5.02.2005

Le nouveau pape, Benoît XVI, renoue avec l'Angélus du dimanche

LEMONDE.FR | 02.05.05 | 13h59  •  Mis à jour le 02.05.05 | 14h41

BENOÎT XVI a renoué, dimanche 1er mai à midi, avec la prière publique de l'Angélus, depuis la fenêtre du troisième étage du palais apostolique du Vatican. Plusieurs dizaines de milliers de pèlerins l'attendaient place Saint-Pierre. Jean Paul II était apparu à cette fenêtre, pour la dernière fois, trois jours avant sa mort, mercredi 30 mars, incapable de prononcer le moindre mot. " Je m'adresse à vous pour la première fois depuis cette fenêtre que la figure bien-aimée de mon prédécesseur a rendue familière à d'innombrables personnes, a commenté le nouveau pape. Fidèle à ce rendez-vous devenu une aimable coutume, Jean Paul II a accompagné, pendant plus d'un quart de siècle, l'histoire de l'Eglise et du monde."
Benoît XVI n'entend pas renoncer à cet usage. On le disait plus sobre, mais il a montré, dimanche, qu'il aimait aussi ce type de rencontre avec les pèlerins de Rome. Il a salué les Eglises orthodoxes qui célébraient Pâques ce même dimanche 1er mai, par la formule rituelle de ce jour dans l'orthodoxie : " Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité." Et, insistant de nouveau sur le thème de l'unité, il a ajouté : " Je souhaite que la célébration de la Pâque soit pour nos frères orthodoxes une prière de foi en Celui qui est notre Seigneur commun et nous appelle à parcourir, avec décision, le chemin vers la pleine communion."
Puis le nouveau pape a évoqué la Fête du travail qui, pour le calendrier catholique, est celle de saint Joseph, " patron des travailleurs". Cette fête vise à " souligner l'importance du travail et de la présence de l'Eglise dans le monde ouvrier", a-t-il dit. " Je souhaite que le travail ne manque pas, spécialement pour les jeunes, et que les conditions de travail soient toujours plus respectueuses de la dignité de la personne humaine." Des propos très applaudis. Aux associations de travailleurs chrétiens italiens (ACLI) venus nombreux, Benoît XVI a encore exprimé son souhait que " la solidarité, la justice et la paix soient des piliers pour l'unité de la famille humaine".

" CHÈRES POPULATIONS DU TOGO"

Conformément à la pratique de son prédécesseur, il a enfin saisi l'occasion de ce premier Angélus pour évoquer la situation du monde. Il s'est dit très proche des " chères populations du Togo, terrassées par de douloureuses luttes internes". Et il a invité à la prière pour " tous les peuples qui souffrent à cause des guerres, des maladies et de la pauvreté".
Benoît XVI a emménagé, samedi, dans les appartements du palais apostolique qui étaient restés vides depuis la mort de Jean Paul II. Il a commencé à consulter ses collaborateurs de la Curie, qu'il reçoit un par un. Des changements sont attendus (beaucoup de titulaires de postes ont atteint l'âge de la retraite), mais le pape semble vouloir prendre son temps avant de procéder aux renouvellements nécessaires. Son style s'affirme, plus retenu que celui de Jean Paul II, mais c'est le choix des hommes qui sera le plus significatif du cours donné au nouveau pontificat.
Le pape a aussi approuvé, samedi, l'élection du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat, comme doyen du Sacré Collège et celle du cardinal français Roger Etchegaray, ancien président du Conseil justice et paix, comme vice-doyen. Le cardinal Sodano était déjà vice-doyen, et il supplée comme doyen, sans surprise, le cardinal Ratzinger. Les cardinaux évêques (l'ordre le plus élevé - purement honorifique - dans le Sacré Collège) doivent être au nombre de six. Benoît XVI, qui n'en fait plus partie, a donc promu le cardinal nigérian Francis Arinze préfet de la Congrégation pour le culte divin.

Henri Tincq

Article paru dans l'édition du 03.05.05
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