5.28.2005

Son passé allemand reste omniprésent

[Le Figaro, 28 mai 2005]

Depuis son élection, Benoît XVI a montré qu’il n’oublie pas qu’il est allemand. Cette identité est même pour lui un signe des temps. «Comment ne pas lire à la lumière de la providence le fait qu’à un pape polonais ait succédé un citoyen de cette terre, l’Allemagne, où le régime nazi a pu s’affirmer», avant d’attaquer la Pologne, a-t-il déclaré avec force un mois après son élection en commentant la projection – de trois heures – d’un film sur la vie de Karol Wojtyla à laquelle il venait d’assister au Vatican. Celui qui avait été l’envoyé spécial de Jean-Paul II aux commémorations du débarquement en Normandie, en juin 2004, estime que «les souvenirs ne doivent pas s’effacer» mais demeurer «des leçons sévères pour notre génération et celles à venir».
Dans un souci manifeste de réintégrer définitivement l’Allemagne sur la scène diplomatique et internationale, le Pape avait déjà évoqué ce poids de l’histoire, le 12 mai dernier, dans son premier discours au corps diplomatique. «Je viens d’un pays où la paix et la fraternité sont chères au coeur de tous les habitants, en raison d’idéologies dévastatrices et inhumaines qui, sous couvert de rêves et d’illusion, faisaient peser sur les hommes le joug de l’oppression», avait alors souligné le Pape, évoquant la guerre et le Rideau de fer.
Son premier voyage international, en août prochain, Benoît XVI l’effectuera à Cologne à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse. Il devrait se rendre dans la synagogue de cette ville détruite par les nazis en 1938 et pourrait aussi visiter l’église Sainte-Ursule dédiée aux martyrs du XXe siècle.
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