5.14.2005

Benoît XVI met en place sa diplomatie et adresse des signaux à Pékin et à Moscou

LE MONDE | 14.05.05 | 13h10  •  Mis à jour le 14.05.05 | 13h10

Comment capitaliser la ferveur populaire et la sympathie internationale que la mort de Jean Paul II, le 2 avril, et ses funérailles, le 8, ontsuscitées ? C'est la question à laquelle le nouveau pape, Benoît XVI, s'est attelé, si l'on en juge par l'ouverture, vendredi 13 mai, d'une procédure exceptionnelle pour hâter la béatification du pape défunt et par les ouvertures diplomatiques qu'il avait faites, la veille, lors de son premier discours de politique internationale, devant les 174 ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège.
Benoît XVI a suspendu le délai obligatoire de cinq ans avant l'ouverture de la cause de béatification et de canonisation de son prédécesseur. Cette annonce a été faite, vendredi, lors de la première audience du nouveau pape au clergé de Rome, dans la basilique Saint-Jean-de-Latran.
Avant même qu'il n'ait eu le temps de terminer la lecture - en latin - de la lettre adressée aux autorités du diocèse de Rome et de la congrégation pour la cause des saints, l'assistance s'est levée pour applaudir avec enthousiasme.
Devant les ambassadeurs, jeudi 12 mai, Benoît XVI avait montré sa résolution d'aller de l'avant aussi dans le domaine international. Il a lancé un appel aux pays avec lesquels le Saint-Siège n'a toujours pas de relations officielles. Certains "se sont associés aux célébrations à l'occasion de la mort de -son- prédécesseur et de -son- élection" , a-t-il souligné, avant de souhaiter les voir "au plus tôt" représentés près du Vatican.
Les funérailles du pape et l'élection de Benoît XVI, le 19 avril, avaient permis de nouer des échanges sans précédent avec le Vietnam, l'Arabie saoudite et surtout la Chine.


LE CONTENTIEUX SUR TAÏWAN


Pékin n'avait envoyé personne aux obsèques de Jean Paul II, contrairement à Taïwan. Mais la Chine avait félicité Benoît XVI de son élection et souhaité que, "sous la direction du nouveau pape, le Vatican crée des conditions favorables à de meilleures relations" .
Le régime chinois a rompu ses relations avec le Vatican en 1951 et toujours affirmé qu'il étudierait la reprise du dialogue si le pape cessait d'entretenir des relations avec Taïwan.
La question de la Chine semble donc tenir à coeur au nouveau pape. Comme celle de la Russie, représentée au Vatican par une simple mission diplomatique. Benoît XVI avait déjà proposé la reprise de la discussion avec l'Eglise orthodoxe de Russie.
Pékin et Moscou restent les deux zones d'ombre du dernier pontificat. Ces pays comptent des minorités catholiques que Jean Paul II a toujours regretté de n'avoir pu visiter. Son successeur veut y parvenir, mais avec quels espoirs ?
Radio Vatican vient de déplorer qu'elle était toujours sans nouvelles depuis quatre ans de Mgr Shi Enxiang, évêque de l'Eglise clandestine. Selon l'agence Asianews, une vingtaine d'évêques seraient incarcérés en Chine.
Benoît XVI a aussi innové jeudi, en évoquant, pour la première fois, son passé allemand : "Je viens d'un pays, a-t-il affirmé, où la paix et la fraternité sont chères au coeur de tous les habitants, notamment pour ceux qui, comme moi, ont connu la guerre et la séparation entre frères appartenant à une même nation, en raison d'idéologies dévastatrices et inhumaines qui, sous couvert de rêves et d'illusion, faisaient peser sur les hommes le joug de l'oppression."
Pour le pape, cette première allusion à son origine nationale n'avait d'autre sens que de souligner combien il entendait rester fidèle aussi à son prédécesseur dans la lutte contre tout ce qui peut favoriser l'affrontement entre cultures, ethnies et civilisations.

Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 15.05.05

5.13.2005

L'Américain Levada à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi

(Avec AFP.)
[13 mai 2005]


L'archevêque américain William Joseph Levada, 69 ans, a été nommé aujourd'hui par Benoît XVI à la tête de la puissante Congrégation pour la doctrine de la foi, a annoncé le Vatican.
«Le Saint Père a nommé préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi son excellence le cardinal William Joseph Levada», a annoncé le Vatican dans un communiqué.
Le cardinal Levada succède au cardinal allemand Joseph Ratzinger, élu pape le 19 avril sous le nom de Benoît XVI après avoir dirigé cette institution pendant 24 ans.

Du droit canon

Le pape Benoît XVI annonce sa décision d'accélérer la procédure en vue d'une éventuelle canonisation de son prédécesseur Jean Paul II, mort le 2 avril dernier.

Par Marc SEMO

vendredi 13 mai 2005 (Liberation.fr - 12:52)

«Santo subito !» (tout de suite saint) clamaient de nombreux fidèles lors des funérailles de Jean Paul II. Son successeur Benoît XVI, qui fut aussi son plus proche collaborateur en tant que gardien du dogme, a annoncé vendredi l'ouverture du procès en béatification du défunt pape polonais. «La cause pour la béatification de Jean Paul II est ouverte», a-t-il annoncé au cours d'une rencontre avec le clergé de Rome en la basilique de Saint-Jean de Latran à Rome. La décision du pape permet de ne pas attendre l'expiration du délai de cinq ans après la date du décès imposé par le droit canon pour l'ouverture d'une cause en béatification. La procédure s'annonce déjà comme l'une des plus rapides de l'histoire récente de l'Eglise.
«Ses miracles ne manquent pas, il en a déjà réalisé de son vivant», a affirmé le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé souhaitant que la béatification de Jean Paul II coïncide avec le 85e anniversaire de sa naissance le 18 mai prochain. Un dossier de béatification doit comporter la preuve de miracles accomplis par le bienheureux avant ou après son décès. La béatification est l'étape qui précède la canonisation.
Plusieurs témoignages de guérisons miraculeuses accomplies par le pape défunt existent déjà. Son secrétaire particulier, l'archevêque polonais Stanislav Dziwisz, a raconté en 2002 qu'un Américain souffrant d'une tumeur au cerveau a été guéri après avoir reçu la communion des mains du pape. Amen !

Benoît XVI ouvre le procès en béatification de Jean-Paul II

(Avec AFP.)
[13 mai 2005]
«La cause pour la béatification de Jean Paul II est ouverte» 

Le pape Benoît XVI a annoncé aujourd'hui l'ouverture du procès en béatification de Jean Paul II, 42 jours après la mort du pape polonais dont les obsèques ont donné lieu à des manifestations impressionnantes de ferveur populaire.
Benoît XVI a décidé, comme il en a le pouvoir, de déroger à la règle fixée par le droit canon, qui prévoit un délai de cinq ans avant d'engager un processus en béatification, et de répondre positivement à l'attente de nombreux fidèles qui s'était manifestée lors des obsèques du pape défunt le 8 avril.
La béatification est la première étape avant la canonisation, la proclamation d'un Saint.
Benoît XVI n'a même pas attendu le 18 mai, date anniversaire de Karol Wojtyla, le nom de naissance de Jean Paul II. Le nouveau pape a saisi l'occasion de sa première rencontre avec le clergé romain, dans la basilique Saint-Jean de Latran.
Les formes seront cependant respectées: le dossier de béatification sera instruit par la congrégation pour la cause des saints, comme l'a annoncé son préfet, le cardinal portugais José Saraiva Martins, dans une lettre en latin dont Benoît XVI a donné lecture.
Durant les obsèques de Jean Paul II place Saint-Pierre, des banderoles portant l'inscription «santo subito» (saint tout de suite) étaient apparues dans la foule. Cette demande a ensuite été relayée par plusieurs hauts prélats de la Curie.
Le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé, avait souhaité le 11 mai qu'elle coïncide avec le 85ème anniversaire de sa naissance.
«Ses miracles ne manquent pas, il en a déjà réalisé de son vivant», avait soutenu le haut prélat.
Un dossier de béatification doit comporter la preuve de miracles accomplis par le bienheureux avant ou après son décès.
Plusieurs témoignages de guérisons considérées comme miraculeuses accomplies par le pape défunt existent déjà. Son secrétaire particulier, l'archevêque polonais Stanislav Dziwisz, a raconté en 2002 qu'un Américain souffrant d'une tumeur au cerveau a été guéri après avoir reçu la communion des mains du pape.
Le cardinal italien Francesco Marchisano, qui a célébré le 9 avril la première messe des «novendiales» marquant le deuil du pape défunt, avait alors laissé entendre qu'il avait été guéri d'un problème à la gorge par Jean Paul II.
Le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro Valls, avait cependant déclaré le même jour que la béatification de Jean Paul II relèverait de la «compétence exclusive» du nouveau souverain pontife.
Benoît XVI, élu pape le 19 avril, cite en exemple son «aimé prédécesseur» dans toutes ses interventions publiques, provoquant à chaque fois les applaudissements.
Durant les obsèques de Jean Paul II, et alors qu'il n'était encore que le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Joseph Ratzinger avait même fait une concession à la religiosité populaire en évoquant Jean Paul II, «à la fenêtre de la maison du Père» qui «nous voit et nous bénit».
Durant ses 26 ans de pontificat, Jean Paul II a battu tous les records en béatifiant 1.338 personnes et en proclamant 482 nouveaux saints. En quatre siècles, depuis l'institution de nouvelles règles par le pape Clément VIII, l'ensemble de ses prédécesseurs avaient procédé à 302 canonisations.
Jean Paul II a aussi accéléré les processus: alors qu'auparavant, il fallait parfois des siècles pour parvenir à une canonisation, on a pu voir quelques béatifications éclair, comme celles de Josémaria Escrivà de Balaguer, le fondateur de la toute puissante Prélature de l'Opus Dei, mort en 1975, béatifié en 1992 et canonisé en 2002, ou mère Teresa, morte en 1997 et béatifiée en 2003.
Padre Pio, «le capucin aux stigmates» mort en 1968, qui faisait l'objet en Italie d'une véritable dévotion populaire dès avant sa mort, a été proclamé saint en 2002.

Benoît XVI annonce l'ouverture du procès en béatification de Jean Paul II

LEMONDE.FR | 13.05.05 | 11h53  •  Mis à jour le 13.05.05 | 12h25

Le pape Benoît XVI a annoncé, vendredi 13 mai, qu'il avait décidé d'accélérer la procédure de béatification de Jean Paul II. Il a annoncé l'ouverture du procès en béatification de son prédécesseur en donnant lecture d'une lettre en latin du préfet de la congrégation pour la cause des saints, le cardinal portugais Jose Saraiva Martins. "La cause pour la béatification de Jean Paul II est ouverte", a-t-il déclaré.
La décision du pape permet de ne pas attendre l'expiration du délai de cinq ans après la date du décès, imposé par le droit canon pour l'ouverture d'une cause en béatification.
Le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé, avait souhaité le 11 mai que la béatification de Jean Paul II coïncide avec le 85e anniversaire de sa naissance, le 18 mai prochain. "Ses miracles ne manquent pas, il en a déjà réalisé de son vivant", avait soutenu le haut prélat.
Un dossier de béatification, étape qui précède la canonisation, doit comporter la preuve de miracles accomplis par le bienheureux avant ou après son décès. Plusieurs témoignages de guérisons miraculeuses accomplies par le pape défunt existent déjà. Son secrétaire particulier, l'archevêque polonais Stanislav Dziwisz, a raconté en 2002 qu'un Américain souffrant d'une tumeur au cerveau a été guéri après avoir reçu la communion des mains du pape.
Le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro Valls, avait déclaré le 9 avril que la béatification de Jean Paul II relèverait de la "compétence exclusive" du nouveau souverain pontife.

Avec AFP et Reuters

Benoît XVI annonce l'ouverture du procès en béatification de Jean Paul II

AFP 13.05.05 | 10h48

Le pape Benoît XVI a annoncé vendredi l'ouverture du procès en béatification de son prédécesseur Jean Paul II, décédé le 2 avril à l'âge de 84 ans."La cause pour la béatification de Jean Paul II est ouverte", a-t-il annoncé au cours d'une rencontre avec le clergé de Rome en la basilique de Saint Jean de Latran à Rome."Santo subito" (Saint tout de suite) avait scandé la foule lors des obsèques de Jean Paul II en la basilique Saint Pierre.

5.12.2005

Blasphème cathodique aux Guignols

Isabelle Roberts
La Libre Belgique, 12/05/2005


Canal+ a été mise en demeure par le CSA suite à un sketch sur Benoît XVI.

Les chaînes de la «télévision numérique terrestre» (TNT) attribuées, on craignait que le Conseil supérieur de l'audiovisuel français ne s'ennuie. Mais le CSA s'est trouvé une nouvelle occupation: la chasse au blasphème cathodique. Mardi, les neuf sages ont voté, «à la majorité, pas à l'unanimité», précise l'un d'entre eux, la mise en demeure de la chaîne à péage Canal+ à propos d'un sketch des «Guignols» sur le pape Benoît XVI.
Diffusé au lendemain de l'élection du chef de file des catholiques, le sketch avait fortement déplu à ses représentants en France, les évêques, qui avaient estimé la séquence «particulièrement injurieuse à l'égard du pape Benoît XVI» et avaient illico saisi le CSA. Cohérent: attaqué, le goupillon sort son sabre. Moins banal: le Conseil représentatif des institutions juives de France s'était également indigné. La raison de cette ire? Dans le sketch des «Guignols», on voyait le nouveau Pape bénir les fidèles «au nom du Père, du Fils et du IIIe Reich», tandis qu'un sous-titre indiquait: «Adolf II», une référence à son appartenance aux Jeunesses hitlériennes.

Pas deux fois!

Très opportunément, Canal+ avait présenté ses plates excuses, en cette période où le CSA était en plein examen des candidatures à la TNT, pour lesquelles la chaîne cryptée jouait gros, ayant plusieurs projets en lice.
La semaine dernière, convoqué au Conseil supérieur de l'audiovisuel, Rodolphe Belmer, directeur des programmes de Canal+, s'est fait souffler dans les bronches. Certains conseillers sont «violemment catholiques», glisse un salarié de l'organe de régulation. De plus, les sages du CSA n'apprécient guère que Canal+, alors pris dans la tourmente de sa rocambolesque histoire d'espionnage (avec cette fois Bruno Gaccio, membre des «Guignols», dans la peau de la victime), ne leur envoie que son numéro 2, alors que c'est Bertrand Méheut, le PDG, qui devait initialement être présent.
Résultat, pour Canal+, une mise en demeure de respecter sa convention. Une décision symboliquement forte: à la prochaine incartade, ce sera la sanction, notamment financière. Du jamais vu en presque dix-sept ans de «Guignols». Le CSA rappelle à la chaîne cryptée qu'elle s'est engagée «à respecter les différentes sensibilités, politiques, culturelles et religieuses, du public». Oubliant sans doute au passage que les «Guignols» font dans la caricature, soit l'art de grossir le trait pour se moquer. Pour rire.

(source: Libération)

UDIENZA AGLI ECC.MI AMBASCIATORI DEL CORPO DIPLOMATICO ACCREDITATO PRESSO LA SANTA SEDE

Alle 11 di questa mattina, nella Sala Regia del Palazzo Apostolico Vaticano, il Santo Padre Benedetto XVI riceve in Udienza gli Ecc.mi Ambasciatori del Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede.
Pubblichiamo di seguito il discorso del Santo Padre e l’indirizzo di omaggio del Decano del Corpo Diplomatico, S.E. Prof. Giovanni Galassi:

! DISCORSO DEL SANTO PADRE

Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous rencontrer aujourd’hui, à un peu moins d’un mois du début de mon service pastoral comme Successeur de Pierre. Je suis sensible aux paroles que vient de m’adresser, en votre nom, Son Excellence Monsieur le Professeur Giovanni Galassi, Doyen du Corps diplomatique près le Saint-Siège, appréciant l’attention de tous les diplomates envers la mission que remplit l’Église dans le monde. Je présente à chacun de vous, ainsi qu’à vos
collaborateurs, mes cordiales salutations et mes vœux les meilleurs, vous remerciant de vos attentions durant les grands événements que nous avons vécus au mois d’avril dernier et pour le travail que vous accomplissez quotidiennement.
En m’adressant à vous, ma pensée va également aux pays dont vous êtes les Représentants et à leurs Dirigeants. Je pense aussi aux nations avec lesquelles le Saint-Siège n’entretient pas encore de relations diplomatiques. Certaines d’entre elles se sont associées aux célébrations à l’occasion de la mort de mon Prédécesseur et de mon élection sur le Siège de Pierre. Ayant apprécié de tels gestes, je désire aujourd’hui leur exprimer ma gratitude et adresser un salut
déférent aux Autorités civiles de ces pays, formant le souhait de les voir au plus tôt représentés auprès du Siège apostolique. De ces pays, notamment de ceux dans lesquels les communautés catholiques sont nombreuses, me sont parvenus des messages que j’ai particulièrement appréciés. Je voudrais dire combien ces communautés et l’ensemble des peuples auxquels elles appartiennent me sont chers, les assurant tous qu’ils sont présents dans ma prière.
En vous voyant, comment ne pas évoquer le long et fructueux ministère du bien-aimé Pape Jean-Paul II ! Infatigable missionnaire de l’Évangile dans les nombreux pays qu’il a visités, il a aussi rendu un service unique à la cause de l’unité de la famille humaine. Il a montré le chemin vers Dieu, invitant tous les hommes de bonne volonté à raviver sans cesse leur conscience et à édifier une société de justice, de paix, de solidarité, dans la charité et le pardon mutuel. Il ne faut pas oublier non plus ses innombrables rencontres avec les Chefs d’État, les Chefs de Gouvernement et les Ambassadeurs, ici, au Vatican, au cours desquelles il s’est attaché à défendre la cause de la paix. Pour ma part, je viens d’un pays où la paix et la fraternité sont chères au cœur de tous les habitants, notamment pour ceux qui, comme moi, ont connu la guerre et la séparation entre frères appartenant à une même nation, en raison d’idéologies dévastatrices et inhumaines qui, sous couvert de rêves et d’illusion, faisaient peser sur les hommes le joug de
l’oppression. Vous comprendrez donc que je sois particulièrement sensible au dialogue entre tous les hommes, pour dépasser toutes les formes de conflits et de tensions, et pour faire de notre terre une terre de paix et de fraternité. Tous ensemble, en conjuguant leurs efforts, les communautés chrétiennes, les Responsables des nations, les Diplomates et tous les hommes de bonne volonté, sont appelés à réaliser une société pacifique, pour vaincre la tentation
d’affrontements entre des cultures, des ethnies et des mondes différents. Pour cela, chaque peuple doit puiser dans son patrimoine spirituel et culturel les meilleures valeurs dont il est porteur afin d’aller sans peur à la rencontre d’autrui, acceptant de partager ses richesses spirituelles et matérielles au bénéfice de tous.
Afin de poursuivre en ce sens, l’Église ne cesse de proclamer et de défendre les droits humains fondamentaux, malheureusement encore violés en différentes parties de la terre, et elle œuvre afin que soient reconnus les droits de toute personne humaine à la vie, à la nourriture, à un toit, au travail, à l’assistance sanitaire, à la protection de la famille et à la promotion du développement social, dans le respect de la dignité de l’homme et de la femme, créés à l’image
de Dieu. Soyez assurés que l’Église catholique continuera, dans le cadre et avec les moyens qui lui sont propres, à offrir sa collaboration pour la sauvegarde de la dignité de tout homme et le service du bien commun. Elle ne demande aucun privilège pour elle-même, mais uniquement les conditions légitimes de liberté et d’action à sa mission. Dans le concert des nations, elle souhaite toujours favoriser l’entente entre les peuples et la coopération fondées sur une attitude de loyauté, de discrétion et de cordialité.
Enfin, je vous demande de renouveler à vos Gouvernements mes remerciements pour leur participation aux célébrations à l’occasion de la mort du Pape Jean-Paul II et de mon élection, ainsi que mes salutations respectueuses et cordiales, que j’accompagne d’une prière spéciale afin que Dieu vous comble vous-même et vos familles, ainsi que vos pays et tous ceux qui y résident, de l’abondance de ses Bénédictions.

! INDIRIZZO DI OMAGGIO DEL DECANO DEL CORPO DIPLOMATICO, S.E. PROF. GIOVANNI GALASSI

Très Saint Père,
C’est avec une joie profonde que, au nom du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, je vous adresse nos souhaits les plus sincères pour votre élection au Siège de Pierre et pour un fécond pontificat, qui commence – c’est un heureux présage – au cours de l’Année de l’Eucharistie.
Dans la société actuelle, fière du progrès scientifique et technologique, mais aussi pleine d’incertitude sur l’existence, ont déjà retenti de manière forte et claire vos exhortations à s’ouvrir avec conviction aux véritables valeurs transcendantes, qui permettent de reconnaître le sens ultime de l’existence et de ne pas se laisser ballotter par les vagues des idéologies. Vous nous avez aussi invités à la miséricorde, à la charité, à la VÉRITÉ, pour répondre aux questions non résolues sur notre vie et pour sortir des «déserts intérieurs» de notre conscience, qui semble souvent avoir perdu le sens de la dignité de l’homme; ce dernier, comme vous l’avez affirmé, n’est «pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu».
En même temps, vous avez fortement souligné que l’Église, aujourd’hui plus courageuse, plus libre, plus jeune, sans peur quant à l’avenir, continuera son action d’évangélisation, dans la ligne des valeurs exprimées par le Concile Vatican II, même sur le continent européen qui, dans sa réunification, semble avoir oublié ses racines chrétiennes; l’Église veut conduire les hommes «hors de l’océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu».
Avec la même détermination, vous avez proposé de nouveau à l’Église de s’engager toujours plus résolument dans la voie de la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les chrétiens. De même, vous avez invité à intensifier le dialogue loyal et ouvert avec toutes les autres religions, dans la recherche du vrai bien de l’homme et de la société.
La situation mondiale se révèle aujourd’hui toujours plus complexe: la plaie tenace de la violence sous toutes ses formes et de la corruption, les bouleversements du droit, l’arbitraire des plus forts, l’exploitation croissante des plus faibles, l’énorme fossé entre les pays riches et les pays en voie de développement, l’utilisation insensée des ressources de la planète, la diffusion des armes de destruction massive, l’expansion de certaines biotechnologies qui ne respectent pas la dignité de l’être humain, rendent l’humanité toujours plus exposée à des catastrophes sans retour et à une vie quotidienne marquée par la peur et l’incertitude permanentes.
C’est vers vous, Sainteté, que se tournent avec une confiance renouvelée les hommes de tous les continents et de toutes les religions, pour sortir de la spirale maléfique des égoïsmes et des prévarications, avec l’espoir fondé que votre Magistère éclairé saura favoriser une nouvelle coexistence pacifique entre les hommes et entre les peuples, dans le respect mutuel et dans le développement d’une nouvelle société qui ne soit pas simplement asservie au libre marché ou à des idéologies du pouvoir, mais qui soit consciente des trésors spirituels que toute créature porte en elle.
Très Saint Père, l’enthousiasme chaleureux de nos jeunes vous accompagnera aussi. Ils vous attendent avec impatience à Cologne, au mois d’août prochain, pour vous dire, en diverses langues, qu’ils sont prêts à vivre quotidiennement les valeurs transcendantes de la vérité révélée et leurs idéaux de solidarité envers les plus faibles et les plus démunis: dans leur ardeur juvénile, ils sont conscients que, comme Votre Sainteté l’a déjà rappelé, «le Christ n’enlève rien, mais qu’il donne tout».
Pour notre part, nous, Ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège provenant de toutes les parties du monde, nous voulons vous assurer, Très Saint Père, de notre désir de travailler pour la paix et l’amitié entre les peuples, pour construire ensemble, dans l’ordre et l’harmonie, une société conviviale et solidaire, dans une attention à la liberté des personnes, mais aussi à la valeur inaliénable de la vie et à la dignité de tout homme.
Dans ces sentiments de déférence et de respect, permettez-nous, Sainteté, de vous souhaiter, avec une profonde sincérité, Ad multos annos.
[00570-03.01] [Texte original: Français]
[B0270-XX.01]

5.11.2005

Abdoulaye Wade "espère" la venue de Benoît XVI à un sommet islamo-chrétien

BESANÇON, 11 mai 2005 (AFP)

Le président sénégalais Abdoulaye Wade en visite à Besançon a déclaré "espérer" que le pape Benoît XVI viendrait à Dakar pour la conférence internationale sur la promotion du dialogue islamo-chrétien qui se doit se tenir en 2007. "Je pense qu'il viendra, je le souhaite, je l'espère", a indiqué M. Wade en réponse aux journalistes avant de recevoir le diplôme honoris causa de l'université de Franche-Comté. Dans le cadre d'une visite au pape Jean Paul II en mai 2004, le président sénégalais avait lancé l'idée d'organiser une conférence internationale sur la promotion du dialogue islamo-chrétien à Dakar. "J'avais invité Jean Paul II qui soutenait l'initiative", a-t-il précisé. "Des gens sont en train de développer des théories extrêmement dangereuses sur un choc des civilisations, un choc des religions, c'est extrêmement grave", s'est-il inquiété, ajoutant qu'il souhaitait "développer l'idée d'une compréhension mutuelle entre les religions". "Je ne suis pas l'inventeur du concept, ce dialogue a commencé déjà il y a longtemps, il y a déjà eu des colloques (...), mais cela n'a pas eu d'effet car le problème n'est pas remonté aux décideurs du monde et mon ambition est de réunir les chefs d'Etat chrétiens et musulmans pour que tous ensemble engagent ce dialogue et lancent un appel aux génération futures". Initialement prévu en 2005 ou 2006, ce sommet devrait, selon M. Wade, se tenir en 2007 dans la foulée de la prochaine réunion à Dakar de l'Organisation de la conférence islamique (OCI).

Des timbres à l'effigie du pape Benoît XVI bientôt en vente

AP | 11.05.05 | 17:31

CITE DU VATICAN (AP) -- Les premiers timbres à l'effigie du nouveau pape Benoît XVI seront en vente à partir du 24 mai, ont annoncé mercredi des responsables du Vatican.
Trois timbres seront disponibles, pour des valeurs de 45 centimes d'euros, 62 centimes d'euros et 80 centimes d'euros, ont précisé ces responsables du bureau philatélique du Vatican.
Au mois d'avril, le Vatican avait mis en vente des timbres spéciaux pour marquer la période entre le décès du pape Jean Paul II et l'élection de son successeur, et des centaines de milliers de ces timbres ont été vendus rapidement.
Sur ces nouveaux timbres, on pourra voir le pape en chasubles rouge, blanche et jaune, selon le bureau philatélique du Vatican. AP

5.10.2005

Le Saint-Siège encourage le travail de l’ONU pour la paix

2005-05-10
Journées du souvenir et de la réconciliation

ROME, Mardi 10 mai 2005 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège demande que tout soit fait pour éviter les conflits et redit sa confiance dans l’ONU.
L’observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, Mgr Celestino Migliore, est en effet intervenu lundi à New York, lors de la 59e session de l'ONU, à l’occasion des Journées du souvenir et de la réconciliation, en commémoration du 60e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale.
Mgr Migliore évoquait « le rôle de l'ONU comme bâtisseur de paix » et il affirmait : « Une fois encore, le Saint-Siège accorde son plein appui à la création d'une Commission inter-gouvernementale » pour la prévention des conflits.
« Ce conflit a été sans aucun doute terrible, et il est juste et utile de le rappeler comme la pire des catastrophes mondiales déclenchée par l'homme durant le XXe siècle. Ce fut certainement le pire événement vécu par l'humanité », affirmait Mgr Migliore à propos du second conflit mondial.
Il analysait ainsi une des causes du conflit : « l'exaltation de la notion d'état et de race, l'orgueilleuse autosuffisance d'une société fondée sur la manipulation scientifique et technique, sur le principe de la force ».
La force, soulignait Mgr Migliore, « ne devrait servir qu'à protéger l'ensemble des états et la Communauté internationale », et il affirmait la nécessité de tout faire pour recourir « aux voies d'une solution pacifique ».
Etant donné « la nature tragique et dévastatrice de la guerre », Mgr Migliore affirmait le devoir de « tout faire pour l'éviter ».
Le représentant du Saint-Siège préconisait de « renforcer les lois internationales relatives à la conduite de la guerre et au déroulement des activités après la guerre », tout en considérant « les exigences éthiques » de la conscience et de la sensibilité modernes.
Il invitait en outre les nations à s’interroger : « Comment parvenir rapidement et efficacement à établir une paix juste et durable si l'usage de la force est considéré comme le seul moyen valable? »

La Conférence épiscopale espagnole s'oppose aux mariages homosexuels

LE MONDE | 10.05.05 | 13h59  •  Mis à jour le 10.05.05 | 13h59
Madrid correspondance

La hiérarchie de l'Eglise espagnole a lancé une attaque en règle contre le projet de loi autorisant le mariage homosexuel, adopté au Congrès des députés le 21 avril à Madrid. Alors que le débat sur la future loi, qui concerne aussi l'adoption, avait été quasi inexistant jusqu'à présent en Espagne, la Conférence épiscopale espagnole vient d'appeler les fonctionnaires à exercer leur "objection de conscience" pour ne pas avoir à célébrer de telles unions. Ce qui n'a pas manqué, cette fois, de faire polémique.
Les catholiques "ne peuvent pas se montrer indécis ni complaisants avec cette norme et doivent au contraire s'y opposer de façon claire et incisive", a insisté le comité exécutif de la Conférence épiscopale dans un communiqué publié vendredi 6 mai. Pour l'Eglise espagnole, encore très puissante malgré une image de plus en plus en décalage avec la société, le mariage homosexuel est contraire à la "morale" et à la "civilisation".
Le projet de loi promu par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero "porte un grave préjudice aux valeurs fondamentales du mariage, de la famille, des jeunes et des éducateurs", selon les évêques. Aussi, dans leur document, les évêques invitaient-ils aussi les sénateurs catholiques à voter contre le projet de loi qui, s'il est adopté au Sénat fera de l'Espagne le troisième pays européen, après les Pays-Bas et la Belgique à autoriser les unions entre personnes de même sexe.
Cet appel a trouvé un écho chez au moins un des sénateurs socialistes. Mais les réactions contraires ne se sont pas fait attendre. A commencer par celles des associations de défense des homosexuels. La position de l'Eglise "délégitime gravement la démocratie et la souveraineté populaire" , dit Beatriz Gimeno de la Fédération nationale des lesbiennes, gays et transsexuels (Felgt). La Fondation Triangulo dénonce, elle, l'"intolérance" de l'Eglise, alors que le projet de loi est approuvé par une majorité des Espagnols, selon les sondages.
Mais les réactions sont également venues du gouvernement socialiste. La vice-présidente, Maria Teresa Fernandez de la Vega, s'est empressée de rappeler que, si le gouvernement "respecte" la position de l'Eglise, "ce sont le Congrès des députés et l'Etat qui légifèrent". Elle a également affirmé que les conseillers municipaux pourraient refuser de célébrer un mariage homosexuel si cela allait contre leurs principes, mais pas les fonctionnaires qui doivent "appliquer la loi".

"DES RÉALITÉS DISCTINCTES"

La position des évêques espagnols, qui avaient jusque-là publié et distribué des dépliants condamnant le mariage homosexuel, se calque sur celle du Vatican qui, par la bouche du président du Conseil pontifical pour la famille, le cardinal Alfonso Lopez Trujillo, avait le premier brandi l'arme de l'"objection de conscience" dans les cas de mariages homosexuels. Une poignée de maires conservateurs du Parti populaire (PP) avaient alors réagi en assurant qu'ils ne marieraient pas de couples homosexuels, contrairement à la plupart des dirigeants conservateurs des grandes capitales régionales, comme Valence ou Madrid, qui avaient fait savoir qu'ils respecteraient la loi.
Le projet de loi consiste à modifier des articles du code civil où les termes "mari" et "femme" vont être remplacés par "conjoints". Le PP, qui défendait plutôt une "union civile" entre personnes du même sexe, estime que c'est "une erreur" d'avoir gardé la notion de "mariage" pour les homosexuels. "On ne devrait pas utiliser les mêmes mots pour réguler des réalités distinctes (...) Je ne marierai pas les couples homosexuels", avait dit Ana Botella, conseillère à Madrid connue pour son militantisme catholique et femme de l'ancien chef du gouvernement, José Maria Aznar. Ce à quoi un militant des droits homosexuels avait répondu publiquement que Mme Botella avait mal compris, ajoutant : "C'est moi qui ne veux pas qu'elle me marie." -

Article paru dans l'édition du 11.05.05

5.09.2005

RESCRITTO DI SUA SANTITÀ BENEDETTO XVI SULL’INIZIO DEL PROCESSO DI BEATIFICAZIONE E CANONIZZAZIONE DEL SERVO DI DIO GIOVANNI PAOLO II , 13.05.2005

RESCRITTO DI SUA SANTITÀ BENEDETTO XVI SULL’INIZIO DEL PROCESSO DI BEATIFICAZIONE E CANONIZZAZIONE DEL SERVO DI DIO GIOVANNI PAOLO II

* TESTO ORIGINALE IN LINGUA LATINA


* TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA



Nel corso dell’Udienza al Clero Romano, che si è svolta questa mattina alle ore 10 nella Basilica di San Giovanni, il Santo Padre Benedetto XVI ha annunciato l’apertura della causa di Beatificazione e Canonizzazione di Papa Giovanni Paolo II.

Pubblichiamo di seguito il testo del Rescritto della Congregazione per le Cause dei Santi:
* TESTO ORIGINALE IN LINGUA LATINA



Instante Em.mo ac Rev.mo Domino D. Camillo S.R.E. Cardinali Ruini, Vicario Generali Suae Sanctitatis pro Dioecesi Romana, Summus Pontifex BENEDICTUS XVI, attentis peculiaribus expositis adiunctis, in audentia eidem Cardinali Vicario Generali die 28 mensis Aprilis huius anni 2005 concessa, dispensavit a tempore quinque annorum exspectationis post mortem Servi Dei Ioannis Pauli II (Caroli Wojty?a), Summi Pontificis, ita ut causa Beatificationis et Canonizationis eiusdem Servi Dei statim incipi posset. Contrariis non obstantibus quibuslibet.

Datum Romae, ex aedibus huius Congregationis de Causis Sanctorum, die 9 mensis Maii A.D. 2005.

Iosephus Card. Saraiva Martins
Praefectus

Eduardus Nowak
Archiepiscopus tit. Lunensis
a Secretis

[00577-07.01] [Testo originale: Latino]
* TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA



Su istanza dell'Eminentissimo e Reverendissimo Signor Cardinale Camillo Ruini, Vicario Generale di Sua Santità per la Diocesi di Roma, il Sommo Pontefice BENEDETTO XVI, considerate le peculiari circostanze esposte, nell'udienza concessa al medesimo Cardinale Vicario Generale il giorno 28 del mese di Aprile di questo anno 2005, ha dispensato dal tempo di cinque anni di attesa dopo la morte del Servo di Dio Giovanni Paolo II (Karol Wojty?a), Sommo Pontefice, cosicché la causa di Beatificazione e Canonizzazione del medesimo Servo di Dio possa avere subito inizio. Nonostante qualsiasi cosa in contrario.

Dato in Roma, dalla sede di questa Congregazione per le Cause dei Santi, il giorno 9 del mese di Maggio A.D. 2005

José Card. Saraiva Martins
Prefetto

Edward Nowak
Arcivescovo titolare di Luni
Segretario

[00577-01.01] [Testo originale: Latino]

[B0273-XX.02]

Benoît XVI demande aux chrétiens d’aider les orphelins du « tsunami »

ZF05050901

2005-05-09

Il reçoit les évêques du Sri Lanka en visite « ad limina »

ROME, lundi 9 mai 2005 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI demande aux chrétiens d’aider les enfants qui ont perdu leurs parents le 26 décembre dernier lors de la catastrophe du « tsunami » dans le sud-est asiatique.
Benoît XVI a exprimé samedi sa compassion et assuré de sa solidarité avec les victimes ainsi que de celle de toute l’Eglise, en recevant samedi les évêques du Sri Lanka en visite « ad limina ».
Le raz-de-marée a fait plus de 31 000 victimes au Sri Lanka et plus d’un million de sans-abri.
En réponse au salut qui lui a été adressé par Mgr Joseph Vianney Fernando, président de la conférence épiscopale du Sri Lanka, Benoît XVI a déclaré : « J’ai été profondément troublé face aux effets dévastateurs du tsunami ».
Le pape a dit toute sa « compassion » ainsi que celle de tous les catholiques « pour tous ceux qui ont subi de si terribles pertes ». « Sur les visages des personnes endeuillées, de celles qui ont tout perdu, nous ne pouvons pas ne pas reconnaître le visage souffrant du Christ, et c’est vraiment lui que nous servons lorsque nous témoignons notre amour et notre compassion à ceux qui sont dans le besoin », a affirmé Benoît XVI.
« La communauté chrétienne a l’obligation particulière de prendre soin des enfants qui ont perdu leurs parents dans ce désastre naturel », a déclaré le pape dans son discours prononcé en anglais.
« C’est à eux, ces membres les plus vulnérables de la société, pourtant si souvent et simplement oubliés ou honteusement exploités comme des soldats, des travailleurs ou des victimes innocentes du trafic des êtres humains, qu’appartient le royaume des Cieux » a poursuivi le pape.
« Il ne faut ménager aucun effort pour inciter les autorités civiles et la communauté internationale à combattre ces abus et offrir aux jeunes enfants la protection juridique qu’ils méritent en toute justice », a affirmé Benoît XVI.
Le pape a expliqué que Dieu n’était pas absent lors de la catastrophe. « Dieu œuvre en tout pour le bien avec ceux qui l’aiment », a-t-il déclaré.
« Ceci s’est manifesté par une générosité sans précédent de la réponse humanitaire » à la catastrophe, a ajouté le pape.
« Je voudrais vous féliciter tous pour la manière extraordinaire dont l’Eglise du Sri Lanka s’est efforcée de répondre aux besoins matériels, moraux, psychologiques et spirituels des victimes. Nous reconnaissons de nouveaux signes de la bonté de Dieu dans le partenariat et la collaboration entre des éléments différents et particulièrement nombreux de la société à l’effort d’assistance », a déclaré Benoît XVI.
« Il était encourageant de voir des membres de religions et de groupes ethniques différents au Sri Lanka, et dans toute la communauté mondiale, s’unir pour témoigner leur solidarité envers les affligés, et redécouvrir les liens fraternels qui les unissent », a-t-il déclaré.
« Je suis certain que vous trouverez la manière de continuer à construire sur les fruits de cette coopération, spécialement en vous assurant que tous ceux qui sont dans le besoin reçoivent gratuitement de l’aide ».
Le pape a par ailleurs rappelé que l’Eglise du Sri Lanka est une Eglise jeune (« un tiers de la population de votre pays a moins de 15 ans ») et que cela donne « une grande espérance pour l’avenir ».
Benoît XVI a insisté sur l’importance de la formation religieuse dans les écoles et dans les séminaires. Les séminaristes doivent, selon le pape, apprendre à exercer leur apostolat « d’une manière qui incitera les autres à suivre le Christ ».
En conclusion le pape a évoqué l’image des disciples sur la route d’Emmaüs, invitant les évêques à se laisser à leur tour accompagner par Jésus. « Le Christ lui-même les a accompagnés sur la route, a-t-il déclaré. Il a ouvert leurs yeux à la vérité contenue dans les Ecritures, il a fait renaître leur espérance et s’est révélé à eux dans la fraction du pain ».

Le pape Benoît XVI reprend le combat de Jean Paul II contre l'avortement et l'euthanasie

LE MONDE | 09.05.05 | 17h57

PERSONNE ne pouvait imaginer qu'un nouveau pape, quel qu'il soit, puisse adopter des positions différentes de celles de Jean Paul II sur des thèmes aussi sensibles que l'avortement et l'euthanasie. Depuis samedi 7 mai, Benoît XVI a levé toute équivoque sur la question du "respect de la vie" . En prenant possession de la cathédrale de Rome, Saint-Jean de Latran, il a retrouvé le ton vigoureux de son prédécesseur pour condamner toute légalisation de l'interruption volontaire de grossesse et de l'euthanasie active, en déclarant dans son homélie : "La liberté de tuer n'est pas une vraie liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain en esclavage."
Le nouveau pape a récusé, par avance, toute accusation d'autoritarisme : "Le pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté sont la loi, a-t-il précisé. Au contraire, le ministère du pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et envers sa parole. Son pouvoir n'est pas au-dessus, mais au service de la parole de Dieu." Le pape, a-t-il ajouté, "ne doit pas proclamer ses propres idées" , mais faire "face à toutes les tentations d'adaptation ou d'affadissement, comme face à tous les opportunismes" .
Salué par les applaudissements, Benoît XVI a rappelé la persévérance de Jean Paul II dans ce combat pour la défense de la vie qui lui valut tant d'incompréhensions et de critiques : "Face à toutes les tentations, apparemment bienveillantes pour l'homme, et face aux interprétations erronées de la liberté" , le pape défunt a montré, "de manière irrévocable, l'inviolabilité de l'être humain, l'inviolabilité de la vie humaine, de la conception jusqu'à la mort naturelle" .
Autrement dit, Benoît XVI a annoncé qu'il suivrait très exactement la voie tracée par son prédécesseur en ce qui concerne la défense des valeurs morales traditionnelles face aux idées libérales qui, selon lui, menacent la foi. On est là, pourtant, à un point de fracture entre l'Eglise catholique et les sociétés démocratiques. Dans l'encyclique Evangile de la vie qu'il avait écrite en 1995, soulevant bien des polémiques, Jean Paul II s'était déjà exprimé à propos de l'avortement et de l'euthanasie, parlant de "décisions tyranniques" et de "crimes contre l'humanité" . Il avait alors ajouté : "Des lois de cette nature non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation de s'y opposer par l'objection de conscience."
On pouvait reconnaître, sous ce propos, la sévérité du cardinal Ratzinger, devenu depuis Benoît XVI. L'avertissement du nouveau pape à Saint-Jean de Latran a le mérite de la clarté et de la continuité. Mais reste entière la difficulté du médecin, du législateur et du couple, affrontés à des situations éthiques très concrètes. Comment à la fois rester fidèle au noyau dur de la doctrine chrétienne sur la vie et à la tradition d'accompagnement de la conscience, qui fait partie du meilleur de l'Eglise ? Ce sera l'un des chantiers les plus délicats de Benoît XVI pour l'avenir.

Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 10.05.05

La "génération Jean Paul II" s'interroge sur Benoît XVI

LE MONDE | 09.05.05 | 13h45  •  Mis à jour le 09.05.05 | 17h45

Il y a ceux qui assument la référence, et d'autres qu'elle agace. "Oui, je suis de la génération Jean Paul II, reconnaît Raphaële Huard, 23 ans, secrétaire nationale de l'association Chrétiens en grandes écoles. Je porte assez bien cette étiquette. C'est mon pape, j'ai grandi avec lui."
Ghislain d'Alançon, 32 ans, cadre bancaire, récuse l'appellation : "Génération Jean Paul II ? C'est une expression qui me dérange. J'ai aimé ce pape, qui m'a beaucoup apporté. Mais ne retenir que cela voudrait dire qu'il n'y a plus rien après lui."
Là est bien le défi pour les jeunes catholiques, qui ont grandi à l'ombre de la figure tutélaire du pape polonais. Ils ont vécu, de leur propre aveu, des expériences spirituelles fortes au cours de grands rassemblements impulsés par Jean Paul II, comme les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).
L'avènement du nouveau pape Benoît XVI est perçu comme un test décisif, qui va provoquer une sorte de tri entre ce qui ressort de l'admiration pour Jean Paul II et ce qui appartient en propre à une démarche de foi. Les prochaines JMJ, qui auront lieu à Cologne, en Allemagne, du 11 au 21 août, vont marquer une étape.
"C'est un moment historique, qui va permettre à beaucoup de jeunes de faire la différence entre les JMJ et un "show du pape"" , résume Pierre Touzel, coordinateur national des JMJ 2005 à la Conférence des évêques de France. Le rassemblement de Cologne risque fort d'être considéré comme un baromètre de la popularité du pape Benoît XVI.
L'épiscopat s'est fixé pour objectif de parvenir à une fourchette de 40 000 à 60 000 participants venus de France. Aux JMJ de Rome, en 2000, 80 000 jeunes Français avaient fait le déplacement. Mais ils n'étaient que 10 000 pour les Journées de Toronto, au Canada, en 2002. Cette destination était plus lointaine, et le voyage plus onéreux. Les services de la Conférences des évêques visent donc un juste milieu entre les deux.

PALETTE DE COURANTS

Selon M. Touzel, l'élection du cardinal Josef Ratzinger n'a pas fait fléchir les inscriptions des Français. Au contraire, il y aurait même eu un petit pic, mardi 19 avril, jour où la fumée blanche s'est échappée de la chapelle Sixtine.
L'admiration pour le pape polonais n'a jamais atteint en France les sommets qu'elle a connus en Italie. Dans ce pays s'est même constitué un groupe de "papa boys" , véritable fan-club de Jean Paul II. Un phénomène typiquement italien, semblable à celui des tifosi.
En France, il existe bien un mouvement nommé Génération Jean Paul II, mais son audience est très limitée. Créé, en 2001, par deux jeunes femmes de retour d'un pèlerinage à Rome, il est considéré comme proche des milieux les plus conservateurs.
On aime rappeler, dans l'Eglise de France, que les grands rassemblements ne sont pas une nouveauté de l'ère Jean Paul II. "Les grands mouvements d'Action catholique remplissaient le stade Charléty dans les années 1950" , fait valoir Pierre Gueydier, coordinateur de la pastorale des jeunes à la Conférence des évêques.
Cependant, les responsables de l'épiscopat admettent que les JMJ de Paris, en 1997, ont été un "moment-pivot" , fédérateur. Elles ont permis à des mouvements qui oeuvraient chacun de leur côté de travailler ensemble.
Aujourd'hui, la pastorale des jeunes rassemble toute une palette de courants, depuis les Scouts d'Europe, très conservateurs mais reconnus comme "association d'éducation" par l'Eglise, en juin 2001, jusqu'aux mouvements d'Action catholique, perçus comme progressistes. "Aucun mouvement particulier, aucune communauté nouvelle ne plastronne aujourd'hui. Tout le monde a la volonté de ramer dans le même sens" , insiste M. Gueydier.
On assiste ainsi à un rééquilibrage entre les "mouvements" , en particulier entre les communautés nouvelles, de type charismatique, qui étaient souvent présentées comme le fer de lance de la "nouvelle évangélisation" prêchée par Jean Paul II, et les services chargés traditionnellement d'accompagner les jeunes dans les diocèses. "La dynamique diocésaine a repris confiance en elle" , constate M. Touzel.

"PETIT ESSOUFFLEMENT"

Signe de ce consensus entre les différentes sensibilités dans l'Eglise catholique : la communauté charismatique de l'Emmanuel a rempli un train de pèlerins, le 6 avril, pour assister aux obsèques du pape. Le 22 avril, c'était au tour de la congrégation des assomptionnistes, à travers l'association Notre-Dame-de-Salut, de remplir un convoi ferroviaire pour Rome. Les deux organisations religieuses ont travaillé main dans la main dans ces deux opérations. Les assomptionnistes ont même financé les places de vingt jeunes dans le train de l'Emmanuel.
Anne-Florence Liban, responsable de la communication de Notre-Dame-de-Salut, reconnaît cependant que l'annonce de l'élection du cardinal Ratzinger a provoqué "un petit essoufflement" dans les inscriptions pour assister à la cérémonie d'installation. "Je pense qu'il y aurait eu plus d'enthousiasme si le nouveau pape avait été du Brésil ou d'un autre pays d'Amérique latine" , dit-elle.
Les animateurs de la pastorale des jeunes insistent sur le fait que le principal défi ne vient pas de la personnalité du pape, mais plutôt des formes de pratique religieuse d'une jeunesse très difficile à fidéliser. "Les jeunes ne se sentent plus tenus d'aller à la messe par une contrainte sociale, constate M. Gueydier. Aujourd'hui, un jeune qui va à la messe quatre fois par an se définit comme pratiquant."
Les responsables catholiques ont bien compris que, succès ou pas, les Journées mondiales de la jeunesse n'allaient pas remplir les églises du jour au lendemain.

Xavier Ternisien
Article paru dans l'édition du 10.05.05

"L'idéal que prêche le pape n'est pas vécu dans la vraie vie"

Sophia de Oliveira, ancienne présidente de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC)

LE MONDE | 09.05.05 | 13h45  •  Mis à jour le 09.05.05 | 13h45

Qu'attendez-vous du nouveau pape Benoît XVI ?

L'idéal qu'il prêche n'est pas vécu dans la vraie vie. Nous souhaitons un accueil des jeunes tels qu'ils sont. L'important, ce n'est pas d'être pour ou contre, c'est d'éduquer à la sexualité, à la vie de couple, à l'engagement... Nous aimerions qu'on puisse débattre de ces questions sensibles dans l'Eglise et qu'on puisse trouver ensemble un chemin. J'espère que le pape fera preuve d'ouverture et de tolérance. Pour l'instant, je suis curieuse et attentive.

Etes-vous concernés par des grands rassemblements comme les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), dont la prochaine édition aura lieu, en août, à Cologne ?

Nous avons envoyé des "jocistes" aux JMJ, car nous pensons qu'il est important que les jeunes des milieux populaires proclament qu'ils font partie de l'Eglise. S'ils ne sont pas présents, on les oubliera. Il y a tout de même plus de pauvres que de bourgeois sur cette terre ! La jeunesse catholique n'est pas que BCBG.

Que veut dire aujourd'hui l'appellation "Jeunesse ouvrière" ?

L'identité ouvrière, c'est notre histoire. Mais elle n'est plus aussi nette qu'avant. Il vaudrait mieux parler de "jeunes de milieux populaires" . Beaucoup d'entre eux ont des parents au chômage, une mère qui fait des ménages. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est la culture ouvrière.
Nous avons beaucoup de jeunes issus de l'immigration. Des Cap-Verdiens, des Africains, des Portugais... Ce qui les rassemble, c'est la précarité. Ils sont en CDD, en contrat d'intérim ou au chômage. Nous touchons un public dont personne ne s'occupe par ailleurs. Quelque part, nous sommes des militants de l'ombre, dont l'action sociale n'est pas toujours reconnue.
Notre rôle, c'est aussi de faire se rencontrer les gens. Que les Antillais ne soient pas entre eux, les Portugais entre eux. Dans une certaine mesure, nous luttons contre le communautarisme.

Comment se porte la JOC ?

Nous avons 10 000 adhérents. La tendance est plutôt à la baisse, mais cela dépend des diocèses et du dynamisme des responsables locaux.

Les militants sont-ils tous chrétiens ?

Le principe de notre mouvement, c'est que les jeunes invitent des copains. Par conséquent, nous accueillons aussi des musulmans. Ils sont associés à des projets locaux. En aucun cas nous ne faisons de prosélytisme. Nous ne cherchons pas à les convertir. Nous ne leur proposons pas de soirées de prière, par exemple.

Les attentes des jeunes ont-elles changé ?

Nous sommes obligés de revoir nos schémas. Nous devons prendre en compte le côté affectif et individuel, la dimension du "je" . On ne peut pas passer tout de suite à l'action collective. Les jeunes ont besoin d'un accompagnement personnalisé.
Beaucoup de "jocistes" ont des parents divorcés. Certains vivent des situations très dures dans leur famille. Il n'est pas rare de voir des jeunes cacher les bouteilles d'alcool chez eux. Ils font des démarches administratives à la place de leurs parents, ils font le ménage. Quelque part, un certain nombre d'entre eux "portent" leurs parents. On peut dire qu'ils sont "les parents de leurs parents" .
Dans les valeurs qu'ils plébiscitent, le fait d'avoir un travail arrive en tête, suivi par la construction d'une famille. De plus en plus, nous éduquons à la relation affective, à la vie de couple. Nous essayons de valoriser leurs projets, quels qu'ils soient : fêtes, voyages, projets humanitaires. Nous nous adressons à des jeunes qui ne partent jamais en vacances, qui n'envisagent pas de sorties, parce qu'ils n'ont pas assez d'argent et que ce n'est pas leur culture.
La JOC leur présente aussi des modèles d'adultes ayant une vie professionnelle, une vie de famille, et qui trouvent le temps de militer pour les autres.

Propos recueillis par X. T.
Article paru dans l'édition du 10.05.05

Un prêtre polonais espionnait Jean-Paul II pour le compte de la Stasi

Le Dominicain Konrad Hejmo a été suspendu

Rome : Richard Heuzé
[Le Figaro, 09 mai 2005]

L'ordre des Dominicains a suspendu pour deux à trois semaines le père Konrad Hejmo, soupçonné d'être un espion à la solde de l'ex-régime communiste polonais.
Agé de 69 ans, débordant de vitalité, envoyé à Rome en 1979 par le primat de Pologne Stefan Wyszynski, le père Hejmo était l'un des collaborateurs les plus proches de Jean-Paul II. Il gérait un centre d'accueil pour pèlerins polonais dans la Ville éternelle. C'est lui qui présentait ses compatriotes au Saint-Père et désignait ceux qui pourraient baiser l'anneau papal à la fin des audiences générales.
Dans un dossier de 700 pages, l'Institut polonais de la mémoire nationale, qui instruit les crimes nazis et communistes commis dans la patrie de Karol Wojtyla, l'a accusé d'avoir secrètement transmis dans les années 80 des informations sur l'Eglise aux services de sécurité de la Pologne communiste. Il serait identifié dans les archives de la police secrète sous les sobriquets de «Hejmal» et «Dominik».
Le père Hejmo, connu pour sa loquacité, s'est défendu avec véhémence d'avoir volontairement transmis de telles informations. Il se proclame toutefois «naïf» et «idiot» et reconnaît avoir rencontré dans les années 80 un agent polonais du nom d'«Andrej» qui travaillait pour les services est-allemands (Stasi), son «ange gardien». «Tous les prêtres polonais étaient surveillés. Jean-Paul II le savait pertinemment», affirme-t-il.

Un jésuite américain victime de la ligne libérale de sa revue

Le père Thomas Reese multipliait les apparitions dans les médias

Sophie de Ravinel
[Le Figaro, 09 mai 2005]


Aux États-Unis, l'ombre glaciale de l'Inquisition se serait abattue sur la célèbre revue d'opinion catholique jésuite America. C'est du moins ce que certains commentateurs affirment – en particulier le New York Times dans son édition de samedi – après l'annonce de la démission, vendredi, du rédacteur en chef, le père Thomas J. Reese. Réputé outre-Atlantique, ce jésuite appartenant au courant libéral est un fin connaisseur de l'appareil institutionnel catholique.
Reconnu pour sa loyauté intellectuelle, y compris dans les milieux conservateurs, le père Reese est très largement consulté par les médias. Il était devenu incontournable ces derniers mois.
Bien qu'il n'en veuille rien dire, certains proches ont affirmé que cette démission était le fruit d'une pression exercée par le Saint-Siège depuis deux ans et en particulier de la Congrégation pour la doctrine de la foi que dirigeait le cardinal Ratzinger, aujourd'hui Benoît XVI. Thomas Reese était connu pour son opposition franche au document Dominus Iesus. Il avait en outre publié des articles critiquant la position du Saint-Siège sur l'homosexualité et la position d'évêques américains interdisant l'accès à l'eucharistie aux hommes politiques favorables à l'avortement.
Mais le père Reese n'est pas le seul intellectuel catholique, loin de là, à critiquer le Vatican depuis les États-Unis. Il pourrait aussi s'agir d'une pression exercée sur le Vatican par des évêques américains jaloux de l'emprise médiatique du jésuite.

Benoît XVI affiche résolument sa constance doctrinale

RELIGION A Rome, en la basilique Saint-Jean-de-Latran, le Pape a réitéré les principes édictés sous son prédécesseur

Sophie de Ravinel
[Le Figaro, 09 mai 2005]

Samedi en la basilique de Saint-Jean-de-Latran, Benoît XVI a manifesté son intention de ne pas s'écarter d'un iota des positions de son prédécesseur en matière doctrinale. Il a aussi confirmé l'impression perçue dès ses premières interventions que rien, ni personne, ne pourrait le faire dévier de ce qu'il considère comme son devoir de pasteur : faire en sorte que la parole de Dieu «continue à être présente dans sa grandeur et à retentir dans sa pureté afin qu'elle ne soit pas mise en pièce par les changements constants de la mode».
Au cours d'une homélie prononcée dans la basilique majeure dont il prenait possession comme évêque de Rome, Benoît XVI a centré son propos sur la responsabilité du successeur de Pierre. Il a choisi de mettre en valeur le point crucial pour l'Église catholique de «l'inviolabilité de l'être humain de sa conception jusqu'à sa mort naturelle». «La liberté de tuer, a-t-il dit sans ambiguïté, n'est pas une vraie liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain à l'esclavage.» Une salve d'applaudissements a suivi. Plusieurs milliers de Romains étaient venus entourer leur nouvel évêque dans sa cathédrale. Ces propos ont été analysés en Italie comme un avertissement, à cinq semaines du référendum, visant à abroger une loi restrictive sur la fécondation assistée et sur les manipulations génétiques.
Benoît XVI n'est pas du genre à tourner autour du pot pour transmettre son message en veillant à ne blesser personne et à coller aux attentes «séculières». Dans la période immédiate qui a précédé son élection, que ce soit lors du vendredi saint ou de la messe d'ouverture du conclave, il avait exprimé simplement ce qui lui semblait important, sans se préoccuper de la manière dont ses propos pouvaient être perçus. Une transparence et une fermeté doctrinale qui aura finalement joué en sa faveur.
Lors de sa messe d'intronisation, le 20 avril dernier, le nouveau Pape avait ainsi demandé aux fidèles : «Priez pour moi afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups.» «En me choisissant comme évêque de Rome, le Seigneur m'a voulu pour vicaire, il m'a voulu «pierre» sur laquelle tous puissent s'appuyer en sécurité», avait-il ajouté.
Samedi soir, serein et détendu face à la foule, il a développé à nouveau ce thème de la responsabilité pontificale. Concernant l'interprétation des «Saintes Écritures», s'il a ainsi estimé que les travaux d'interprétation des experts étaient «importants et précieux», il a aussi souligné que la science seule, «n'est pas en mesure de nous fournir (...) cette certitude avec laquelle nous pouvons vivre et pour laquelle nous pouvons aussi mourir». Seul un mandat plus grand – «celui de l'Église confiée à Pierre et au collège des apôtres» – peut «aller au-delà des seules capacités humaines».
Le pouvoir d'enseigner – qui est une des trois responsabilités pontificales avec celles de gouverner et de sanctifier – «fait peur a beaucoup d'hommes dans l'Église et en dehors», a souligné Benoît XVI. «Ils se demandent s'il ne s'agit pas là de menaces à la liberté de conscience». Pour lui, il s'agit bien plutôt «d'un mandat pour servir». «Le Pape n'est pas un souverain absolu dont la pensée et volonté sont autant de lois», a-t-il précisé. «Le ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et sa parole (...) face à toutes les tentatives visant à l'adapter ou à l'atténuer.»
Benoît XVI a manifesté dans cette homélie son intention de rester ferme dans la proclamation de la foi et a encore souligné, comme il l'avait déjà dit en tant que préfet pour la doctrine de la foi, que sa mission spirituelle doit transcender sa propre personnalité humaine.

5.08.2005

Le pape appelle les médias à faire preuve de responsabilité

Presse Canadienne | Le 8 mai 2005 - 09:28

Le pape Benoît XVI, estimant que les médias peuvent permettre de propager la paix, mais aussi de fomenter la violence, a appelé dimanche les journalistes à faire appel à leur sens des responsabilités en faisant un travail objectif.
Lors de son apparition dominicale depuis sa fenêtre du palais pontifical dominant la place Saint-Pierre, le pape a noté que ce dimanche était la Journée mondiale des communications sociales. Relevant que les médias avaient couvert de façon "extraordinaire" le décès et les obsèques de son prédécesseur Jean Paul II, il a vite ajouté que "tout dépend de la façon dont (les médias) sont utilisés".
"Ces importants moyens de communication peuvent encourager dialogue et connaissances mutuelles ou, au contraire, encourager préjugés et mépris entre des individus et des peuples. Ils peuvent soit contribuer à la diffusion de la paix, soit fomenter la violence".
C'est en ce sens que Benoît XVI a appelé les journalistes à exercer "leur propre sens des responsabilités" dans leur métier. Semblable appel avait été lancé par le souverain pontife le 23 avril dernier lorsqu'il avait reçu la presse en audience. Il avait ainsi rappelé aux journalistes qu'ils devaient faire appel à leur "éthique".
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