Le Pape réunit les ambassadeurs musulmans au Vatican
Thierry 0berlé (avec AFP) .
Publié le 23 septembre 2006
Actualisé le 23 septembre 2006 : 21h48
La mobilisation contre Benoît XVI faiblit mais reste virulente.
LE PAPE Benoît XVI confirme avec insistance son attachement au dialogue entre les cultures et les religions. Quinze jours après son allusion à la violence de l'islam et à son absence d'appel à la raison, le Souverain Pontife réunira lundi de manière exceptionnelle les ambassadeurs des pays musulmans en poste au Vatican. Des représentants de la communauté musulmane italienne participeront également à la rencontre. «Nous avons le passé à assumer et l'avenir à assurer et nous le faisons dans le respect mutuel et un dialogue confiant entre religions et cultures», a commenté le cardinal Paul Poupard, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Lancée en début de semaine, une offensive diplomatique du Vatican, qui a chargé ses nonces dans les capitales concernées de recadrer les propos du Pape, a préparé le terrain de ce «sommet».
«Le dialogue n'a jamais été interrompu, mais c'est une bonne occasion de souligner que la phrase du Pape a été retirée de son contexte et de clarifier les choses définitivement», a estimé Mario Scialoja, ex-ambassadeur d'Italie en Arabie saoudite et responsable de la section italienne de la Ligue mondiale des musulmans. L'ambassade d'Iran auprès du Saint-Siège a confirmé qu'en l'absence de l'ambassadeur, son chargé d'affaires se rendrait à la réunion. Dans le même temps, le dignitaire iranien Akbar Hachemi Rafsandjani, chef du conseil de discernement, a considéré, lors de son sermon durant la grande prière du vendredi à Téhéran, que la polémique sur les déclarations papales avait permis aux musulmans de prendre «conscience de leur puissance».
Blasphème
En cette veille du mois de ramadan, le soufflet redescend dans la plupart des pays musulmans. En Cisjordanie, des milliers de partisans du mouvement islamiste Hamas ont manifesté aux cris de «Pape, tu ne connais rien à l'histoire». Et l'opinion publique palestienne reste convaincue d'un complot «américano-sioniste» dont le Pape serait le porte-voix. Environ 500 personnes se sont ainsi rassemblées sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem pour vilipender le Pape, frappé d'une étoile de David sur des tracts.
Au Pakistan, des défilés réunissant quelques centaines de manifestants se sont déroulés dans les grandes villes. Les extrémistes ont compensé la faiblesse des effectifs mobilisés en redoublant de virulence verbale. «Si le Pape vient ici, on le pendra à la croix», a lancé à Islamabad le député Hafiz Hussain Ahmed, du parti Jamiat Ulema-e-Islam (JUI). À Lahore, des intellectuels et des chefs de partis religieux ont réclamé une mise à l'écart de Benoît XVI. «Le Pape a commis un blasphème contre notre grand prophète, il doit être renvoyé», déclare une résolution adoptée par leur convention. «Dans l'histoire de l'humanité, le Pape s'est montré à la hauteur d'Hitler, de Lénine et du dictateur contemporain et suceur de sang Bush», a affirmé à Kaboul devant un parterre d'«érudits», un responsable religieux afghan.
Publié le 23 septembre 2006
Actualisé le 23 septembre 2006 : 21h48
La mobilisation contre Benoît XVI faiblit mais reste virulente.
LE PAPE Benoît XVI confirme avec insistance son attachement au dialogue entre les cultures et les religions. Quinze jours après son allusion à la violence de l'islam et à son absence d'appel à la raison, le Souverain Pontife réunira lundi de manière exceptionnelle les ambassadeurs des pays musulmans en poste au Vatican. Des représentants de la communauté musulmane italienne participeront également à la rencontre. «Nous avons le passé à assumer et l'avenir à assurer et nous le faisons dans le respect mutuel et un dialogue confiant entre religions et cultures», a commenté le cardinal Paul Poupard, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Lancée en début de semaine, une offensive diplomatique du Vatican, qui a chargé ses nonces dans les capitales concernées de recadrer les propos du Pape, a préparé le terrain de ce «sommet».
«Le dialogue n'a jamais été interrompu, mais c'est une bonne occasion de souligner que la phrase du Pape a été retirée de son contexte et de clarifier les choses définitivement», a estimé Mario Scialoja, ex-ambassadeur d'Italie en Arabie saoudite et responsable de la section italienne de la Ligue mondiale des musulmans. L'ambassade d'Iran auprès du Saint-Siège a confirmé qu'en l'absence de l'ambassadeur, son chargé d'affaires se rendrait à la réunion. Dans le même temps, le dignitaire iranien Akbar Hachemi Rafsandjani, chef du conseil de discernement, a considéré, lors de son sermon durant la grande prière du vendredi à Téhéran, que la polémique sur les déclarations papales avait permis aux musulmans de prendre «conscience de leur puissance».
Blasphème
En cette veille du mois de ramadan, le soufflet redescend dans la plupart des pays musulmans. En Cisjordanie, des milliers de partisans du mouvement islamiste Hamas ont manifesté aux cris de «Pape, tu ne connais rien à l'histoire». Et l'opinion publique palestienne reste convaincue d'un complot «américano-sioniste» dont le Pape serait le porte-voix. Environ 500 personnes se sont ainsi rassemblées sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem pour vilipender le Pape, frappé d'une étoile de David sur des tracts.
Au Pakistan, des défilés réunissant quelques centaines de manifestants se sont déroulés dans les grandes villes. Les extrémistes ont compensé la faiblesse des effectifs mobilisés en redoublant de virulence verbale. «Si le Pape vient ici, on le pendra à la croix», a lancé à Islamabad le député Hafiz Hussain Ahmed, du parti Jamiat Ulema-e-Islam (JUI). À Lahore, des intellectuels et des chefs de partis religieux ont réclamé une mise à l'écart de Benoît XVI. «Le Pape a commis un blasphème contre notre grand prophète, il doit être renvoyé», déclare une résolution adoptée par leur convention. «Dans l'histoire de l'humanité, le Pape s'est montré à la hauteur d'Hitler, de Lénine et du dictateur contemporain et suceur de sang Bush», a affirmé à Kaboul devant un parterre d'«érudits», un responsable religieux afghan.
<< Home