1.01.2005

Sri Lanka, Inde, Thaïlande, Indonésie et Somalie : aide de « Cor Unum »

CITE DU VATICAN, samedi 1er janvier 2005 (ZENIT.org) – A la demande de Jean-Paul II, lors de la prière de l’angélus du 26 décembre, le Conseil pontifical « Cor Unum » envoie un premier secours d’urgence aux populations touchées par la catastrophe du tsunami au Sri Lanka, en Inde, en Thaïlande, en Indonésie et en Somalie.
« Ceux qui veulent confier au Saint-Père leur geste d’amour envers nos malheureux frères asiatiques peuvent le faire par un versement sur le compte courant postal [italien] n. 603035 du Conseil pontifical COR UNUM - 00120 Cité du Vatican, en indiquant comme motif « urgence Asie ». »
Cor Unum annonce que la conférence épiscopale italienne a débloqué déjà une aide de 3.000.000 d’Euro, le réseau de la Caritas a déjà récolté la somme de plus de deux millions de dollars américains. D’autres Caritas (Autriche, Pays-Bas, Etats-Unis) ont envoyé des experts sur place de façon à soutenir l’action des différentes Caritas nationales.
Le service des réfugiés des Jésuites ("Jesuit Refugees Services"), précise Cor Unum, soutient les Eglises locales.
En outre, Cor Unum suit l’évolution de la situation au nom du pape et du travail des organisations ecclésiales, et le Conseil pontifical fait appel aux fidèles afin que, de façon individuelle ou communautaire, ils soutiennent généreusement l’engagement de leurs Eglises locales, pour qu’elles puissent rapidement mettre en place un programme en faveur des populations frappées par le désastre.

LE PAROLE DEL PAPA ALLA RECITA DELL’ANGELUS

Al termine della Santa Messa nella Solennità di Maria Santissima Madre di Dio e nella ricorrenza della 38a Giornata Mondiale della Pace, Giovanni Paolo II, prima di recitare l’Angelus, rivolge ai fedeli e ai pellegrini presenti in Piazza San Pietro le seguenti parole:

1. Iniziamo l’anno nuovo celebrando la festa di Maria, Madre di Dio, Theotokos.
La Vergine Santa offre al mondo il Messia che è la benedizione di Dio per ogni uomo e per il mondo intero. Su questa benedizione si fondano gli auguri che ci scambiamo quest’oggi: auguri di bene, perché in Cristo Dio ci ha colmato di ogni bene; auguri di pace, perché "Egli è la nostra pace" (Ef 2,14).
2. In questo contesto liturgico si colloca l’odierna Giornata Mondiale della Pace, che quest’anno ha per tema l’esortazione dell’apostolo Paolo: "Non lasciarti vincere dal male, ma vinci con il bene il male" (Rm 12,21).
"Il male passa attraverso la libertà umana" (ivi, 2) e viene sconfitto quando questa, sotto la spinta della grazia, si orienta fermamente al bene, cioè, in definitiva, a Dio.
3. Maria, Regina della pace, ci aiuti tutti a costruire insieme questo fondamentale bene della convivenza umana. Solo così il mondo potrà progredire sulle vie della giustizia e della fraterna solidarietà.
Buon Anno!

* DOPO L’ANGELUS

Ringrazio vivamente il Signor Presidente della Repubblica Italiana per gli auguri che mi ha rivolto ieri sera, e li ricambio di cuore invocando pace e prosperità per l’intero popolo italiano.
Ancora una volta esprimo la mia vicinanza alle popolazioni colpite dal tragico cataclisma dei giorni scorsi. Nell'assicurare la mia preghiera per le vittime della catastrofe e per i loro familiari, prendo atto con favore della gara di solidarietà che si sta sviluppando in ogni parte del mondo. Su questo senso di umana solidarietà, oltre che sull'aiuto di Dio, si fonda la speranza di giorni migliori nel corso dell'anno che oggi si apre.
Bonne et sainte année aux pèlerins francophones, dans la paix du Christ !
With warm New Year greetings, I invoke upon the English-speaking pilgrims God’s blessings of joy and peace!
Im Vertrauen auf Gottes treues Geleit erbitte ich allen Brüdern und Schwestern deutscher Sprache für das neue Jahr Zuversicht und wahren Frieden.
Saludo a las personas de lengua española y les deseo un feliz Año Nuevo, lleno de paz.
Aos peregrinos de língua portuguesa faço votos de um Feliz Ano Novo, com a protecção maternal de Maria Santíssima.
Moim rodakom z˙ycze˛ w nowym roku pokoju, pomys´lnos´ci i Boz˙ego b?ogos?awien´stwa. Szcze˛s´c´ Boz˙e!
[Ai miei connazionali per l’anno nuovo auguro pace, prosperità e la benedizione di Dio].
Saluto i giovani dell’Opera Don Orione, le famiglie del Movimento dell’Amore Familiare e gli amici della "Fraterna Domus", come pure i numerosi partecipanti alla marcia per la pace organizzata dalla Comunità di Sant’Egidio.
Buon anno a tutti!

12.29.2004

Politique - Jean-Paul II a prôné la paix en 62 langues

Vatican : de notre correspondant Hervé Yannou (Le Figaro)
[27 décembre 2004]

La pluie qui tombait samedi midi sur Rome n'a pas empêché des milliers de personnes de se rendre place Saint-Pierre, où Jean-Paul II a donné sa traditionnelle bénédiction urbi et orbi (sur la ville et sur le monde) du jour de Noël. Dans la nuit, il avait célébré la messe de la nativité. Dans son homélie exceptionnellement courte, le Pape a demandé au «Fils éternel de Dieu» de soutenir «l'humanité entière, marquée par de nombreuses épreuves et de nombreuses difficultés».
Samedi vers 11 h du matin, les riverains du Vatican ont été réveillés en fanfare. Différents détachements de l'armée italienne défilaient en direction de la place Saint-Pierre, invitant les fidèles à les suivre afin de recevoir la traditionnelle bénédiction du Pape. Une bénédiction retransmise cette année dans 73 pays, dont certains majoritairement musulmans comme l'Indonésie, la Turquie ou l'Algérie. Les fidèles et les pèlerins qui s'étaient levés plus tôt suivaient depuis le début de la matinée la messe du jour de Noël, célébrée dans la basilique par le cardinal italien Francesco Marchisano, vicaire du Pape pour la Cité du Vatican. Depuis plusieurs années, pour épargner ses forces, Jean-Paul II ne dit plus cette messe et rejoint simplement à midi la foule rassemblée devant la basilique pour lui délivrer son message de Noël.
Si ce message était court, afin de permettre au Pape de le lire en entier, son contenu était sans ambages. «Partout, nous avons besoin de paix !», a lancé le Souverain Pontife. «Je pense à l'Afrique, à la tragédie du Darfour au Soudan, à la Côte d'Ivoire et à la région des grands lacs. Je suis avec une vive appréhension ce qui se passe en Irak. Et comment ne pas porter un regard d'anxiété qui se fait proche, mais aussi de confiance indestructible», vers la Terre sainte.
Le Pape a ainsi appelé à ce «que cessent les formes si nombreuses de violence qui déferlent et qui sont la cause de souffrances indicibles». D'une voix rauque, essoufflée mais audible, il a encore demandé «que s'éteignent les nombreux foyers de tension, qui risquent de dégénérer en conflits ouverts, que se renforce la volonté de rechercher des solutions pacifiques, respectueuses des légitimes aspirations des hommes et des peuples».
Puis Jean-Paul II n'a pas renoncé à souhaiter un «joyeux Noël» en 62 langues. Soutenu par les vivats de jeunes Madrilènes et par ses collaborateurs qui lui ont apporté à deux reprises un verre d'eau, le Pape a, entre autres, présenté ses voeux en espéranto, luxembourgeois, birman, chinois et tamoul. A cause de sa motricité désormais très limitée, cette cérémonie se déroule maintenant sur le parvis de la basilique vaticane et non depuis le balcon central de sa façade, où les papes donnent traditionnellement ces bénédictions très solennelles.
A minuit, dans la basilique illuminée et décorée de poinsettias rouge et vert, entouré de milliers de fidèles, des ambassadeurs en grande tenue, de cardinaux et de hauts prélats de la curie romaine, Jean-Paul II avait célébré la messe de la nativité. Epaulé par le cardinal allemand Joseph Ratzinger, «gardien de la doctrine de l'Eglise», le Pape a pu économiser ses gestes et ses paroles. Pourtant, sans faiblir, il s'est tenu un moment à genoux sur son prie-Dieu. Lors des prières récitées aux intentions du monde, les fidèles ont été invités à prier pour que «la Terre sainte, chère aux fidèles des trois grandes religions monothéistes, connaisse des temps de prospérité et de coexistence pacifique, dans le respect réciproque de ses habitants». En début de soirée, le Pape avait allumé la «bougie de la paix». Elle était déposée sur le rebord de la fenêtre de son bureau du troisième étage du palais apostolique, plongé dans la pénombre. Au même moment, ce geste était répété dans la grotte de la Nativité à Bethléem.
Au cours de ces célébrations de Noël, Jean-Paul II a manifesté au monde entier sa volonté de poursuivre sa mission, malgré l'évolution inexorable de sa maladie de Parkinson. S'il doit de façon croissante économiser ses forces, son agenda reste encore chargé en cette fin d'année. Il doit ainsi présider le «Te Deum» du 31 décembre saluant la fin de l'année civile, puis la messe de la 38e Journée mondiale de la paix, le 1er janvier. Enfin, il a fixé rendez-vous aux diplomates accrédités au Vatican le 10 janvier, pour un échange de voeux. Une nouvelle occasion pour lui de dresser un bilan de la situation internationale.

Voyage - Le Pape ne renonce pas à voyager en 2005

Le Vatican : de notre correspondant Hervé Yannou (Le Figaro)
[25 décembre 2004]

En ces fêtes de Noël, les regards demeurent tournés vers l'évolution de l'état de santé de Jean-Paul II. Pourtant, toute nouvelle alarmante semble pour le moment écartée. C'est donc avec une certaine quiétude que le Pape devait célébrer hier soir la messe de minuit dans la basilique Saint-Pierre et donner ce matin sa traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi (sur la ville et sur le monde). Si Jean-Paul II ne prononce plus qu'à grand-peine de très courts extraits de ces textes, s'il est contraint de se déplacer sur un trône roulant, il continue à porter sa lourde charge, mais avec l'aide croissante de ses collaborateurs.
Hier Jean-Paul devait apparaître à la fenêtre de son appartement pour bénir la traditionnelle vigile de Noël et inaugurer l'immense crèche élevée chaque année depuis 1982 aux pieds de l'obélisque de la place Saint-Pierre. Dix-sept statues y sont mises en scène sur près de 300 m2. Le plus ancien de ces santons de la taille d'un homme date de 1842 et les trois plus récents ont été offerts au Pape par la Croatie en 2002.
La foule se pressait nombreuse pour les admirer et s'extasier devant le sapin centenaire de 30 m de haut, cadeau de la région italienne du Trentin, qui scintille de boules et de guirlandes or et argent. Tout un symbole, alors que la polémique sur l'opportunité de dresser arbres et crèches de Noël dans les écoles de la Péninsule, en vertu du respect des différences culturelles, a défrayé la chronique ces dernières semaines. «La fête de Noël, peut-être la plus chère à la tradition populaire, est très riche de symboles liés aux différentes cultures», a commenté le Pape dimanche dernier.
Paolo, lui, ne suivra pas la tradition cette année. Il appartient à la «génération Jean-Paul II» et exhibe fièrement son téléphone portable de troisième génération qui devait lui permettre, comme à près de deux millions d'Italiens, de visionner en direct la messe de minuit. «Ce n'est pas du snobisme, mais un geste de solidarité», insiste-t-il. En effet, si l'opérateur s'offre une campagne publicitaire, il doit aussi reverser les bénéfices de l'opération à la fondation Bon Samaritain, récemment créée par le Pape pour venir en aide aux malades du sida. Pour Paolo, suivre la messe sur son téléphone portable «est à l'image d'un pape qui sait communiquer avec le monde moderne».
Jean-Paul II a tenu à célébrer, et non présider, la messe de minuit retransmise dans 72 pays, et ce malgré la fatigue et la maladie. Les années qui passent font sentir «de façon toujours plus vive, le besoin de l'aide de Dieu et des hommes», a-t-il confié aux cardinaux et hauts prélats de la Curie romaine venus recevoir ses voeux de Noël mardi dernier. C'est sur eux qu'il doit toujours plus s'appuyer pour poursuivre sa mission. La Curie compte une myriade de congrégations, conseils, tribunaux, bureaux et services administratifs, qui travaillent de façon autonome sous la houlette de la secrétairerie d'Etat. Mais l'homme clef de l'entourage du Pape est son secrétaire particulier, Mgr Stanislaw Dziwisz. Depuis 1966, il suit pas à pas Karol Wojtyla et connaît, dit-on, tout de sa pensée. Aujourd'hui, des membres de la Curie soulignent discrètement son rôle charnière dans le gouvernement de l'Eglise. Dans ce premier cercle, Mgr Leonardo Sandri, sorte de chef de cabinet, a lui aussi le privilège d'être reçu presque chaque jour par Jean-Paul II. C'est lui qui se substitue régulièrement au souverain pontife pour lire ses discours et homélies, en grande partie rédigés par les prélats de la Secrétairerie d'Etat.
Parmi les personnes prépondérantes de l'entourage du Pape, il faut aussi souligner le rôle fondamental du cardinal Joseph Ratzinger, «gardien de la doctrine de l'Eglise» depuis vingt-trois ans, et du cardinal Angelo Sodano, «premier ministre» depuis 1991. De même, le cardinal Giovanni Battista Re, en charge de la nomination des deux tiers des évêques dans le monde, déjeune très régulièrement au troisième étage du palais apostolique, où réside Jean-Paul II.
Ainsi, avec l'aide de ses collaborateurs et malgré l'inexorable progrès de sa maladie de Parkinson, le Pape globe-trotter n'a pas abandonné l'idée de voyager en 2005. «Jean-Paul II accomplit ses visites pastorales dans les différents pays comme un devoir (et) il doit remplir cette mission jusqu'à ce qu'elle lui soit humainement impossible», a souligné il y a quelques jours Mgr Renato Boccardo. Optimiste, l'organisateur des voyages pontificaux n'écarte pas la possibilité de voyages aux antipodes, là «où les portes ne lui ont pas encore été ouvertes jusqu'à aujourd'hui». De longue date, le Pape a souhaité se rendre en Chine et au Vietnam, où les communautés catholiques sont opprimées, mais aussi sur les terres orthodoxes de Russie.
Pour le moment, un seul voyage est inscrit à l'agenda pontifical : en août prochain, Jean-Paul II doit se rendre à Cologne pour les 20e JMJ. Un déplacement en Irlande avait été envisagé en septembre dernier, à l'occasion du 25e anniversaire de sa première visite dans l'île. Il n'a pas eu lieu, mais reste à l'étude pour le printemps, ainsi qu'un neuvième voyage dans sa Pologne natale au mois de juin. Le Pape pourrait alors élever à la gloire des autels ses compatriotes dont il a reconnu les miracles en début de semaine. Enfin, le souverain pontife pourrait participer, fin mai, au congrès eucharistique de Bari, en Italie, dans le cadre de l'Année de l'eucharistie, que l'Eglise célèbre jusqu'en octobre prochain. Au Vatican, on explique cependant que pour économiser les forces du chef de l'Eglise catholique, ses déplacements doivent désormais être de courte durée et comprendre une ou deux étapes au maximum.

Le pape Jean Paul II a prié pour la paix en Terre Sainte

Le pape Jean Paul II a prié samedi pour la paix en Terre Sainte et dans le reste du monde lors de la messe de Noël célébrée en la basilique Saint-Pierre de Rome, tandis que le patriarche de Jérusalem dénonçait l'occupation israélienne et la barrière de sécurité construite par les Israéliens en Cisjordanie et que les «messes de minuit» ont été avancées, par précaution, de quelques heures en Irak.

Avec AFP.
[25 décembre 2004]

Au cours de son homélie retransmise en direct dans 72 pays, le souverain pontife a souhaité que «la Terre Sainte puisse connaître des temps de prospérité et de coexistence pacifique, dans le respect réciproque de ses habitants».
Une autre prière a été consacrée aux gouvernants des nations et aux responsables des organisations internationales afin «qu'il s'engagent à fond pour établir la paix dans le monde».
A Bethléem, la messe de minuit a été marquée pour la première fois depuis quatre ans par la présence de dirigeants palestiniens.
«Nous prions pour que tous les murs tombent, ceux autour de Bethléem et des autres villes palestiniennes, et les murs de haine dans nos coeurs. Nous disons que cela a duré trop longtemps. Il est temps de vaincre la violence dans les âmes et dans les coeurs des gens, des dirigeants», a déclaré le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah.
Le patriarche a salué le fait que, pour la première fois depuis quatre ans, Israël a autorisé la présence à Bethléem des dirigeants palestiniens, dont le chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas, et le président par intérim de l'Autorité palestinienne, Rawhi Fattouh.
A Bagdad, les chrétiens ont célébré la messe de Noël vendredi en fin d'après-midi sous haute sécurité dans une ville où les membres de cette communauté se sentent de plus en plus menacés par la violence et la montée de l'intolérance.
Mgr Emmanuel Delly, le patriarche des chaldéens, qui constituent la majorité des chrétiens d'Irak, a décidé cette année d'annuler les messes du 24 décembre au soir pour «protester contre les attaques» qui ont visé la communauté chrétienne.
Les rares messes célébrées vendredi se sont tenues plus tôt, à 17h00 (14H00 GMT), et celles du 25 décembre auront lieu normalement le matin.
Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, en avril 2003, les chrétiens ont été visés par plusieurs attentats, dont quatre à Bagdad et Mossoul (nord) faisant au moins 10 morts en août. Mi-octobre, des bombes artisanales ont explosé près de cinq églises de Bagdad, sans faire de victime.
«Inchallah (si Dieu le veut), cette fête sera la dernière du temps de la douleur qui dure depuis trop longtemps», dit le père Andreas Abouna dans son message de Noël en l'église de l'Assomption de la Vierge Marie dans le quartier résidentiel d'Al-Mansour, au centre de Bagdad..
Les militaires américains déployés en Irak ont eu droit vendredi aux voeux téléphoniques du président George W. Bush ainsi qu'à une visite «surprise» du secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld.
Chants de Noël pour les Américains, thé au lait et au rhum chez les Britanniques, sapins venus spécialement du pays pour les Norvégiens et «jamon» pour les Espagnols: en Afghanistan, les troupes étrangères ont fêté Noël avec humour et «presque» comme chez elles.
La République islamique d'Afghanistan n'a pas pour habitude de fêter Noël et seules quelques petites ampoules multicolores, placées dans certaines rues de Kaboul lors de la cérémonie d'investiture du président Hamid Karzaï, rappelaient vendredi la traditionnelle fête chrétienne. A l'origine destiné à célébrer la naissance du Christ, Noël se transforme de plus en plus en fête commerciale dans les pays occidentaux. A New York, le shopping battait son plein encore le 24 décembre: les parents fortunés se sont offerts un mini-Hummer -comme en Irak - pour 30.000 dollars ou une petite Ferrari (50.000 dollars, 20 km/h).
La fièvre acheteuse a gagné les pays anciennement dits «de l'Est». Les «nouveaux européens» ont été saisis d'une véritable frénésie pour les biens de consommation et allaient même jusqu'à s'endetter pour payer leurs cadeaux. L'Argentine, qui a largement connu les joies de la consommation avant de sombrer dans le marasme économique, a semblé elle aussi désireuse de s'ennivrer d'achats pour oublier, au moins pour quelques jours, la faim et le chômage. Mais Noël n'est pas que commerce : dans de nombreux pays, la foi est toujours présente mais parfois, la pratiquer reste un défi.
Au Kurdistan, les chrétiens --déjà visés par plusieurs attentats-- s'étaient préparé à assister aux messes de Noël la peur au ventre. En Indonésie, malgré l'attaque vendredi d'un religieux, les chrétiens ont refusé de se laisser impressionner: «on peut mourir partout et mourir dans une église est une belle façon de partir», a estimé un habitant de Jakarta.
Le président Susilo Bambang Yudhoyono a même fait un geste envers les habitants d'une province chrétienne de l'est de ce pays musulman victimes d'un tremblement de terre. Il a passé samedi Noël à Nabire, dans la province de Papouasie où un séisme a fait 31 morts le mois dernier.
Aux Philippines, les habitants d'une ville ravagée par une tempête le mois dernier ont célèbre Noël dans la boue. Des centaines de personnes ont été tuées ou sont portées disparues à Infanta, sur la cote nord-est de l'archipel, et l'église n'a été dégagée que récemment après les inondations et glissements de terrain.
Enfin, en Australie, où c'est l'été austral, l'interdiction de l'alcool pour le Noël traditionnel sur la plage de Bondi à Sydney et le mauvais temps ont largement ruiné samedi les festivités prisées des routards.

La légende noire de l'Opus Dei

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 29.12.04

On l'appelle la « secte », la « pieuvre », la « milice », la « garde blanche »... Que Dan Brown ait puisé dans l'Opus Dei matière à intrigue n'a étonné aucun lecteur averti, ni aucun des membres d'une OEuvre lasse de prêter son nom aux stéréotypes les plus éculés. Depuis sa création en 1928 par un prêtre espagnol, Jose Maria Escriva, canonisé en 2002 par Jean Paul II, le filon de l'« Opus Dei-société-secrète » ne s'est jamais épuisé. L'organisation est pourtant présente dans les cinq continents (86 000 membres). Elle a la caution du pape, qui l'a érigée, en 1982, en « prélature personnelle », un statut sur mesure mais prévu par le droit de l'Eglise. Malgré cela, l'Opus Dei vit et prospère, depuis soixante-dix ans, avec cette sulfureuse réputation.
Péché de jeunesse ? Dans l'Espagne ultracléricale d'avant Franco, la jeune Opus Dei - société de « laïcs » appelés à exercer leur « apostolat » dans le monde et leur vie quotidienne - suscite la plus extrême méfiance. Que les membres de l'Obra soient des « laïcs », ne portant sur eux aucun signe religieux distinctif, se lient par un voeu d'obéissance et choisissent (pour quelques-uns) la vie communautaire, est alors tellement original et subversif que l'Opus Dei va exciter pour longtemps les imaginations, aiguiser les controverses et les oppositions. Pendant la guerre civile, à Barcelone, la Phalange franquiste brûle les livres du fondateur.
L'Opus Dei touche en Espagne des ingénieurs, des médecins, des professeurs, des fonctionnaires, etc. Et c'est un autre procès de « conspiration » qui surgit : l'Obra cherche à infiltrer les milieux intellectuels, politiques, économiques, à « noyauter » tous les cercles d'affaires et de pouvoir. Ajoutons l'obstination qu'a mise Jose Maria Escriva à ses débuts pour faire reconnaître son oeuvre par le Vatican de Pie XII (1939-1958), et tous les ingrédients du « mystère » sont réunis : l'Opus Dei est une société secrète et élitiste, soumise au Vatican, haut lieu de toutes les intrigues et richesses. Depuis le XVIe siècle, les jésuites sont poursuivis par cette même légende noire.
Les associations antisectes ont décrit l'Opus comme une société occulte, militairement hiérarchisée, sous le joug de son gourou (le « fondateur », le « prélat »). Selon cette légende noire, l'aspirant devrait passer par un rituel initiatique, s'engager à tenir secrètes les règles de l'organisation, couper ses liens avec son environnement amical et familial. L'intransigeance dans la foi catholique se doublerait d'une discipline de fer. Le « surnuméraire » ou « numéraire » s'infligerait des pénitences sévères : jeûnes, mortification, autoflagellation, port du cilice comme le fait l'assassin Silas dans Da Vinci Code.
L'OEuvre passe aussi pour très riche. Elle brasse des affaires, érige des sanctuaires, des collèges, des universités, en Espagne, en Amérique latine, en Asie, etc. Son pouvoir n'aurait plus de limite. Les « opusiens » auraient infiltré l'appareil d'Etat en Espagne, l'armée, les banques, l'industrie, la presse. Ils auraient manipulé le pape qui ne leur ménage aucune faveur, pris le pouvoir au sommet de la hiérarchie catholique. Dans la perspective du conclave qui élira le successeur de Jean Paul II, la presse vaticaniste compte déjà les cardinaux qui lui sont le plus favorables.
La réalité est plus décevante. Les hommes et femmes engagés dans l'Opus le sont par libre consentement. Jamais les associations anti-sectes n'ont réussi à la faire figurer dans leurs « listes noires ». L'OEuvre a une stratégie d'expansion dans l'Eglise, mais compte peu d'évêques membres en exercice ou de cardinaux à la Curie. Dans la politique, elle traîne comme un péché historique la participation de sept hauts fonctionnaires, membres déclarés de l'Opus Dei, dans des gouvernements franquistes de 1957 à 1972. Mais pour le reste, que d'excès ! C'est faire beaucoup d'honneur à ses services de communication que de les confondre avec des agences d'infiltration des médias rappelant la période soviétique.
Cette légende noire, c'est l'Opus Dei elle-même qui l'a créée, par la liberté laissée à ses membres. Tout membre en effet est libre de sa participation à un mouvement politique ou à une association. L'Opus Dei n'est-elle donc qu'une oeuvre de perfectionnement individuel, de formation doctrinale au service de Dieu et de l'Eglise ? Ou une entreprise d'infiltration, à des fins de pouvoir et d'enrichissement, de tel parti, telle entreprise, tel gouvernement ? La réponse n'est ni dans la culture du secret ni dans la propagation d'erreurs, qui, même répétées cent fois, n'ont jamais fait une vérité.
Henri Tincq

12.26.2004

Le pape lance un appel à la paix au Proche-Orient et en Irak

LE MONDE | 25.12.04

Pour la vingt-septième fois depuis le début de son pontificat, en 1978, Jean Paul II, 84 ans, devait prononcer, samedi 25 décembre, sur la place Saint-Pierre à Rome, son message de Noël "urbi et orbi" (à la ville et au monde), principalement consacré à la situation au Proche-Orient et en Irak. Il devait prier les responsables des pays concernés de tout faire pour accélérer le retour à la paix. Compte tenu de son état de santé, le pape a dû renoncer à lire ce message depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, trop difficile à atteindre, à l'intérieur du palais apostolique, sur sa chaise roulante. Il ne devait pas non plus célébrer la longue messe solennelle du matin du 25 décembre, laissant ce soin au cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat et numéro deux du Vatican.

Jean Paul II avait toutefois tenu à célébrer la messe de minuit dans la basilique Saint-Pierre, retransmise en direct dans 72 pays. Eprouvé par la fatigue et la maladie, il a consacré son homélie réduite à une vingtaine de lignes - compte tenu de ses difficultés d'élocution - à la paix au Proche-Orient. Il a exprimé le souhait que "la Terre sainte, chère aux fidèles des trois grandes religions monothéistes, puisse connaître des temps de prospérité et de coexistence pacifique, dans le respect réciproque de ses habitants". Et ajouté : "Que cette terre soit sûre et hospitalière pour les pèlerins et pour tous ceux qui cherchent la vérité".

Le pape a encore imploré Dieu pour "l'humanité entière, marquée par de nombreuses épreuves" et lancé un appel aux dirigeants de tous les pays et responsables des organisations internationales afin qu'"ils s'engagent à fond pour établir la paix".

Un programme allégé d'activités lui a été recommandé pour 2005. Mais le pape a l'intention de voyager encore. Il devrait se rendre à Cologne, en août, aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), et il a accepté de célébrer une grand-messe à Varsovie le 19 juin 2005.

H. T.
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 26.12.04
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