignés".
Les visiteurs qui l'ont rencontré mercredi jugent d'ailleurs tous que le pape est en train de se rétablir des problèmes qui ont entraîné son hospitalisation. "J'ai vu le pape il y a quelques instants. J'ai eu une bonne impression", a annoncé mercredi soir un de ses visiteurs de la journée, le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation des évêques. "Je l'ai trouvé vraiment bien", avait pour sa part déclaré en fin de matinée le cardinal Camillo Ruini, président de la Conférence épiscopale italienne.
La sortie du souverain pontife, qui semble imminente, ne lèvera cependant que partiellement les inquiétudes sur son état de santé réel. A partir de dimanche et pendant une semaine, Jean Paul II a prévu d'effectuer les exercices spirituels, comme il le fait toujours pendant la période de Carême, et aucune audience ou rencontre ne sont prévues pendant ce laps de temps. Mais une semaine d'absence du pape, après son hospitalisation, risque d'alimenter le débat sur la possibilité d'une démission pour raisons de santé, même si de nombreux cardinaux s'en défendent.
Le Corriere résume la situation en assurant que le pape, 84 ans, "va bien", autant que le lui permettent "les problèmes causés par le Parkinson, les infirmités et l'âge".
Les cardinaux ont d'autre part continué à s'affronter dans le débat relancé par le numéro deux du Vatican, le cardinal Angelo Sodano, sur une éventuelle démission du pape. Membre influent de la curie romaine, le cardinal italien Giovanni Battista Re, considéré comme "papabile", a vivement réagi, estimant que parler de démission du pape était "de mauvais goût". Le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, responsable de la congrégation du clergé et donc des quelque 270.000 prêtres dans le monde, partage cet avis. "Il est inutile de parler de cela, car le Saint Père tient le timon de l'Eglise dans ses mains expérimentées et fermes", a-t-il dit.
Le cardinal français Jean-Marie Lustiger a également estimé que le renoncement "relève de sa conscience". L'archevêque de Paris a néanmoins assuré que la maladie du pape "n'entame pas ses fonctions cognitives". Le cardinal secrétaire d'Etat Angelo Sodano s'était pourtant montré fort prudent, déclarant en réponse à la question d'un journaliste, qu'il fallait laisser la question d'une éventuelle démission "à la conscience du pape", tout en souhaitant qu'il continue à diriger l'Eglise.
"Certains pensent que le cardinal Sodano a laissé échapper un mot de trop. Mais c'est difficile à croire de la part d'un diplomate aussi consommé", estime Marco Politi. Le débat est entré dans le domaine public un peu partout dans le monde avec des prises de position parfois polémiques.
"Et si la démission du pape était une bénédiction ?", a ainsi demandé mercredi le quotidien suisse Le Temps, en affirmant que "le pape n'est plus en mesure de gouverner l'Eglise".
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