Premières notes dissonnantes dans l'après Jean Paul II
AFP 12.04.05 | 12h21
Les cardinaux doutant de la spontanéité de la demande populaire d'une canonisation rapide de Karol Wojtyla aux intellectuels réclamant de ne pas rebaptiser la gare de Rome "Jean Paul II", la "papamania" généralisée enregistre ses premières fissures.
La première brèche a été ouverte par des cardinaux nourrissant de sérieux doutes sur la spontanéité de la demande populaire de canonisation de Jean Paul II, exprimée vendredi dernier lors des obsèques du pape par des milliers de pèlerins massés sur la place Saint-Pierre.
Parmi les cardinaux, l'idée que le cri de la foule -- "santo subito!" ("Qu'il soit fait saint tout de suite!") -- n'ait pas été "du tout spontané" fait son chemin, affirme mardi Luigi Accattoli, vaticaniste du principal quotidien italien, le Corriere della Sera, en citant un "interlocuteur" ayant requis l'anonymat. Signe d'une possible manipulation, selon lui, les banderoles marquées "santo subito" avaient déjà été vues au milieu de la file interminable de pèlerins qui attendait de rendre hommage au pape les jours précédant les funérailles. Puis, le jour des obsèques, elles étaient sur plusieurs places de Rome, "donc tout n'était pas spontané".
Pour l'interlocuteur du vaticaniste, "il est peu vraisemblable que le procès (en canonisation) prévu par la loi soit ignoré", ce qui n'empêche pas de réduire les délais. Cela fut le cas pour Mère Teresa dont le procès en béatification s'est ouvert 18 mois seulement après sa mort au lieu des cinq ans prévus par la constitution apostolique.
La seconde anicroche dans la "papamania" généralisée dans laquelle baigne l'Italie depuis le décès, le 2 avril, de Jean Paul II, est venu de centaines d'intellectuels et autres personnalités qui ont protesté contre l'initiative de rebaptiser Termini, la principale gare de Rome, en "Gare Jean Paul II". "Cette décision est le sommet d'un délire d'idolâtrie croissant dans lequel est tombée toute la société italienne ces jours-ci, perdant tout sens du caractère laïc des institutions et du profond pluralisme culturel, politique et religieux de la société dans laquelle nous vivons", écrivent les contestataires sur leur site internet.
C'est la première fois en Italie que des notes dissonantes concernant le pape polonais font leur apparition sur des quotidiens à grand tirage, après une course effrénée aux hommages, un sommet de montagne portant son nom, des minutes de silence organisées un peu partout ou des rencontres sportives annulées. Dans cette ambiance où plane l'héritage de Jean Paul II, les cardinaux se sont réunis mardi matin pour leur huitième congrégation générale.
Les cardinaux poursuivaient l'examen des problèmes et des questions pratiques de gestion courante de l'Eglise, tout en continuant à travailler sur le profil du prochain pape qui sera élu par le conclave débutant le 18 avril. Pendant que les princes de l'Eglise planchent dans la salle du synode sur tous ces problèmes, des centaines de personnes faisaient la queue sur la Via della Conciliazione, la grande avenue menant au Vatican, pour acheter une série de timbres sur la vacance du siège papal.
L'Office philatélique et numismatique du gouvernorat de la Cité du Vatican a émis, comme de coutume, les timbres "Sede Vacante 2005", en vente uniquement auprès des bureaux de poste de la Cité du Vatican et dans les points de vente des bureaux des pèlerins place Saint-Pierre. La série comprend trois timbres à 0,60, 0,62 et 0,80 centimes d'euros et aura une valeur postale exclusivement pendant la durée de la vacance, c'est-à-dire jusqu'à l'élection du nouveau pape.
Les cardinaux doutant de la spontanéité de la demande populaire d'une canonisation rapide de Karol Wojtyla aux intellectuels réclamant de ne pas rebaptiser la gare de Rome "Jean Paul II", la "papamania" généralisée enregistre ses premières fissures.
La première brèche a été ouverte par des cardinaux nourrissant de sérieux doutes sur la spontanéité de la demande populaire de canonisation de Jean Paul II, exprimée vendredi dernier lors des obsèques du pape par des milliers de pèlerins massés sur la place Saint-Pierre.
Parmi les cardinaux, l'idée que le cri de la foule -- "santo subito!" ("Qu'il soit fait saint tout de suite!") -- n'ait pas été "du tout spontané" fait son chemin, affirme mardi Luigi Accattoli, vaticaniste du principal quotidien italien, le Corriere della Sera, en citant un "interlocuteur" ayant requis l'anonymat. Signe d'une possible manipulation, selon lui, les banderoles marquées "santo subito" avaient déjà été vues au milieu de la file interminable de pèlerins qui attendait de rendre hommage au pape les jours précédant les funérailles. Puis, le jour des obsèques, elles étaient sur plusieurs places de Rome, "donc tout n'était pas spontané".
Pour l'interlocuteur du vaticaniste, "il est peu vraisemblable que le procès (en canonisation) prévu par la loi soit ignoré", ce qui n'empêche pas de réduire les délais. Cela fut le cas pour Mère Teresa dont le procès en béatification s'est ouvert 18 mois seulement après sa mort au lieu des cinq ans prévus par la constitution apostolique.
La seconde anicroche dans la "papamania" généralisée dans laquelle baigne l'Italie depuis le décès, le 2 avril, de Jean Paul II, est venu de centaines d'intellectuels et autres personnalités qui ont protesté contre l'initiative de rebaptiser Termini, la principale gare de Rome, en "Gare Jean Paul II". "Cette décision est le sommet d'un délire d'idolâtrie croissant dans lequel est tombée toute la société italienne ces jours-ci, perdant tout sens du caractère laïc des institutions et du profond pluralisme culturel, politique et religieux de la société dans laquelle nous vivons", écrivent les contestataires sur leur site internet.
C'est la première fois en Italie que des notes dissonantes concernant le pape polonais font leur apparition sur des quotidiens à grand tirage, après une course effrénée aux hommages, un sommet de montagne portant son nom, des minutes de silence organisées un peu partout ou des rencontres sportives annulées. Dans cette ambiance où plane l'héritage de Jean Paul II, les cardinaux se sont réunis mardi matin pour leur huitième congrégation générale.
Les cardinaux poursuivaient l'examen des problèmes et des questions pratiques de gestion courante de l'Eglise, tout en continuant à travailler sur le profil du prochain pape qui sera élu par le conclave débutant le 18 avril. Pendant que les princes de l'Eglise planchent dans la salle du synode sur tous ces problèmes, des centaines de personnes faisaient la queue sur la Via della Conciliazione, la grande avenue menant au Vatican, pour acheter une série de timbres sur la vacance du siège papal.
L'Office philatélique et numismatique du gouvernorat de la Cité du Vatican a émis, comme de coutume, les timbres "Sede Vacante 2005", en vente uniquement auprès des bureaux de poste de la Cité du Vatican et dans les points de vente des bureaux des pèlerins place Saint-Pierre. La série comprend trois timbres à 0,60, 0,62 et 0,80 centimes d'euros et aura une valeur postale exclusivement pendant la durée de la vacance, c'est-à-dire jusqu'à l'élection du nouveau pape.
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