Le pape et le grand rabbin de Rome se mobilisent contre l'antisémitisme
LE MONDE | 17.01.06 | 14h11 • Mis à jour le 17.01.06 | 14h11
Vingt ans après la visite historique de Jean Paul II — premier pape à franchir le seuil d'une synagogue le 13 avril 1986 —, Benoît XVI renouvellera ce geste à la grande synagogue de Rome, à une date encore indéterminée.
Il a été invité, lundi 16 janvier, par Riccardo Di Segni, grand rabbin de Rome, reçu pour la première fois par le pape : "La visite de Jean Paul II était un événement unique, mais rien n'empêche qu'il soit répété", a déclaré Riccardo Di Segni.
Benoît XVI s'est empressé d'accepter l'invitation du grand rabbin. A la synagogue de Rome, il renouvellera les marques de repentir et d'amitié que le pape polonais avait manifestées à la communauté juive de la capitale, si longtemps victime des persécutions du pape, souverain temporel de Rome pendant plus de mille ans.
Cette visite s'impose, selon les deux hommes, par l'urgence d'un front commun — juifs et chrétiens — contre la remontée de l'antisémitisme dans le monde. "Comment ne pas être affligés par les manifestations renouvelées d'antisémitisme ?", s'est interrogé Benoît XVI, pour qui la situation actuelle est comparable aux grandes épreuves subies dans l'histoire par le peuple juif, captif "des mains de l'ennemi et, au temps de l'antisémitisme, victime des moments dramatiques de la Shoah".
Le pape et le grand rabbin de Rome ont souhaité que chrétiens et juifs coopèrent davantage contre les violences antisémites : "Nous ne pouvons pas ne pas dénoncer et combattre fermement la haine et les incompréhensions, les injustices et les violences qui sèment la préoccupation."
Jamais le pape allemand — qui, le 19 août 2005, avait déjà visité la synagogue de Cologne — n'avait été aussi loin dans les marques d'affection : "L'Eglise est proche des juifs. Elle est votre amie", a-t-il dit au grand rabbin Di Segni, dans une formule appelée à devenir aussi célèbre que celle de son prédécesseur, s'adressant aux juifs à la grande synagogue de Rome : "Vous êtes nos frères aînés."
Les deux hommes n'ont toutefois pas fait d'allusion directe aux récentes déclarations du président iranien contre l'Etat d'Israël. Déjà, Oded Ben Hur, ambassadeur d'Israël, avait regretté que le discours de voeux de Benoît XVI au corps diplomatique, le 9 janvier, ne fasse pas mention de l'attitude iranienne.
Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 18.01.06
Vingt ans après la visite historique de Jean Paul II — premier pape à franchir le seuil d'une synagogue le 13 avril 1986 —, Benoît XVI renouvellera ce geste à la grande synagogue de Rome, à une date encore indéterminée.
Il a été invité, lundi 16 janvier, par Riccardo Di Segni, grand rabbin de Rome, reçu pour la première fois par le pape : "La visite de Jean Paul II était un événement unique, mais rien n'empêche qu'il soit répété", a déclaré Riccardo Di Segni.
Benoît XVI s'est empressé d'accepter l'invitation du grand rabbin. A la synagogue de Rome, il renouvellera les marques de repentir et d'amitié que le pape polonais avait manifestées à la communauté juive de la capitale, si longtemps victime des persécutions du pape, souverain temporel de Rome pendant plus de mille ans.
Cette visite s'impose, selon les deux hommes, par l'urgence d'un front commun — juifs et chrétiens — contre la remontée de l'antisémitisme dans le monde. "Comment ne pas être affligés par les manifestations renouvelées d'antisémitisme ?", s'est interrogé Benoît XVI, pour qui la situation actuelle est comparable aux grandes épreuves subies dans l'histoire par le peuple juif, captif "des mains de l'ennemi et, au temps de l'antisémitisme, victime des moments dramatiques de la Shoah".
Le pape et le grand rabbin de Rome ont souhaité que chrétiens et juifs coopèrent davantage contre les violences antisémites : "Nous ne pouvons pas ne pas dénoncer et combattre fermement la haine et les incompréhensions, les injustices et les violences qui sèment la préoccupation."
Jamais le pape allemand — qui, le 19 août 2005, avait déjà visité la synagogue de Cologne — n'avait été aussi loin dans les marques d'affection : "L'Eglise est proche des juifs. Elle est votre amie", a-t-il dit au grand rabbin Di Segni, dans une formule appelée à devenir aussi célèbre que celle de son prédécesseur, s'adressant aux juifs à la grande synagogue de Rome : "Vous êtes nos frères aînés."
Les deux hommes n'ont toutefois pas fait d'allusion directe aux récentes déclarations du président iranien contre l'Etat d'Israël. Déjà, Oded Ben Hur, ambassadeur d'Israël, avait regretté que le discours de voeux de Benoît XVI au corps diplomatique, le 9 janvier, ne fasse pas mention de l'attitude iranienne.
Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 18.01.06
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