2.18.2005

TELEGRAMMA DI CORDOGLIO DEL SANTO PADRE PER LA MORTE DELL’EX PRESIDENTE DEL CONSIGLIO DEI MINISTRI DELLA REPUBBLICA DEL LIBANO RAFIC HARIRI

Pubblichiamo di seguito il telegramma di cordoglio per l’assassinio dell’ex Presidente del Consiglio dei Ministri della Repubblica del Libano Rafic Hariri, inviato dal Santo Padre Giovanni Paolo II a Sua Beatitudine l’Em.mo Card. Nasrallah Pierre Sfeir, Patriarca d’Antiochia dei Maroniti (Libano), tramite il Cardinale Angelo Sodano, Segretario di Stato:
* TELEGRAMMA DEL SANTO PADRE


À LA SUITE DU TERRIBLE ATTENTAT QUI A COÛTÉ LA VIE À MONSIEUR RAFIC HARIRI, ANCIEN PRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES DE LA RÉPUBLIQUE LIBANAISE, AINSI QU’À DE NOMBREUSES AUTRES PERSONNES, LE SAINT-PÈRE DÉPLORE VIVEMENT CE GESTE CRIMINEL QUI OFFENSE DIEU ET LES HOMMES CRÉÉS À SON IMAGE ET À SA RESSEMBLANCE. PRIANT ARDEMMENT POUR LA TERRE BIEN-AIMÉE DU LIBAN, IL IMPLORE UNE FOIS ENCORE LA MISÉRICORDE DE DIEU SUR LA RÉGION DU MOYEN-ORIENT QUI ASPIRE À UNE PAIX JUSTE ET DURABLE. LE PAPE INVITE TOUS LES FIDÈLES CATHOLIQUES DU LIBAN À UN ENGAGEMENT PERSÉVÉRANT POUR LA PAIX ET À LA COLLABORATION AVEC TOUS LES HOMMES DE BONNE VOLONTÉ POUR BÂTIR, DANS LE DIALOGUE, UN AVENIR DE CONCORDE DANS LE PAYS ET ENTRE LES PEUPLES DE LA RÉGION.

CARDINAL ANGELO SODANO

SECRÉTAIRE D’ÉTAT DE SA SAINTETÉ

[00230-03.02] [Texte original: Français]

[B0095-XX.01]

Mgr Scola, patriarche de Venise et "papabile" ennuyé de l'être

AFP
[vendredi 18 février 2005 - 13h33]

Considéré comme un "papabile", le cardinal patriarche de Venise, Mgr Angelo Scola, 63 ans, se dit "ennuyé" par cette étiquette dans un entretien publié vendredi par le magazine italien Panorama.
Fait cardinal par Jean Paul II lors du dernier consistoire, en octobre 2003, Mgr Scola a été à maintes reprises cité dans la presse internationale comme un de ses potentiels successeurs après l'hospitalisation d'urgence du pape le 1er février pour de graves problèmes respiratoires.
Interrogé sur cette insistance à le voir en "papabile", le patriarche de Venise s'est contenté d'un laconique "c'est ennuyeux" pour écarter le sujet, jugé déplacé au moment où Jean Paul II se remet de sa "laryngo-trachéite aiguë".
Le cardinal a en revanche abordé sans les éluder tous les grands défis lancés à l'Eglise et offert des réponses très mesurées.
"L'intégration avec le monde musulman se fera en Europe, car sinon je ne vois pas où elle pourra se faire", a-t-il notamment affirmé.
Une allusion sans la citer à l'adhésion de la Turquie musulmane à l'Union européenne à laquelle s'oppose un prélat dont il est pourtant proche, le cardinal allemand Joseph Ratzinger, considéré comme un des "faiseurs de pape" en raison de son rôle joué pour l'élection de Jean Paul II en octobre 1978.
Interrogé sur les couples homosexuels, il a répondu : "la fine fleur des juristes affirment que les lois actuelles permettent de respecter tous leurs droits et de répondre à toutes leurs demandes". "Mais je ne vois pas pourquoi dans une période de transition et de réflexion on devrait affaiblir la notion de famille".
Né le 7 novembre 1941 à Malgrate, près de Lecco, dans la région de Milan (nord), ordonné prêtre en 1970, Mgr Scola, patriarche de Venise depuis 2002, a été fait cardinal en 2003.
La cité des Doges à donné trois papes à l'Eglise : Pie X (1903-1914), Jean XXIII (1958-1963) et Jean Paul I (un mois en 1978).

Le livre testament de Jean-Paul II

Hervé Yannou et Élie Maréchal
[18 février 2005]


Le 3 mars prochain, les vitrines des libraires présenteront, sous une couverture rouge, un livre signé par Jean-Paul II et traduit du polonais en français. Son titre : Mémoire et identité. Pour l'éditeur Flammarion, c'est «le testament politique et spirituel du Pape». Cette parution s'inscrit dans un climat d'inquiétude après les dix jours d'hospitalisation que le Souverain Pontife vient d'effectuer à la polyclinique Gemelli à Rome. En Italie, la date de parution du livre a été avancée au 23 février.
Les 218 pages de cet ouvrage sont riches de souvenirs et de réflexions personnels, sans être une autobiographie. Le propos est présenté comme un dialogue né d'entretiens, au cours de l'été 1993, entre Karol Wojtyla et ses amis philosophes polonais Krzysztof Michalski et Jozef Tischner, celui-ci étant décédé en 2000. Le Pape, dont les facultés physiques, mais non intellectuelles, sont diminuées par la maladie de Parkinson depuis de nombreuses années, n'est plus en mesure d'écrire entièrement ses livres. Son entourage polonais – en particulier Mgr Pawel Ptasznik, responsable de la section polonaise au Vatican – l'a aidé à remanier et compléter ce texte de conversations. Malgré les difficultés d'élocution que l'on sait, Jean-Paul II, qui a dû réduire au maximum ses activités, trouve là le moyen de continuer à diffuser sa parole et à faire rayonner sa personnalité. C'est son troisième ouvrage en trois ans. En mai dernier, il a ainsi confié son témoignage d'évêque, Levez-vous ! Allons !. L'année précédente, dans un recueil de poésies, Tryptique romain, il évoquait sa mort et l'élection de son successeur.
De telles publications sont des événements médiatiques bien orchestrés. Le premier ouvrage du Pape, Entrez dans l'espérance, publié il y a onze ans, fut un best-seller traduit en 32 langues et vendu à près de 20 millions d'exemplaires. En octobre 2004, le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, a annoncé Mémoire et identité aux professionnels de l'édition à la foire internationale de Francfort. Les bénéfices des oeuvres littéraires de Jean-Paul II sont entièrement destinés à des institutions caritatives.
Les thèmes de réflexion développés en de courts chapitres dans ce nouveau livre touchent à la question du mal et des totalitarismes du XXe siècle, à l'idée de nation et d'Europe, aux fondements des droits de la personne humaine, aux problèmes liés à l'économie et à l'écologie. La pensée est concrète, nourrie d'expérience et d'histoire, notamment polonaise. Jean-Paul II y évoque non seulement ses voyages, mais aussi sa poésie. Au fil des vingt-cinq chapitres, le lecteur retrouvera les soubassements de tout l'enseignement du Pape, à travers ses encycliques et ses discours, particulièrement celui de l'Unesco à Paris le 2 juin 1980. Au passage, le Pape regrette, au sujet de la laïcité, «une certaine passivité dans l'attitude des citoyens croyants» et «une préparation insuffisante des élites politiques».
De lecture aisée, ce livre ne contient donc pas de révélations majeures. Un épilogue a toutefois été ajouté, pour revenir sur l'attentat du 13 mai 1981. Jean-Paul II lève un coin du voile sur sa rencontre ultérieure avec Ali Agça qui tenta de l'assassiner. Celui-ci, dans sa prison, interrogea le Pape «avant tout» sur le secret de Fatima : «Ali Agça avait compris par intuition qu'au-dessus de son pouvoir (...), il y avait une puissance plus haute.»
Enfin, pour qui voit désormais Jean-Paul II comme «un serviteur inutile», arrive un ultime message sur la souffrance qu'il endure : «C'est la souffrance qui brûle, qui consume le mal par la flamme de l'amour et qui tire aussi du péché une floraison multiforme de bien.» Ainsi continue le Pape.

2.16.2005

Joaquin Navarro-Valls, la voix du pape

PORTRAIT

LE MONDE | 16.02.05 | 14h41

Pendant l'hospitalisation de Jean  Paul  II, le porte-parole du Vatican a tenu la salle de presse d'une main de fer. Depuis plus de vingt ans, cet homme de pouvoir est autant courtisé que détesté.
De Hongkong , Santiago du Chili, Barcelone, Denver, les appels pleuvent. Marbre blanc et noir au sol, rideaux de velours bleu, fauteuils cossus couleur grège, la salle de presse du Vatican, via della Conciliazione à Rome, à deux pas de la place Saint-Pierre, gronde. Le pape est à l'hôpital et la planète est malade. Les conférences de presse ne désemplissent pas. Elles ne surabondent pas non plus, ni ne durent. Joaquin Navarro-Valls lit un communiqué, le répète en plusieurs langues pour les télévisions, repousse l'assaut des questions et tire sa révérence.
Concision, séduction, distinction : à 68 ans, l'Espagnol Joaquin Navarro-Valls est à la communication du Vatican ce que Saint-Pierre est à l'Eglise : le centre. Et son martyr. A force de tout filtrer, de donner si peu, de confondre information officielle et sentiment personnel, il capte tous les mécontentements. Il est courtisé autant que détesté. Un mot de lui à un journaliste et c'est la curée : "Qu'est-ce qu'il a dit, Navarro ?" Malheur au confrère qui n'obtempère pas. Jamais les critiques n'avaient été aussi vives que lors de ces dix jours du pape à l'hôpital Gemelli. La presse réclamait un bulletin par jour, détaillé, signé par les médecins, quand Navarro ne livrait que des informations partielles, sèches, agrémentées d'anecdotes, invérifiables, sur la bonne humeur du pape.
Les envoyés spéciaux en firent vite leur bouc émissaire. Injustement. Au reporter du Monde, il rappelle sourire aux lèvres que, sur la santé de ses chefs d'Etat la France n'a pas de leçon de transparence à donner - cancer de François Mitterrand à l'appui de sa démonstration.
Au service du pape depuis vingt ans, Navarro ne nie pas la force de son "engagement personnel", mais ne pense pas que son interprétation de l'évolution de la maladie du pape ait pu être prise en défaut : "Je suis à la fois médecin et journaliste. Objectivement, la quantité d'informations données était exacte et suffisante."
Après des études de médecine, pendant vingt ans, il exerce la psychatrie à Grenade, puis l'enseigne à Barcelone. Aujourd'hui encore, il dit avoir la nostalgie de cette période et consacre ses rares temps libres à la lecture de revues spécialisées. "Refaire de la médecine est une tentation terrible", confie-t-il. Il était le correspondant à Rome du journal madrilène ABC (centre droit), quand le pape l'a appelé, en décembre 1984, pour diriger la salle de presse du Vatican. Il est le premier laïc nommé à ce poste. Jamais le pape ne lui a dit pourquoi il avait porté son choix sur lui. Jamais il n'a osé le lui demander !
De mystère, il n'y en eut pas pour tout le monde. Joaquin Navarro-Valls était un bon journaliste, estimé de ses confrères, présent dans l'avion de Jean Paul II dès ses premiers voyages. Il avait suivi, en Pologne, l'aventure de Solidarnosc. Mais c'est son appartenance au mouvement conservateur de l'Opus Dei (il est "numéraire", c'est-à-dire membre célibataire) qui explique sa nomination de 1984, disent ses détracteurs. Pour eux, Navarro-Valls est un pion avancé de la stratégie d'infiltration de l'Opus Dei au sommet de l'Eglise. Vingt après, il a fait franchir des bonds à la communication du Vatican.
Faussement modeste, il se terre dans son fauteuil. "L'image du pape se vend toute seule. Pas besoin de gros efforts. Mon rôle n'est pas d'exciter l'intérêt de l'opinion publique pour le pape, seulement de ne pas la décevoir", assure-t-il. Il se dit "absolument libre", sans consignes, étranger aux jeux de pouvoir autour du pape : "J'ai besoin d'une information, je la demande. Ensuite, j'en assume la diffusion. Je suis en première ligne si elle passe ou si elle ne passe pas."
Sa vénération pour Jean Paul II n'a pas pris une ride : "Depuis vingt ans, j'ai accompagné chaque moment de sa vie, dans la force de l'âge comme dans la maladie. Comment pourrais-je rester insensible ?" Il se dit fasciné par la dimension spirituelle du personnage, jusque dans la souffrance. Et par sa passion de la vérité : "Il ne me demande jamais de lui rapporter qui a dit ceci ou cela, mais si c'est vrai ou pas."
Une passion de la vérité qui ne serait pas le propre de son porte-parole, selon les vaticanistes. Pour eux, Navarro-Valls cherche à diviser, favorise certains journalistes, pénalise les autres. "Une mentalité maffieuse, vitupèrent les plus sévères. Il travaille pour son ego d'abord, pour son organisation ensuite, pour le pape enfin." Les habitués des voyages se souviennent de "mensonges" qu'il aurait sciemment commis, comme ce face-à-face au Guatemala, raconté avec force détails, entre le pape et Rigoberta Menchu, Prix Nobel de la paix. Rencontre qui n'eut jamais lieu ! En 1989, en Zambie avec Jean Paul II, il dévoile des contacts entre les rebelles angolais et le cardinal Etchegaray, alors l'homme des missions secrètes du pape. En 1996, en Hongrie, il révèle que le pape souffre d'un "syndrome extra-pyramidal"de la maladie de Parkinson et se fait taper sur les doigts. Comme en 1998, quand il s'attribue la paternité de la décision de Fidel Castro de recevoir le pape à La Havane. Le Lider Maximo ne lui avait-il pas accordé une conversation de neuf heures ? "S'il n'était pas protégé par l'Opus Dei, il ne serait plus là", observe un journaliste italien.
Les ultracléricaux sont aussi irrités devant le pouvoir pris par ce laïc, qui n'est que "directeur de la salle de presse du Vatican". "Tout collaborateur du pape est là pour servir le pape, non pour s'en servir", maugrée l'un d'entre eux, qui rappelle un show télévisé auquel le porte-parole du Vatican avait accepté de participer avec ses homologues auprès de Reagan et de Gorbatchev... C'était il y a bien longtemps et, "des trois porte-parole des trois hommes les plus puissants du monde", M. Navarro-Valls est encore le seul à être là !

Henri Tincq
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1936 Naissance à Carthagène, en Espagne.

1961 Après des études à Grenade et à Barcelone, il devient médecin psychiatre.

1968 Diplômé en journalisme de l'université de Navarre.

1984 Il est nommé directeur de la salle de presse du Vatican et porte-parole du Saint-Siège.
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 17.02.05

Les « anges gardiens » du pape

2005-02-16

Ils sont des dizaines d’hommes de diverses nationalités

CITE DU VATICAN, Mercredi 16 février 2005 (ZENIT.org) - Il n’y a pas seulement des anges gardiens qui veillent sur la sécurité de Jean-Paul II, mais également des « êtres humains, des hommes en chair et en os », explique à Zenit Glauco Benigni, auteur d’un livre consacré à une enquête sur qui sont et comment travaillent les personnes attachées à la sécurité du Saint-Père.
« Gli angeli custodi del Papa » (ed. Utet) (Les anges gardiens du pape), publié récemment en Italie, présente le profil de ces « citoyens du Vatican, policiers italiens, policiers des nations concernées par ses voyages » tout comme les « structures de renseignements, d’espionnage et de contre-espionnage » également impliquées.
Glauco Benigni, chef de service à la RAI au sein de la direction Stratégies technologiques et professeur en Communication mondiale à la NUCT à Rome, publie pour la première fois une enquête sur ce monde secret.

Zenit : Jusqu’à quel point est-il possible de savoir qui sont les gardes du corps du pape ?

G. Benigni : La sécurité personnelle du Souverain pontife dépend de divers « niveaux » et est organisée en fonction des différents lieux de séjour et de transit.
Avant tout, il est nécessaire de faire la distinction entre un niveau « visible » et un niveau « invisible ». Tous ceux qui appartiennent au premier niveau ne peuvent être définis comme « secrets » mais sans aucun doute comme « très discrets ».
En revanche, ceux classés dans le niveau invisible sont véritablement secrets et, à ce titre, en parler de manière juste est impossible. Le niveau visible est divisé en trois grands groupes.
A l’intérieur même du Saint-Siège oeuvrent également les gardes du corps dits personnels, aussi bien les Suisses que la gendarmerie Vaticane (héritière de la Garde Noble et de la Garde palatine). A l’extérieur des Murs sacrés, sur le territoire italien, interviennent les agents de l’Inspectorat de la Sécurité publique auprès du Saint-Siège.
Au niveau international, chaque fois que le pape est en voyage, sa sécurité est confiée aux divers Corps des nations hôtes.

Zenit : Trouve-on toujours et nécessairement des hommes ? et pourquoi ?

G. Benigni : Au niveau visible nous avons toujours vu évoluer des « hommes » par tradition ancienne et probablement à cause du fait que ce travail requiert une certaine prestance physique. Au niveau invisible, qui le sait ?

Zenit : Selon quels critères sont-ils choisis ?

G. Benigni : A l’intérieur de l’Etat du Vatican existent sans doute des critères de choix déterminés par la fiabilité et la confiance personnelle. Par exemple : le colonel commandant de la garde suisse est nommé personnellement par le Souverain Pontife, tout comme cela a toujours été pour l’« Esente » (le Chef) de l’ancienne garde noble du corps.
A l’extérieur, le choix est confié aux hiérarchies du Ministère de l’Intérieur qui tiennent naturellement compte de divers facteurs : demandes, recommandations, expériences dans le domaine de la protection rapprochée de personnalités. Au cours des voyages (officiellement), sont mobilisés les meilleurs éléments des divers Corps de chaque nation d’accueil.

Zenit : Pouvons-nous évaluer le nombre de ces personnes ? Sont-elles toutes de nationalité italienne ?

G. Benigni : Le nombre total du niveau visible peut s’élever à des dizaines de personnes, mais, comme nous l’avons dit, elles ne sont pas seulement italiennes, et sont mobilisées pour des lieux ou des points précis d’intervention. Lors de voyages en territoires classés « très difficiles », en plus des personnes appartenant à l’escorte rapprochée, ont été enrôlés également des milliers et des milliers d’agents.

Zenit : Quel est leur rôle principal, et quel est le moins connu ?

G. Benigni : Leur rôle le plus évident est celui de « défendre la sainte personne des éclats et des enthousiasmes ». Cette définition, formulée à la fin du XVème siècle, demeure, d’une certaine manière, actuelle aujourd’hui.
Certaines de ces personnes sont prêtes à servir aussi de « bouclier humain » en cas d’extrême nécessité. Leur rôle le plus méconnu est celui de s’adapter aux différents plans de sécurité, aux divers types d’informations qui arrivent de différentes sources de renseignements.

Zenit : Qu’est-ce qui a changé avec Jean-Paul II au sein du Corps de sécurité ?

G. Benigni : La grande réforme date de 1970 avec Paul VI . Avec le pape Wojtyla, suite à l’attentat de 1981 et à ses nombreux voyages, la sécurité s’est extrêmement renforcée au niveau international.

Toutefois, si je me réfère aux informations auxquelles j’ai eu accès, je sais que le pape se place toujours entre les mains de la Divine Providence.

Zenit : Qui sont les hommes qui veillent sur la sécurité du pape ?

G. Benigni : Des êtres humains, des hommes en chair et en os, citoyens du Vatican, policiers italiens, policiers des nations concernées par ses voyages, tout comme les structures de renseignement, d’espionnage et de contre-espionnage.

Le pape de l'Eglise cathodique

Politiques

Par Alain DUHAMEL

LIBERATION, mercredi 16 février 2005

Jean Paul II, à peine sorti de la polyclinique Gemelli, a donc annoncé qu'il avait l'intention de poursuivre sa mission. Le vieux souverain pontife - 84 ans -, désormais impotent, incapable de faire un pas sans être soutenu et presque porté, la main tremblante, la voix mourante, la tête retombant tragiquement sur l'épaule comme s'il était en croix, n'envisage pas de démissionner et se refuse à tout renoncement. Il souffre le martyre, la maladie de Parkinson l'envahit depuis dix ans et ne lui laisse pas de répit, il porte les cicatrices et les séquelles du terrible attentat qui aurait eu raison de moins robuste que lui, il a subi plusieurs opérations moins anodines que ne le prétend le porte-parole du Vatican. La mort le frôle quotidiennement et, cependant, il persiste à vouloir occuper le trône de saint Pierre. Il luttera jusqu'au bout, il endurera le mal et chaque étape de son calvaire, mais il résistera jusqu'au moment ultime. Il pense agir ainsi pour le bien de l'Eglise catholique et oeuvrer du même coup pour son propre salut. Son courage et son stoïcisme impressionnent, même s'ils semblent inspirés par un mysticisme du Haut Moyen Age. Derrière cet exercice cruellement sacrificiel, comment ne pas discerner cependant un absolutisme monarchique et une déviation pathologique de l'exercice d'un pouvoir cathodique ?
Au sein du monde occidental, le Vatican est en effet aujourd'hui le dernier bastion d'un pouvoir absolu. Une fois élu, le souverain pontife règne sur son Eglise comme jadis les Habsbourg dominaient leur Empire. Certes, les sujets catholiques se montrent désormais plus rétifs que jadis les sujets impériaux. Il n'empêche : Jean Paul II gouverne souverainement ses clercs et son Eglise, qu'il représente toujours - mensongèrement, si l'on pense aux centaines de millions de protestants et d'orthodoxes - comme le seul coeur légitime de la chrétienté. Ses encycliques, souvent bien tournées et rarement progressistes, ont force de loi. Ses désirs sont des ordres, qu'il s'agisse des nominations, des béatifications (souvent abusives) et des canonisations qui prolifèrent. Face au communisme, Jean Paul II s'est montré intrépide et visionnaire. Contre le libéralisme triomphant, il a élevé des remparts impuissants. Aujourd'hui, conservant ses facultés intellectuelles mais incapable d'écrire ou de parler sans truchement, il a néanmoins choisi de demeurer le maître, inférieur en cela à Charles Quint choisissant de se retirer pour mourir dans le monastère de Yuste. En fait, en s'agrippant douloureusement, Jean Paul II rend un bien mauvais service à l'Eglise catholique.
Infirme et dépendant, il est, au vu et au su de tous, dans les mains de son entourage immédiat. A chacune de ses décisions, à chacun des textes qu'il signe, nul ne sait ce qui vient de lui ou ce qui relève de l'influence de son secrétaire particulier ou de ses deux ou trois conseillers intimes. En poursuivant au-delà du raisonnable, au-delà du vraisemblable, la comédie d'un pouvoir qui lui échappe inexorablement, le pape Wojtyla ouvre de lui-même l'un de ces interrègnes délétères comme on en a connu si souvent au crépuscule de la vie des souverains absolus. En sacrifiant sa fin de vie à sa vision mystique du trône de saint Pierre, Jean Paul II sacrifie du même coup les intérêts de l'Eglise dont il a la charge.
Il le fait de surcroît consciemment sous les lumières despotiques des projecteurs. Karol Wojtyla est en effet le premier pape cathodique. Son très long règne - il est dans sa vingt-septième année de pontificat - aura été marqué notamment par l'instrumentalisation de la télévision. Tout s'y prêtait : le catholicisme est la seule religion monothéique où le pouvoir spirituel est totalement personnalisé. Tout pape devient donc une star mondiale. Télévisions, radios, photographes lui font alors une place sans commune mesure avec celle des chefs de file des autres confessions. L'Eglise romaine, qui a toujours su jouer avec un professionnalisme exemplaire de l'image et du son - cérémonial, liturgie, processions, cantiques, vêtements sacerdotaux, vitraux, tableaux, calvaires et statues -, avait, depuis sa naissance même, une prédestination cathodique. Jean Paul II, avec son charisme exceptionnel, ses dons de comédien (il a été un amateur doué), le prestige qu'il a su acquérir, peut-être d'ailleurs plus comme homme d'Etat que comme souverain pontife, était incontestablement l'homme qu'il fallait pour tirer le meilleur parti de cette opportunité merveilleuse pour le catholicisme romain qui s'appelle la télévision. Celle-ci est cependant cruelle et n'aime rien davantage que détruire férocement les héros qu'elle a créés. La télévision a beaucoup fait pour donner un retentissement exceptionnel à la parole de Karol Wojtyla, à ses voyages et à ses prises de position. Elle l'a montré rayonnant et autoritaire, parfois archaïque et implacable. Maintenant, elle le traquera jour après jour et détaillera impitoyablement chaque défaillance, chaque régression, chaque symptôme du mal. Jean Paul II s'est condamné et a condamné avec lui ses fidèles à la souffrance et à l'agonie en direct. Il est douteux que cela revigore l'Eglise catholique.

2.13.2005

Rome: Le pape demande l'aide des fidèles pour poursuivre sa mission

Il restera à la tête de l'Eglise malgré la maladie

Rome, 13 février 2005 (Apic) Jean Paul II a réitéré, lors de la prière de l'Angélus, le 13 février 2005, sa volonté de rester à la tête de l'Eglise, malgré la maladie. Répondant ainsi aux polémiques de ces derniers jours sur son éventuelle démission. Il a demandé l'aide des fidèles afin d'accomplir sa mission.
Apparaissant pour la première fois depuis son hospitalisation à la fenêtre de ses appartements place Saint-Pierre, pour la prière de l'Angélus, le 13 février, le pape a déclaré vouloir rester à la tête de l'Eglise. Il a dit devant les fidèles réunis Place Sant-Pierre avoir "toujours besoin de votre aide devant le Seigneur, pour accomplir la mission que Jésus m'a confiée". Le souverain pontife, qui fêtera en mai ses 85 ans, a réitéré sa volonté de rester à la tête de l'Eglise, malgré la maladie. Il a ainsi répondu une nouvelle fois aux polémiques de ces derniers jours autour d'une éventuelle démission.
En soulignant l'importance du temps de Carême commencé mercredi dernier, le pape a déclaré: "On n'entre pas dans la vie éternelle sans porter notre croix, en union avec le Christ", ajoutant que "l'on ne rejoint pas le bonheur et la paix sans affronter avec courage le combat intérieur".
"Nous nous retrouvons à nouveau en ce lieu pour louer le Seigneur", a-t-il dit, dans un message lu par le substitut de la Secrétairerie d'Etat, Mgr Leornado Sandri. Institutionnellement, le substitut est le 'porte-voix' du pape.

Appel la libération de la journaliste italienne en Irak

S'adressant à plusieurs milliers de fidèles présents place Saint-Pierre, il les a remercié de leur "proximité", de leur "affection" et, surtout, de leur "prière" durant les jours de son hospitalisation à la Polyclinique Gemelli.
Avant des salutations en français, anglais, espagnol et polonais, Jean Paul II a renouvelé son appel "pour la libération de la journaliste italienne Giuliana Sgrena et tous les otages en Irak", affirmant aussi qu'il continue à prier pour la paix au Proche-Orient.
En ce dimanche sans voitures à Rome, les fidèles sont venus nombreux pour voir Jean Paul II à la fenêtre de ses appartements. Au milieu d'une journée chaude et ensoleillée, Romains, pèlerins et touristes sont venu saluer le retour du pape au Vatican.
Hospitalisé d'urgence à la Polyclinique Gemelli de Rome pour des problèmes respiratoires le 1er février dernier dans la soirée, il est resté neuf jours hors du Vatican. C'est en papamobile que le souverain pontife est rentré le 10 février en fin d'après-midi, montrant ainsi au monde qu'il est bel et bien aux commandes de l'Eglise.

Mgr Leonardo Sandri a récité la prière de l'Angélus

Pour la seconde fois, c'est le prélat argentin Leonardo Sandri, substitut de la Secrétairerie d'Etat, qui a lu les paroles du pape et récité la prière de l'Angélus. Il en avait été ainsi lors l'apparition du pape, la semaine dernière, à la fenêtre de sa chambre d'hôpital.
Avec une voix assez compréhensible, Jean Paul II a salué les fidèles en italien d'un "chers frères et sœurs" accueilli par des applaudissements nourris. Puis il a conclu la prière de l'Angélus en donnant sa bénédiction avant de souhaiter "un bon dimanche".
Ce soir, commence au Vatican la semaine d'exercices spirituels de la curie romaine. A cette occasion, l'agenda du pape est vide jusqu'au 19 février, ni rendez-vous, ni audience publique. Lors de la prière de l'Angélus, il a demandé une nouvelle fois de l'accompagner dans la prière dans ce temps de silence où il priera le Seigneur "pour tous les besoins de l'Eglise et du monde".

Le pape ne s'est pas rendu dans la basilique vendredi 11 février.

Par ailleurs, le pape a suivi la transmission de la messe de la 13e Journée mondiale des malades à la télévision, vendredi 11 février. Il ne s'est pas rendu dans la basilique comme prévu pour bénir les malades. La messe était célébrée par le cardinal Camillo Ruini.
Dans un message lu par le vicaire général du diocèse de Rome, Jean Paul II a invité les malades à prier pour lui et à unir leurs peines aux souffrances du Christ. Le cardinal Ruini s'adressait aux malades et pèlerins de 'l’Opera Romana Pellegrinaggi' et de 'l'Unitalsi' - deux associations italiennes d'organisation de pèlerinage.
Le cardinal Ruini s'est adressé au pape qui suivait la messe devant sa télévision. Il a par ailleurs prié pour que "le pape continue à servir l'Eglise". Dans son message, le souverain pontife, quant à lui, a espéré pouvoir "compter sur les prières des malades. "Offrez vos souffrances pour l'Eglise et pour le monde, offrez-les aussi pour moi et pour ma mission de pasteur universel du peuple chrétien", a souhaité Jean Paul II dans son message.
Après avoir rappelé en quelques mots l'épisode des apparitions de Notre-Dame de Lourdes, fêtée le 11 février, le pape a invité dans son message les malades à "unir leurs peines aux souffrances du Christ". Le pape a alors rappelé combien leur souffrance n'est "jamais inutile".
Enfin, il a adressé une pensée particulière pour les communautés chrétiennes réunies à l'occasion de la 13e Journée mondiale des malades. Il a notamment évoqué la rencontre de Yaoundé, au Cameroun, où se sont tenues "les principales célébrations de cet important événement ecclésial" sur le thème 'Christ, espérance pour l'Afrique'.
Jean Paul II a ainsi confié le continent africain à "l'amour miséricordieux du seigneur". (apic/imedia/ami/vb)

13.02.2005 - apic

Le pape demande la libération des otages en Irak, en particulier d’une journaliste italienne

ZF05021302

2005-02-13


CITE DU VATICAN, dimanche 13 février 2005 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a demandé ce dimanche la libération des otages encore retenus en Irak, en particulier d’une journaliste italienne.
« Alors que je continue à prier pour la paix au Moyen-Orient je renouvelle mon appel pressant pour la libération de la journaliste italienne Giuliana Sgrena et de tous les otages en Irak », a déclaré le pape dans son allocution après la prière de l’Angélus, lue par Mgr Leonardo Sandri, substitut de la Secrétairerie d’Etat.
Giuliana Sgrena travaille pour le quotidien italien « Il Manifesto ». Elle a été prise en otage à Bagdad le 4 février dernier.
Parmi les otages encore retenus en Irak figurent par ailleurs la journaliste française Florence Aubenas et son guide Hussein Hanoun de qui l’on n’a pas de nouvelles depuis le 5 janvier.
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