5.29.2005

Benoît XVI défend la messe dominicale à Bari

Le pape Benoît XVI a défendu le dimanche, «expression de l’identité chrétienne», contre la «consommation effrénée» et a renouvelé son engagement à travailler à l’unité de tous les chrétiens, en célébrant dimanche à Bari, dans le sud de l’Italie, sa première messe hors de Rome.

Avec AFP.
[Le Figaro, 29 mai 2005]

Plus de 150.000 fidèles, selon les organisateurs, ont assisté sous un soleil de plomb à la célébration qui clôturait le «congrès eucharistique» de l’Eglise italienne dont le thème était «sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre».
Les responsables religieux des Pouilles, région dont Bari est la capitale, annonçaient la semaine dernière 300.000 personnes pour cette messe que Benoît XVI a repris de l’agenda du pape Jean Paul II, décédé le 2 avril.
La chaleur écrasante, à l’origine de nombreux malaises, a contribué à anesthésier la foule, qui a cependant retrouvé un peu de dynamisme pour applaudir le pape lorsqu’il est passé parmi elle en papamobile pour regagner l’hélicoptère qui devait le ramener au Vatican.
Le pape allemand Joseph Ratzinger, fidèle au style qu’il a manifesté depuis son élection le 19 avril, a centré son homélie sur des thèmes spirituels, sans aucune allusion à l’actualité.
Le pape, évêque de Rome, n’a même pas évoqué la campagne pour l’abstention qui mobilise toute l’Eglise italienne, sous la houlette de ses évêques, contre un référendum sur la procréation médicalement assistée prévu dans la péninsule le 12 juin.
Les deux thèmes de l’homélie étaient imposés par l’événement —la défense du dimanche, journée où les catholiques célèbrent l’eucharistie (la messe) -- et par le lieu — Bari, port de l’Adriatique tourné vers l’Orient, où est enterré saint Nicolas, vénéré par les catholiques comme par les orthodoxes.
«Ici à Bari, ville qui abrite les reliques de Saint Nicolas et terre de rencontre et de dialogue avec les frères chrétiens d’Orient, je voudrais réaffirmer ma volonté d’assumer l’engagement fondamental de travailler avec toute mon énergie à la reconstruction de la pleine et visible unité de tous les fidèles du Christ», a-t-il déclaré.
Pour réunir les chrétiens, «je suis conscient que les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas. Il faut des gestes concrets qui pénètrent les âmes et émeuvent les consciences», a-t-il ajouté en présence de plusieurs représentants orthodoxes.
«L’eucharistie est le sacrement de l’unité, mais malheureusement les chrétiens sont divisés précisément sur ce sacrement», a-t-il déploré, une allusion aux interprétations différentes de la communion parmi les chrétiens. Pour les catholiques, «le Christ est vraiment présent parmi nous» et pas de manière symbolique, a-t-il souligné.
Benoît XVI avait auparavant appelé les chrétiens à retrouver la signification spirituelle du dimanche face à la «consommation effrénée» et à «l’indifférence religieuse».
Le dimanche «est l’expression de l’identité de la communauté chrétienne, le sens de sa vie et de sa mission», a-t-il souligné, décrivant le «désert» d’un monde «marqué par la consommation effrénée, par l’indifférence religieuse, par un sécularisme fermé à la transcendance».
Il a rappelé que les premiers chrétiens étaient allés jusqu’au martyre pour défendre leur droit à se réunir le dimanche pour célébrer la messe.
Arrivé en hélicoptère vers 09H30 directement sur la zone portuaire de Bari aménagée pour la messe, Benoît XVI en est reparti par les mêmes voies vers 13H00 pour regagner le Vatican.
Il doit y recevoir lundi les membres de la conférence épiscopale italienne, réunis pour leur assemblée annuelle.
-->