9.16.2006

Le Vatican peine à faire retomber retomber la colère des musulmans

LEMONDE.FR avec AFP | 15.09.06 | 21h22 • Mis à jour le 15.09.06 | 21h35

Le Vatican peine à faire retomber la vague de colère qui s'est emparée du monde musulman après les déclarations de Benoît XVI sur l'islam, malgré un communiqué, publié jeudi soir, affirmant qu'il n'avait pas voulu offenser une autre religion.

Vendredi 15 septebre, aussi bien le Vatican que des membres de l'Eglise catholique ont tenté de calmer le jeu."Le pape Benoît XVI l'a dit et répété, la question du dialogue entre les cultures et les religions est une des questions cruciales de ce temps", a déclaré le nouveau ministre des affaires étrangères du Vatican, Mgr Dominique Mamberti, nommé vendredi par le pape. Dans le Corriere della Sera de vendredi, le cardinal Paul Poupard, en charge du dialogue interreligieux au Vatican, a appelé "les amis musulmans de bonne volonté" à lire le discours du pape "en entier" avant de se prononcer.

L'Eglise française s'est également attachée, vendredi, à expliquer que les propos sur l'islam du pape Benoît XVI s'inscrivaient dans un débat universitaire sur la foi et la raison et servaient simplement à l'illustrer. "Je crois pouvoir dire que le pape est blessé d'avoir blessé des musulmans", a déclaré l'évêque d'Evry, Mgr Michel Dubost, sur RTL. "Je peux dire [aux musulmans] sans aucune crainte de me tromper que le pape se situe du même côté qu'eux sur l'importance de la foi et le respect qu'on doit avoir pour ceux qui ne pensent pas exactement comme vous", a-t-il insisté.

MANIFESTATION À GAZA

De son côté, l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a estimé sur Radio Notre-Dame que "déduire de là que le propos du pape était de porter un jugement sur l'islam, c'est réduire l'intérêt des débats universitaires et la liberté d'expression caractéristique de l'université".

Autre soutien plus inattendu pour Benoît XVI : celui de sa compatriote, la chancelière allemande Angela Merkel, de confession protestante."Celui qui critique le pape méconnaît l'intention de son discours qui était d'inviter au dialogue entre les religions", affirme la chancelière dans un entretien au quotidien Bild à paraître samedi 16 septembre.

Les propos de Benoît XVI sur l'islam et le djihad, posant la question du rapport entre religion et violence, tenus mardi durant son voyage en Allemagne, ont provoqué une vague d'indignation dans le monde musulman et les demandes d'excuses se sont multipliées. A Gaza, des engins explosifs ont été lancés par des inconnus vers une église orthodoxe à Gaza, vendredi matin tandis que dans la soirée, 2 000 manifestants se sont rassemblés devant les locaux du Parlement palestinien, à Gaza, en brandissant une forêt de drapeaux verts du Hamas.
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