9.27.2007

Polémique sur la fin de vie du pape Jean-Paul II

De notre correspondant au Vatican HERVÉ YANNOU.
Le Figaro du 27 septembre 2007
Actualisé le 27 septembre 2007 : 07h21

Depuis que le Vatican a rappelé la position de l'Église sur l'euthanasie, la controverse enfle sur les conditions de la mort de Jean-Paul II en avril 2005.

«Continuer à alimenter et à hydrater un patient par voie artificielle, même s'il se trouve dans un état végétatif avancé » : c'était, il y a quinze jours, les directives publiées par la puissante congrégation pour la Doctrine de la foi, gardienne de la foi catholique. Depuis, les partisans italiens du droit à l'euthanasie sont montés au créneau, brandissant le dossier médical de Jean-Paul II en guise d'argument pour appuyer leur thèse. Car, plus de deux ans après sa disparition, les conditions exactes de la mort du pape polonais restent entourées de secrets.

Hier, à Rome, le directeur de la revue laïque de gauche MicroMega, Paolo Flores d'Arcais, avait convoqué la presse pour demander que toute la lumière soit faite sur la mort de Karol Wojtyla, et pousser l'Église à changer son discours sur les conditions de la fin de vie. Il était accompagné de l'épouse de Piergiorgio Welby, à qui l'Église avait refusé, à Noël dernier, des funérailles religieuses parce qu'il avait demandé le débranchement de l'appareil respiratoire qui le maintenait en vie. Il y avait surtout l'anesthésiste Lina Pavanelli, auteur d'un article controversé sur « la douce mort » du Pape.

La longue agonie de Jean-Paul II, de février à avril 2005, ne cesse en effet de poser des questions, alimentées par la version officielle des soins qui lui furent alors apportés. C'est sur ces informations délivrées par le Vatican que s'est appuyée Lina Pavanelli pour démontrer que le Pape était mort d'un manque volontaire d'alimentation. Selon elle, si le patient avait été correctement nourri, il aurait pu survivre plusieurs années. À la praticienne, il a été rétorqué que Jean-Paul II avait, dans les dernières semaines de sa vie, une sonde gastrique qui lui était retirée lors de ses apparitions publiques. Une opération que le Pape supportait mal. Mais pour le professeur Pavanelli, la réponse est insuffisante. Pire, les médecins n'auraient pas suivi les protocoles qui s'appliquent d'ordinaire à un malade de Parkinson. Jean-Paul II était atteint depuis quinze ans de ce mal dégénératif. « Le Pape et ses médecins connaissaient parfaitement son évolution. Ils avaient eu le temps de penser à cette fin prévisible », estime la directrice de l'école d'anesthésie de Ferrare. Et d'accuser ses confrères d'être intervenus en dernier recours. Le Pape aurait dû subir une trachéotomie avant le mois de février 2005, et surtout une sonde abdominale aurait permis de le nourrir sans douleur, sans le laisser s'affaiblir. Ses médecins le savaient, mais n'ont rien fait. Pourquoi ? Fut-ce une forme d'« euthanasie par omission » dénoncée par le Vatican, ou obéirent-ils à leur patient ?

C'est là la deuxième interrogation sur la mort de Jean-Paul II. Aurait-il refusé des soins ? Le 2 février 2005, le pape était transféré une première fois à l'hôpital Gemelli de Rome. Il refusa alors qu'une sonde abdominale lui soit posée. Après une seconde hospitalisation, du 24 février au 13 mars, il regagnait le Vatican pour y mourir. Apparaissant en public malgré le conseil des médecins, incapable de s'adresser à la foule le jour de Pâques, Jean-Paul II glissa à son secrétaire, Mgr Stanislas Dziwisz : « Il vaut peut-être mieux que je meure, car je ne peux plus remplir ma mission. » Amaigri, il avait perdu 15 kg. Le 30 mars, le Vatican avouait enfin qu'une sonde gastrique lui avait été posée. Le lendemain, il était frappé d'une septicémie suivie d'un arrêt cardiaque, et ses médecins ordonnèrent un retour à l'hôpital. Il refusa.

Les dernières 24 heures de la vie de Jean-Paul II sont encore moins bien connues. Le chef des urgences de l'hôpital Gemelli fut appelé à son chevet, le matin du 1er avril. Il trouva le Pape faisant ses adieux à ses proches. Dans le même temps, les stocks de « préparation nutritionnelle » furent renvoyés de son appartement à la pharmacie centrale du Vatican.

Le 2 avril 2005 à 15 h 30, Karol Wojtyla déclarait : « Laissez-moi aller au Père. » Il existe plusieurs versions de ces dernières paroles. Elles sont interprétées par les uns comme sa volonté de mourir en paix, sans acharnement thérapeutique, par les autres comme une prière intérieure. Cette dernière version est celle de son premier médecin et celui de Benoît XVI, Renato Buzzonetti. Pour lui, les soins apportés au Pape n'ont jamais été interrompus. C'est la version officielle du Vatican, qui fut publiée dès le mois de septembre 2005 pour mettre fin aux rumeurs qui couraient déjà.

Il reste une dernière question : le Souverain Pontife peut-il être soigné et mourir comme tout le monde ?

9.25.2007

Qualche domanda a “MicroMega”

Il blog di Luigi Accattoli
25 Settembre 2007 alle 16:57 · Archiviato in Varie

Il Vaticano non parla, almeno per ora. Pare che abbiano deciso di mantenere un riserbo totale di fronte alle obiezioni mediche e bioetiche di Lina Pavanelli sulla morte di Giovanni Paolo II pubblicate da “MicroMega” con il titolo La dolce morte di Karol Wojtyla (vedi post del 14 aprile 2006, 18 e 24 settembre 2007). In vista della conferenza stampa di domani (vedi post precedente) mi sono preparato a fare qualche domanda. Lina Pavanelli afferma:“Nei due mesi antecedenti la morte, il paziente non ha ricevuto una quantità di nutrimento sufficiente e non ha usufruito in tempo utile di quei presidi terapeutici che sono normali per molti malati con patologie simili”. Come può formulare questa affermazione non potendo accedere alla cartella clinica? Afferma anche che le dichiarazioni di Navarro-Valls non menzionano mai – eccetto una volta – il 3 marzo – all’aspetto nutrizionale della situazione del paziente. Ma questo non è vero, io ho trovato cinque riferimenti alla nutrizione tra il 4 febbraio e il 3 marzo: il 4 febbraio, il 7 febbraio, il 28 febbraio, il 3 marzo il portavoce dice che GPII si alimenta regolarmente; il 25 febbraio dichiara che “stamane ha fatto la prima colazione con buon appetito”. La questione nutrizionale seria dobbiamo dunque immaginare che prenda corpo dopo il 3 marzo, poniamo intorno al 10 marzo, quando viene annunciato un prolungamento della degenza in ospedale. Le informazioni da me raccolte per indiscrezione dicono che l’impianto ripetuto del sondino nasogastrico inizia nell’ultima fase del secondo ricovero. Ma se questo – più o meno – è il quadro dei fatti, su che cosa si basa l’affermazione che l’impianto permanente del sondino era un provvedimento salvavita e che il mancato ricorso “tempestivo” ad esso non può che essere dovuto a un rifiuto del paziente? Combinando la residua alimentazione per via orale con il supporto della flebo e del sondino nasogastrico impiantato a più riprese non si potrebbe concludere per un nutrimento sufficiente? Sono domande che avanzo analizzando le affermazioni della dottoressa Pavanelli e confrontandole con le affermazioni ufficiali e ufficiose venute dall’ambiente vaticano. E concludo: non disponendo di dati clinici su che cosa possiamo fondare la certezza che il “deficit nutrizionale” grave si sia manifestato molto prima – addirittura due mesi prima – di quando esso è stato affermato dal medico curante, cioè il 30 marzo? Se non vi è questa certezza che senso ha la questione bioetica che viene sollevata?

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MicroMega insiste sulla “dolce morte” di papa Wojtyla

24 Settembre 2007 alle 10:44 · Archiviato in Varie

La conferenza stampa di MicroMega sulle ultime settimane di vita di papa Wojtyla (vedi post del 18 settembre) è stata spostata da martedì a mercoledì 26 e dunque cadono le mie riserve sulla possibilità di esserci (esposte in un commento al post citato), dovute alla concomitanza - su domani - di un’altra conferenza stampa del vescovo Betori segretario della Cei. Andrò dunque alla Facoltà Valdese e ascolterò le argomentazioni che verrano proposte a sostegno dell’affermazione che il il vecchio papa abbia rifiutato l’alimentazione tramite sondino che il magistero papale ritiene moralmente doverosa per pazienti in quelle condizioni. Alla conferenza stampa parteciperanno “Paolo Flores d’Arcais direttore di MicroMega, Lina Pavanelli medico anestesista, Mina Welby moglie di Piergiorigio Welby, Giovanni franzoni, teologo, già abate di San Paolo fuori le mura”. Ho esposto sul “Corriere della Sera” e in questo blog la mia idea, che contrasta con quell’affermazione. Invito i visitatori che hanno competenza medica o bioetica a fornirmi argomenti, se ne hanno, a sostegno della mia posizione. Grazie a tutti in anticipo. Luigi

"La Civiltà Cattolica" a un directeur supplémentaire. Au Vatican

C'est le cardinal Tarcisio Bertone. Depuis qu'il est secrétaire d'état, il contrôle de beaucoup plus près le contenu de la revue. Il supprime, il modifie, il ajoute. Parfois, il commande des articles entiers. Par exemple, celui sur les prêtres qui "abandonnent" et qui "reviennent" ensuite

par Sandro Magister


ROMA, le 24 septembre 2007 – Dans quelques jours, "L'Osservatore Romano" aura un nouveau directeur. Mais il y a aussi du nouveau à "La Civiltà Cattolica".

En effet, depuis que la secrétairerie d’Etat du Vatican est dirigée par le cardinal Tarcisio Bertone, elle s’occupe à nouveau de manière plus directe de ce qui est écrit dans "La Civiltà Cattolica", alors que depuis longtemps, il ne s’agissait plus que d’un contrôle de routine.

"La Civiltà Cattolica" est en effet une revue très spéciale, depuis sa fondation en 1850 à la demande de Pie IX.

Elle est préparée par un "collège de rédacteurs", tous jésuites, qui vivent en communauté à Rome. Avant d’être imprimé, chaque fascicule est contrôlé page par page par les autorités du Vatican.

Il paraît les premier et troisième samedis du mois. Lorsque les épreuves d’un nouveau fascicule sont prêtes, douze exemplaires en sont remis au Vatican: un pour le pape, un pour le secrétaire d’état, le reste pour les bureaux de la curie compétents dans les domaines abordés par les différents articles.

Le lundi qui précède le premier et le troisième samedi du mois, le directeur de "La Civiltà Cattolica" se rend à la secrétairerie d’état. Là, on lui remet des indications relatives aux épreuves qui ont été examinées. Ces indications comportent trois niveaux.

Les indications de niveau A ne se discutent pas. Ce sont des ordres sans appel. Par exemple: cet article doit être supprimé, cette conclusion doit être ajoutée à cet autre article, ce paragraphe doit être reformulé comme cela.

Les indications de niveau B font l’objet de discussions au cours de l’audience même, de sorte à ce que l’on s’accorde immédiatement sur les modifications.

Les indications de niveau C sont laissées à l’appréciation du directeur de la revue, qui pourra même en décider autrement.

"La Civiltà Cattolica" n’est donc pas un organe officiel du Saint-Siège. Mais on sait que ce qu’elle publie "n’est pas en désaccord avec les indications du Saint-Siège à propos des différents sujets". Cela suffit pour en affirmer l’importance et en rendre la lecture obligatoire à quiconque souhaite étudier les orientations de l’Eglise catholique.

Au milieu du XXe siècle, sous le pontificat de Pie XII, les rapports entre le pape et "La Civiltà Cattolica" étaient très étroits. Pie XII relisait en personne les épreuves des articles et donnait lui-même toutes les indications au directeur de l’époque, le père Giacomo Martegani.

Les choses ont changé avec Jean XXIII, élu pape en 1958. Au cours de la première audience qu’il avait accordée au père Roberto Tucci, alors directeur de "La Civiltà Cattolica" et aujourd’hui cardinal, le pape lui avait déclaré que ce ne serait pas lui qui s’occuperait de la revue, mais le secrétaire d’état, à l’époque le cardinal Domenico Tardini. Et c’est ce qui s’est passé. A partir de ce moment, c’est avec le cardinal Tardini et ses successeurs immédiats que se sont déroulées les audiences consacrées aux épreuves de "La Civiltà Cattolica".

Nouveau changement avec Paul VI. Le pape relisait les épreuves en personne et faisait connaître par écrit ses commentaires à chacun des auteurs intéressés. Mais il laissait le soin de la révision des articles au secrétaire d’état. Concrètement, les deux principaux collaborateurs de ce dernier s’en chargeaien: le titulaire des affaires intérieures et celui des affaires extérieures de l’Eglise. Pendant plusieurs années, Giovanni Benelli et Agostino Casaroli.

En 1974 par exemple, un éditorial capital a d’abord dû être réécrit, puis a été rejeté. En Italie, on était à la veille d’un référendum par lequel la population devait se prononcer pour ou contre la loi sur le divorce, introduite quatre ans plus tôt. L’Eglise était officiellement en faveur de l’abrogation de la loi. Mais de nombreux catholiques luttaient pour son maintien. Selon les autorités du Vatican, cet éditorial était trop sensible aux arguments avancés par les catholiques dissidents. A l’époque, le directeur de la revue était le père Bartolomeo Sorge.

Avec Jean-Paul II et Agostino Casaroli comme secrétaire d’état, les interlocuteurs du directeur de "La Civiltà Cattolica" – lors des audiences de révision des épreuves – ont continué à être les titulaires des affaires intérieures et extérieures de l’Eglise. Au cours des premières années, il s’agissait d’Eduardo Martínez Somalo et d’Achille Silvestrini.

Un jour, il est arrivé au père Sorge de recevoir deux indications opposées de la part de l’un et l’autre à propos du même article. Achille Silvestrini a alors dit au père Sorge: "Patientez, nous allons voir ce que nous dit l’archevêque de Lima". Alors qu’il attendait, le père Sorge se demandait, ébahi, pourquoi ils devaient consulter l’archevêque de la capitale du Pérou. Peu après, les deux autres sont revenus vers lui, visiblement satisfaits, avec un texte qui mettait tout le monde d’accord. L’archevêque de "lima [lime]" était le cardinal Casaroli, dont l’habileté diplomatique à "limer" les mots était légendaire...

En 1991, le cardinal Angelo Sodano est nommé secrétaire d’état. Dès lors, l’intérêt des hautes autorités du Vatican pour "La Civiltà Cattolica" diminue. Ni Jean-Paul II, ni le cardinal Sodano, ni les titulaires des affaires intérieures et extérieures de l’Eglise ne se chargent plus de relire les épreuves. La tâche est déléguée à des fonctionnaires d’un rang moins élevé: l’assesseur pour les affaires générales ou, plus souvent, le sous-secrétaire pour les rapports avec les états. D’habitude, c’est ce dernier – aujourd’hui Mgr Pietro Parolin, avant lui Mgr Celestino Migliore – qui reçoit en audience le directeur de la revue, qui est depuis 1985 le père GianPaolo Salvini.

Depuis avril 2005, cependant, il y a un nouveau pape, Benoît XVI, et depuis septembre 2006 il y a un nouveau secrétaire d’état, le cardinal Bertone. Ce dernier s’occupe de nouveau activement et personnellement de ce qui est écrit dans "La Civiltà Cattolica". En plus de relire les épreuves des articles, il les rejette ou les modifie dans certains cas. Parfois, il lui arrive de demander que l’on écrive un article sur un sujet déterminé et de fournir la documentation appropriée.

Au cours des derniers mois, le secrétaire d’état a bloqué au moins deux articles. Le premier concernait la situation de l’Eglise en Chine: le cardinal Bertone a donné l’ordre de ne pas l’imprimer afin qu’il n’interfère pas avec la lettre que Benoît XVI s’apprêtait à publier sur le même sujet.

Le deuxième article concernait les limbes, le "lieu" ultraterrestre qu’une certaine tradition destine aux enfants morts sans avoir été baptisés. Cette fois, le cardinal Bertone a bloqué l’article car un document détaillé de la commission théologique internationale sur le même sujet était sur le point de paraître.

Une autre fois, le secrétaire d’état a fait ajouter à la conclusion d’un éditorial une phrase écrite de sa main. L’éditorial – c’est-à-dire l’article d’ouverture non signé – concernait le "Family Day", la manifestation en faveur de la famille organisée à Rome le 12 mai 2007 et à laquelle s’était rendue une foule nombreuse venant d’associations catholiques italiennes.

Parmi les articles récemment commandés par la secrétairerie d’état, on trouve ceux concernant la situation des chrétiens en Irak et dans d’autres pays musulmans.

Mais l’article le plus surprenant – parmi ceux commandés par le cardinal Bertone – est paru sur le fascicule 3764 du 21 avril 2007. Il était signé par le directeur de la revue, le père Salvini, et intitulé: "Prêtres qui abandonnent, prêtres qui reviennent".

Les prêtres qui "abandonnent" sont ceux qui, au cours des dernières décennies, ont quitté le ministère sacerdotal. Dans cet article, ce n’est pas le phénomène qui est nouveau – il est à peu près connu de tous – mais les chiffres précis fournis par le Vatican, rendus publics pour la première fois.

Les prêtres qui "reviennent" sont en revanche ceux qui, après avoir quitté leur ministère, l’exercent à nouveau, en accord avec la hiérarchie de l’Eglise.

Un phénomène peu ou pas connu avant cet article bâti sur des données inédites fournies par la secrétairerie d’état à "La Civiltà Cattolica".
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