3.07.2007

Le pape nomme le nouveau chef de l'Eglise italienne

LEMONDE.FR avec AFP | 07.03.07 | 16h42 • Mis à jour le 07.03.07 | 17h24

Le pape Benoît XVI a nommé, mercredi 7 mars, Angelo Bagnasco, l'archevêque de Gênes, à la tête de la Conférence des évêques d'Italie (CEI). Il succède à ce poste stratégique au cardinal Camillo Ruini, 76 ans, qui a régné seize ans sur l'Eglise la plus puissante d'Europe occidentale.

Mgr Bagnasco, 64 ans, était depuis 2003 aumônier général des armées, une charge qui l'a conduit à se rendre au Kosovo, en Bosnie, en Afghanistan et en Irak. A l'annonce de sa nomination, Mgr Bagnasco a déclaré : "Quand le pape appelle, on se doit de répondre." En choisissant l'archevêque de Gênes pour succéder au cardinal Ruini, Benoît XVI rompt avec la pratique de confier la présidence de la CEI au vicaire de Rome. Il n'a cependant pas franchi le pas de laisser les évêques italiens choisir eux-mêmes leur président, comme c'est le cas dans les autres pays.

Angelo Bagnasco est un proche du cardinal Ruini, conservateur comme lui et partisan d'une intervention de l'Eglise dans l'arène politique pour défendre la famille traditionnelle contre les "dico" (droits et devoirs des personnes vivant ensemble), le projet de pacs à l'italienne. "La laïcité, c'est l'autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse, mais pas par rapport à la sphère morale", a-t-il ainsi déclaré mercredi dans un entretien à Il Giornale.

Mgr Ruini n'a jamais hésité à prendre position dans le débat politique, jouissant de très nombreux relais, au point de tendre les relations entre le Vatican et le gouvernement de centre-gauche dirigé par Romano Prodi. En juin 2005, il s'était même attribué le mérite de l'échec d'un référendum d'initiative populaire destiné à abroger une législation très restrictive sur la fécondation artificielle en Italie.
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