La vague d'indignation s'étend dans le monde musulman
Georges Malbrunot (avec AFP) .
Publié le 18 septembre 2006
Actualisé le 18 septembre 2006 : 07h08
L'Iran demande à Benoît XVI de «corriger» ses propos.
La vague d'indignation ne faiblit pas dans le monde arabo-musulman. L'affaire a pris une énorme place dans la presse. Mais les protestations de rue restent limitées.
Les Frères musulmans égyptiens ont estimé, hier, que le Pape n'avait pas présenté d'«excuse claire» aux musulmans. «C'est un bon pas en direction d'une excuse», mais «nous lui demandons de s'excuser clairement pour mettre un terme définitivement à la confusion», selon le numéro deux de la Confrérie, Mohammed Habib.
Au Caire (Égypte), le cheikh de l'université al-Ahzar, la plus haute autorité de l'islam sunnite Mohammed Sayyed Tantaoui s'est déclaré «indigné» par des propos, qui «traduisent une grande ignorance de l'islam».
L'Iran, samedi, avait demandé à Benoît XVI de «corriger» ses propos sur l'islam, en les qualifiant de «grande erreur». «Nous condamnons ces interprétations politiques de la religion», rapportait l'agence de presse officielle Irna. «Ces commentaires contredisent sa position de leader religieux d'une des religions divines», selon un porte-parole, qui appelait le Pape à «reconsidérer rapidement ses propos et à les corriger pour pouvoir consolider les rapports entre religions». Hier à Qom, capitale religieuse de l'Iran chiite, 300 séminaristes ont protesté, exigeant des excuses du Souverain Pontife.
En Arabie saoudite, qui abrite les lieux saints de l'islam, le grand mufti a accusé le Pape de «mensonge». «L'islam n'a rien à voir avec le terrorisme», selon cheikh Abdel Aziz al-Cheikh.
Au Maroc, le roi Mohamed VI, Commandeur des croyants, a adressé un message écrit de protestation à Benoît XVI. Rabat a décidé de rappeler en consultation son ambassadeur au Vatican, à la suite des «propos offensants» du Pape.
En Cisjordanie, des assaillants ont jeté hier trois cocktails Molotov contre deux églises de Naplouse, sans causer de dommages. Plusieurs autres églises ont été la cible d'attaques durant le week-end. Elles «sont totalement inacceptables», selon le premier ministre islamiste, Ismaïl Haniyeh.
En Irak, deux groupes armés menacent le Vatican de représailles. Autour des églises et des lieux de culte chrétiens à travers le pays, le dispositif de sécurité a été renforcé. Vendredi soir, une bombe avait explosé devant une église à Bassora (sud), provoquant de légers dégâts.
En Indonésie, plus grand pays musulman du monde, un haut responsable de l'organisation islamique Muhammadiyah a estimé que «quelles que soient les circonstances, en tant que Pape, (Benoît XVI) n'aurait pas dû dire de telles choses»
Publié le 18 septembre 2006
Actualisé le 18 septembre 2006 : 07h08
L'Iran demande à Benoît XVI de «corriger» ses propos.
La vague d'indignation ne faiblit pas dans le monde arabo-musulman. L'affaire a pris une énorme place dans la presse. Mais les protestations de rue restent limitées.
Les Frères musulmans égyptiens ont estimé, hier, que le Pape n'avait pas présenté d'«excuse claire» aux musulmans. «C'est un bon pas en direction d'une excuse», mais «nous lui demandons de s'excuser clairement pour mettre un terme définitivement à la confusion», selon le numéro deux de la Confrérie, Mohammed Habib.
Au Caire (Égypte), le cheikh de l'université al-Ahzar, la plus haute autorité de l'islam sunnite Mohammed Sayyed Tantaoui s'est déclaré «indigné» par des propos, qui «traduisent une grande ignorance de l'islam».
L'Iran, samedi, avait demandé à Benoît XVI de «corriger» ses propos sur l'islam, en les qualifiant de «grande erreur». «Nous condamnons ces interprétations politiques de la religion», rapportait l'agence de presse officielle Irna. «Ces commentaires contredisent sa position de leader religieux d'une des religions divines», selon un porte-parole, qui appelait le Pape à «reconsidérer rapidement ses propos et à les corriger pour pouvoir consolider les rapports entre religions». Hier à Qom, capitale religieuse de l'Iran chiite, 300 séminaristes ont protesté, exigeant des excuses du Souverain Pontife.
En Arabie saoudite, qui abrite les lieux saints de l'islam, le grand mufti a accusé le Pape de «mensonge». «L'islam n'a rien à voir avec le terrorisme», selon cheikh Abdel Aziz al-Cheikh.
Au Maroc, le roi Mohamed VI, Commandeur des croyants, a adressé un message écrit de protestation à Benoît XVI. Rabat a décidé de rappeler en consultation son ambassadeur au Vatican, à la suite des «propos offensants» du Pape.
En Cisjordanie, des assaillants ont jeté hier trois cocktails Molotov contre deux églises de Naplouse, sans causer de dommages. Plusieurs autres églises ont été la cible d'attaques durant le week-end. Elles «sont totalement inacceptables», selon le premier ministre islamiste, Ismaïl Haniyeh.
En Irak, deux groupes armés menacent le Vatican de représailles. Autour des églises et des lieux de culte chrétiens à travers le pays, le dispositif de sécurité a été renforcé. Vendredi soir, une bombe avait explosé devant une église à Bassora (sud), provoquant de légers dégâts.
En Indonésie, plus grand pays musulman du monde, un haut responsable de l'organisation islamique Muhammadiyah a estimé que «quelles que soient les circonstances, en tant que Pape, (Benoît XVI) n'aurait pas dû dire de telles choses»
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