5.06.2005

Benoît XVI adresse un signal d'apaisement aux protestants français

RELIGION Les réformés avaient réagi avec méfiance à son élection

Aix-en-Provence: de notre envoyée spéciale Sophie de Ravinel
[Le Figaro, 06 mai 2005]


C'est un geste inattendu et inédit. Benoît XVI, par le canal de la secrétairerie d'Etat du Vatican, a envoyé un message à l'Eglise réformée de France réunie en assemblée synodale annuelle jusqu'à dimanche.
Dans ce texte lu hier après-midi par Mgr Claude Feidt, archevêque d'Aix-en-Provence, le Pape a salué cordialement les participants, souhaitant qu'ils puissent «prendre avec audace leur part de l'annonce de l'Évangile» afin de rendre témoignage au Christ, «par leurs paroles et par leurs actes à Celui qui est venu en ce monde pour visiter tous ceux qui attendent le salut». Il a particulièrement souligné «le souci de l'unité», essentiel pour l'évangélisation dans «la société actuelle».
Répondant aux critiques et aux réactions de méfiance émises fin avril par les protestants après l'élection de Benoît XVI, ce message veut marquer la volonté des catholiques de poursuivre la voie de l'œcuménisme entreprise par Jean-Paul II. Mgr Feidt avait prévenu Rome, par le biais de la nonciature apostolique, de sa participation à cette assemblée et leur avait sans doute fait savoir qu'un geste marquant le dialogue serait bienvenu.
Hier, il était visiblement réjoui de pouvoir transmettre le message qui, selon lui, «n'a rien de diplomatique». D'autant que ce dernier contient le terme «Eglise» pour qualifier les protestants réformés, et non pas «communauté ecclésiale», comme cela avait été le cas dans le document controversé «Dominus Iesus», signé par le cardinal Ratzinger en l'an 2000. Déjà, dimanche dernier, à l'occasion de la Pâque célébrée par les orthodoxes, Benoît XVI avait envoyé un message aux «Eglises orthodoxes». Pour Mgr Feidt, «ce mot n'a pas été choisi au hasard.
Et malgré ce que l'on a pu dire sur le Pape, d'abord cardinal Ratzinger, son début de pontificat a été marqué par une claire volonté de dialogue».
Pour sa part, le pasteur Marcel Manoël, président de l'Eglise réformée de France, a accueilli ce texte «avec surprise». «C'est un geste positif», a-t-il estimé en ajoutant que cela ne serait pas «sans conséquences pour la suite».
Une réponse sera envoyée au Pape dans les prochaines semaines. «Pour parler très franchement, a affirmé Marcel Manoël, l'élection de Benoît XVI a été une surprise pour nous en raison des positions qu'il avait prises en matière œcuménique.» «Mais le théologien Ratzinger est quelqu'un qui connaît très bien le protestantisme par son origine allemande. Jean-Paul II, lui, le connaissait plus affectivement que théologiquement.»
Pour le pasteur, «le Pape actuel est capable de mesurer ce qui nous sépare et son travail à la Doctrine de la foi peut aussi l'aider à comprendre et à accepter qu'il puisse y avoir une seule Eglise de Jésus-Christ au travers de plusieurs visages».
Quant à Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante de France, il a «apprécié» ce message, qui a, cependant, «été sans doute voulu par la hiérarchie catholique en France comme marque d'apaisement». Une manière de prendre de la distance avec la portée du message.

5.02.2005

Premier appel solennel de Benoît XVI à la paix, surtout au Togo

ZF05050201

2005-05-02

ROME, Lundi 2 mai 2005 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a lancé son premier appel solennel à la paix, en particulier au Togo, dimanche à midi, depuis la fenêtre de son bureau, qui donne place Saint-Pierre.
C’était la première fois que Benoît XVI s’exprimait de cette fenêtre. Il a repris cette habitude de Jean-Paul II de lancer un appel en lien direct avec l’actualité, le dimanche après la prière mariale de midi. C’est de cette fenêtre que Jean-Paul II a appelé sans se lasser à la paix et au dialogue, ou à la libération des otages en Irak.
« En ces jours, confiait Benoît XVI, je me retrouve souvent à penser à tous les peuples qui souffrent de la guerre, des maladies et de la pauvreté ».
Il soulignait : « En particulier, je suis proche aujourd’hui des chères populations du Togo, bouleversées par de douloureuses luttes internes. »
« Pour toutes ces nations, concluait le pape, j’implore le don de la concorde et de la paix ».
On sait que le pape Benoît XVI a indiqué lui-même avoir choisi ce nom de Benoît en référence à son prédécesseur Benoît XV, élu en 1914 et infatigable promoteur de la paix en Europe. Il a aussi choisi ce nom en référence à saint Benoît de Nursie. Or, la devise bénédictine est la paix : « Pax ».
Benoît XVI a déclaré dès le premier jour de son service pétrinien vouloir lui aussi travailler à la réconciliation et à la paix entre les hommes.
Ses premières paroles, à l’issue de sa première messe comme pape, le 20 avril, en la chapelle Sixtine, ont été ce vœu : « Grâce et paix en abondance à vous tous ! ».
Dans ce discours-programme, il disait encore : « J'invoque de Dieu l'unité et la paix pour la famille humaine et je déclare la disponibilité de tous les catholiques à coopérer pour un développement social authentique, respectueux de la dignité de chaque être humain ».

Au Togo, des violences ont éclaté à la suite de la victoire électorale, dimanche dernier, 24 avril, du candidat gouvernemental à la présidentielle, Faure Gbnassingbé.
Selon l’agence missionnaire italienne Misna, une mission conjointe de l'Union Africaine (UA) et de la Communauté économique de l'Afrique Occidentale (CEDEAO) se compose de représentants ministériels du Nigeria – qui avec le chef d'État Olusegun Obasanjo détient la présidence en charge de l'UA – et du Niger, dont le président dirige en ce moment la CEDEAO.
L'organisation régionale avait envoyé 162 observateurs électoraux pour la consultation du 24 avril; dans leur rapport final, ils affirment que la consultation peut être considérée crédible, malgré une série d'incorrections.
L'opposition, déjà avant le vote, avait attaqué la CEDEAO, l'accusant de connivence avec le parti au pouvoir du président défunt Étienne Gnassingbé Éyadéma, mort en février après avoir passé 38 ans au pouvoir.
Les résultats provisoires du vote, dans l'attente de la confirmation de la Cour Constitutionnelle du Togo, ont attribué la victoire au fils du dictateur disparu, Faure Gnassingbé, avec 60% des préférences.
La CEDEAO comme le Nigeria ont qualifié « d'inconstitutionnel » le fait que le candidat de l'opposition mis en échec, Emmanuel Akitani-Bob, qui a exhorté mercredi dernier le peuple togolais à ne pas accepter l'issue des urnes, se soit proclamé président.
Un appel à « user du dialogue » et à « utiliser les voies légales de recours existantes » pour résoudre les divergences a été lancé par la CEDEAO et par l'OUA au terme d'une série de rencontres, samedi, organisées à Lomé avec des représentants du pouvoir et de l'opposition pour tenter de résoudre la crise.
« La violence ne peut que nuire aux efforts déployés pour bâtir une démocratie stable au Togo » indique un communiqué des deux organismes, cité par Misna.
Entre temps, la vie reprend lentement son cours dans la capitale, où ce matin un bon nombre d'habitants se sont rendus au travail, bien que des sources de Misna signalent que les zones de Bé et de Dékon se sont en grande partie vidées de leurs habitants, surtout des femmes et des enfants, par crainte de répression militaire sur les sympathisants de la formation d'opposition.
Certaines écoles ont rouvert leurs portes, mais dans celle d'Ablogamé (non loin de Bé) par exemple aucun élève ne s'est présenté et plusieurs enseignants manquent à l'appel. « Un sentiment de peur diffusée règne dans la ville et dans le pays » a déclaré à Misna Faustin Eyigbé, directeur de Radio Marie, la principale radio catholique du Togo, que les autorités ont fait fermer il y a quelques jours.
« La police nous a ordonné de suspendre toutes nos activités: j'ai moi-même été menacé de nuit chez moi et à présent je suis en clandestinité » a ajouté le directeur, contacté par téléphone dans une localité tenue secrète.
Comme lui, bien des Togolais ont choisi d'abandonner Lomé parce qu'ils craignent la violence des militaires ou de la police, et notamment les religieux, membres de l'Église catholique, évangélique ou méthodiste.
Des sources de Misna réfèrent qu'au moins deux pasteurs de l'Église presbytérienne ont été hospitalisés après avoir été passés à tabac. Les « bérets rouges » – unité spéciale de l'armée – auraient fait une incursion dans une église méthodiste mais son responsable avait déjà pris la fuite.
L'archevêque de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, aurait également par précaution quitté le siège épiscopal de Lomé; il aurait été semble-t-il accusé par le pouvoir (Rassemblement du peuple togolais, RPT) d'être trop proche de l'opposition. La situation serait tendue en outre à Atakpamé (environ 150 kilomètres au nord de Lomé) d'où arrivent des informations concernant la mort d'une soixantaine de personnes dans des affrontements entre sympathisants de l'opposition et les forces armées.
Les faits se seraient produits mardi et mercredi derniers mais ce bilan n'a été indiqué que récemment par des sources de la société civile locale. Il y aurait également 150 blessés et un nombre imprécis de disparus et de civils en fuite.
Des sources de Misna sur place confirment que de graves violences ont eu lieu ces derniers jours : « Il est difficile d'indiquer un bilan précis parce que les autorités sanitaires locales ont fourni un bilan d'environ 20 morts à l'hôpital, mais les victimes sont certainement plus nombreuses et les familles les ont déjà enterrées dans la brousse en dehors de la ville », a ajouté la même source.

Première allocution de Benoît XVI depuis sa « fenêtre »

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2005-05-02

Il évoque « l’autre fenêtre »

ROME, Lundi 2 mai 2005 (ZENIT.org) – Quelque cinquante mille personnes étaient au coude à coude place Saint-Pierre, dimanche 1er mai, à midi pour la première allocution du pape Benoît XVI depuis la fenêtre de son bureau, place Saint-Pierre.
Une semaine après l’inauguration solennelle de son pontificat, le pape a en effet achevé son déménagement, et les travaux restant à faire dans l’appartement pontifical le seront pendant l’été. Le pape est entré dans son appartement samedi après-midi vers 16 heures, après une dizaine de jours (entre son élection et son installation au palais apostolique) à la Maison Sainte-Marthe – où il avait choisi de ne pas habiter l’appartement le plus confortable.
« Je m’adresse à vous pour la première fois … » : le pape a été interrompu par des applaudissements avant de reprendre : « … pour la première fois depuis cette fenêtre, que la bien aimée figure de mon Prédécesseur a rendu familière à d’innombrables personnes dans le monde ».
Il soulignait : « De dimanche en dimanche, Jean-Paul II… ». Cette fois, le pape s’interrompait lui-même pour ajouter en montrant le ciel et en faisant allusion à son homélie de la messe des funérailles : « Et nous pensons aussi à l’autre fenêtre ». Applaudissements. Le pape écoutait et reprenait : « Jean-Paul II, fidèle à un rendez-vous devenu une aimable habitude, a accompagné pendant plus d’un quart de siècle l’histoire de l’Eglise et du monde et nous continuons à le sentir proche plus que jamais » : la foule manifestait son adhésion et sa joie.
Le pape remerciait aussi les fidèles de leurs voeux. « Mon premier sentiment, confiait Benoît XVI est encore de gratitude envers ceux qui m’ont soutenu en ces jours par la prière et envers ceux qui, de toutes les régions du monde m’ont envoyé des messages et des souhaits ».
L’évocation de « l’autre fenêtre » renvoie au 8 avril dernier, lorsque, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, le doyen du collège cardinalice, le cardinal Joseph Ratzinger, présidait la messe des funérailles de Jean-Paul II. Il achevait son homélie par cette image : « Pour nous tous demeure inoubliable la manière dont en ce dernier dimanche de Pâques de son existence, le Saint-Père, marqué par la souffrance, s’est montré encore une fois à la fenêtre du Palais apostolique et a donné une dernière fois la Bénédiction Urbi et Orbi. Nous pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, qu’il nous voit et qu’il nous bénit. Oui, puisses-tu nous bénir, Très Saint Père, nous confions ta chère âme à la Mère de Dieu, ta Mère, qui t’a conduit chaque jour et te conduira maintenant à la gloire éternelle de son Fils, Jésus Christ, notre Seigneur. Amen ».

Marcher vers « la pleine communion » : message du pape aux chrétiens d’orient

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2005-05-02

Benoît XVI leur souhaite d’heureuses fêtes de Pâques

ROME, Lundi 2 mai 2005 (ZENIT.org) – La première salutation du pape Benoît XVI depuis la fenêtre de son bureau, avant la prière mariale du « Regina Coeli », dimanche, à midi, a été pour les chrétiens orthodoxes d’orient qui célébraient Pâques. Il réaffirme, pour la troisième fois depuis son élection, la décision de marcher vers « la pleine communion ».
Le pape disait vouloir saluer avec « une affection particulière » les Eglises orthodoxes et les catholiques orientaux qui « justement ce dimanche fêtent la Résurrection du Christ ».
« A ces frères qui nous sont chers, continuait Benoît XVI en citant la salutation de Pâques en grec, j’adresse la traditionnelle et joyeuse annonce : Christo anesti ! Oui, le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ».
L’allocution était à nouveau interrompue par les applaudissements de la foule qui semblait joindre ses vœux à ceux du pape.
Le pape insistait sur l’engagement à l’unité en disant : « Je souhaite que cette célébration de Pâques soit pour eux une prière de foi et de louange chorale pour Celui qui est notre commun Seigneur, et qui nous appelle à marcher avec décision sur le chemin vers la pleine communion ». Les chrétiens rassemblés sur la place disaient leur enthousiasme par des applaudissements et des ovations.

Pour des gestes concrets

Dès sa première messe, au lendemain de son élection, en la chapelle Sixtine, mercredi 20 avril, le pape avait souligné que l’unité des chrétiens constituait un « devoir pressant ». Il disait se laisser « interpeller personnellement par cette question » et sa volonté de s’inscrire dans le « sillage » de ses prédécesseurs. Surtout, il appelait à des « gestes concrets ».
« C’est (…) en toute conscience, au début de son ministère dans l’Eglise de Rome que Pierre a baignée de son sang, que l’actuel successeur prend comme premier engagement celui de travailler sans épargner ses forces, à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ », a-t-il affirmé.
Il insistait : « Telle est son ambition, tel est son devoir pressant. Il est conscient que pour cela les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas. L’on a besoin de gestes concrets qui pénètrent les âmes et secouent les consciences, incitant chacun à cette conversion intérieure qui est la condition nécessaire à tout progrès sur le chemin de l’œcuménisme ».
« L’actuel successeur de Pierre se laisse interpeller personnellement par cette question, insistait le pape, et est disposé à faire ce qui est en son pouvoir pour promouvoir la cause fondamentale de l’œcuménisme. Dans le sillage de ses prédécesseurs, il est pleinement déterminé à exploiter toute initiative pouvant apparaître opportune pour promouvoir les contacts et l’entente avec les représentants des différentes Eglises et Communautés ecclésiales », insistait Benoît XVI.
Et au lendemain de l’inauguration de son pontificat, lundi 25 avril (cf. ZF050425), le pape a tenu à recevoir les représentants des autres confessions chrétiennes présentes à la célébration (cf. ZF050424), ou aux funérailles de Jean-Paul II, le 8 avril.
« Le chemin de la pleine communion voulue par Jésus pour ses disciples » implique « une docilité concrète afin que l’Esprit donne aux Eglises courage, douceur, fermeté, et espérance pour conquérir ce but », affirmait le pape.
Cela suppose aussi, ajoutait le pape, une prière continuelle pour obtenir du Bon Pasteur le don de l’unité de son peuple: « En vous saluant, disait-il, je voudrais rendre grâce au seigneur qui nous a bénis par sa miséricorde et qui a infusé en nous une disposition sincère à faire nôtre sa prière: Ut unum sint (« Que tous soient un »). Il nous a rendus toujours plus conscients de l’importance de marcher ensemble vers la pleine communion ».
« Avec une amitié fraternelle, continuait le pape, nous pouvons échanger les dons reçus de l’Esprit et nous nous sentons poussés à nous encourager mutuellement pour énoncer le Christ et son message au monde, qui apparaît souvent aujourd’hui troublé et inquiet, inconscient et indifférent ».

Passion commune pour l’unité

Beaucoup a déjà été fait sous le pontificat de Jean-paul II, a souligné Benoît XVI, en ajoutant que la participation au deuil de l’Eglise à l’occasion de la disparition de son pasteur a démontré « combien la passion commune pour l’unité est vraie et grande ».
En français, le 25 avril, le pape ajoutait ces réflexions: « Notre rencontre de ce jour est particulièrement significative. Elle permet avant tout au nouvel Évêque de Rome, Pasteur de l’Église catholique, de répéter à tous, avec simplicité: Duc in altum! Allons de l’avant dans l’espérance. Sur les traces de mes Prédécesseurs, en particulier Paul VI et Jean-Paul II, je ressens fortement le besoin d’affirmer de nouveau l’engagement irréversible, pris par le Concile Vatican II et poursuivi au cours des dernières années grâce aussi à l’action du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens. Le chemin vers la pleine communion voulue par Jésus pour ses disciples comporte dans une docilité concrète à ce que l’Esprit dit aux Églises, courage, douceur, fermeté et espérance de parvenir au but. Il comporte par-dessus tout la prière insistante et d’un même cœur, pour obtenir du Bon Pasteur le don de l’unité pour son troupeau ».
Il ajoutait, toujours en français, ce 25 avril : « Comment ne pas reconnaître avec un esprit de gratitude envers Dieu que notre rencontre a aussi la signification d’un don déjà accordé ? En effet, le Christ, le Prince de la Paix, a agi au milieu de nous, il a répandu à pleines mains des sentiments d’amitié, il a atténué les discordes, il nous a enseigné à vivre avec une plus grande attitude de dialogue, en harmonie avec les engagements propres à ceux qui portent son nom. Votre présence, chers Frères dans le Christ, au-delà de ce qui nous divise et qui jette des ombres sur notre communion pleine et visible, est un signe de partage et de soutien pour l’Évêque de Rome, qui peut compter sur vous pour poursuivre le chemin dans l’espérance et pour croître vers Lui, qui est la Tête, le Christ ».

Election des card. Sodano et Etchegaray comme doyen et vice-doyen

ZF05050210

2005-05-02


ROME, Lundi 2 mai 2005 (ZENIT.org) – Le cardinal Sodano a été élu doyen du collège des cardinaux et le cardinal Etchegaray vice-doyen.
Jusqu’ici, le cardinal secrétaire d’Etat, Angelo Sodano était vice-doyen. C’est en tant que tel qu’il lui était revenu de demander au cardinal Ratzinger, doyen du collège, s’il acceptait la charge d’évêque de Rome, lors du conclave. Normalement la question est posée par le doyen.
Jusqu’en 1965, cette charge était déterminée par l’ancienneté de nomination comme « cardinal évêque », comme c’est le cas pour le cardinal « proto-diacre », et le « proto-prêtre ».
Mais Paul VI en fit une charge élective parmi les six cardinaux évêques. Actuellement, ce sont les cardinaux Sodano, Lopez Trujillo, Gantin, Etchegaray, Re et Arinze, nommé la semaine passée. Ils se sont ensuite réunis pour élire leur nouveaux doyen et vice-doyen.
Le cardinal Roger Etchegaray, 82 ans, a été élu comme vice-doyen. Rappelons que le cardinal français est président émérite de deux dicastères, Justice et Paix et Cor Unum, et qu’il a été le président du comité du Grand Jubilé de l’An 2000.
Le rôle du doyen et du vice-doyen ne se cantonne pas au moment de la vacance du Siège apostolique. En 2003, par exemple, les cardinaux Sodano, en tant que secrétaire d’Etat, et Ratzinger, doyen du collège cardinalice, avaient invité à Rome tous les cardinaux pour la célébration du 25e anniversaire du pontificat de Jean-Paul II.

Rumeur, insulte ou injure : ce n’est pas cela informer, déclare Mgr Vingt-Trois

ZF05050211

2005-05-02

ROME, Lundi 2 mai 2005 (ZENIT.org) – « La rumeur, l’insulte ou l’injure, ne peuvent tenir lieu d’information dans une société démocratique », a déclaré l’archevêque de Paris, faisant allusion aux propos injurieux tenus par une émission de télévision française au lendemain de l’élection du pape Benoît XVI.
Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a fait allusion ces réactions lors de la messe d’action de grâce pour l’élection du pape Benoît XVI, dimanche 1er mai, en la cathédrale Notre-dame (cf. http://catholique-paris.cef.fr), en présence de quelque 6 000 fidèles et de quelque 150 représentants du Corps diplomatique.
Le vendredi 22 avril, la conférence des évêques de France indiquait dans un communiqué : « Dans l’édition du mercredi 20 avril 2005 des « Guignols de l’Info », Canal + a diffusé une séquence particulièrement injurieuse à l’égard du Pape Benoît XVI. Celle-ci travestit d’une manière inacceptable la figure du Pape et les valeurs qu’il incarne et elle assimile tout ressortissant allemand au plus abominable des régimes. Devant la gravité de l’offense, le Secrétaire général de la Conférence des évêques de France vient de saisir le CSA afin que les mesures qui s’imposent soient prises dans les meilleurs délais ».
L’insulte visait non seulement le chef de l’Eglise catholique, mais un chef d’Etat.
Dans la soirée de ce 22 avril, la chaîne a diffusé un communiqué pour exprimer ses « regrets », reconnaissant « le caractère outrancier et déplacé de cette séquence » et a présenté « ses excuses auprès de tous ceux qu’elle a pu heurter ». La séquence a été retirée du site Internet.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF, www.crif.org) a également réagi en faisant part de son « indignation », devant la caricature télévisée du pape, et a déploré la façon dont a été présenté le fait que le jeune Joseph Ratzinger a été contraint d’appartenir aux « Jeunesses hitlériennes ».
« Il est plus que vraisemblable que si les auteurs de cette émission avaient eu le même âge et étaient nés dans le même pays que le pape, ils auraient été membres de cette organisation », souligne le CRIF.
Le comité souligne par ailleurs que le pape Benoît XVI a « largement montré son refus de l'antisémitisme »

Le nouveau pape, Benoît XVI, renoue avec l'Angélus du dimanche

LEMONDE.FR | 02.05.05 | 13h59  •  Mis à jour le 02.05.05 | 14h41

BENOÎT XVI a renoué, dimanche 1er mai à midi, avec la prière publique de l'Angélus, depuis la fenêtre du troisième étage du palais apostolique du Vatican. Plusieurs dizaines de milliers de pèlerins l'attendaient place Saint-Pierre. Jean Paul II était apparu à cette fenêtre, pour la dernière fois, trois jours avant sa mort, mercredi 30 mars, incapable de prononcer le moindre mot. " Je m'adresse à vous pour la première fois depuis cette fenêtre que la figure bien-aimée de mon prédécesseur a rendue familière à d'innombrables personnes, a commenté le nouveau pape. Fidèle à ce rendez-vous devenu une aimable coutume, Jean Paul II a accompagné, pendant plus d'un quart de siècle, l'histoire de l'Eglise et du monde."
Benoît XVI n'entend pas renoncer à cet usage. On le disait plus sobre, mais il a montré, dimanche, qu'il aimait aussi ce type de rencontre avec les pèlerins de Rome. Il a salué les Eglises orthodoxes qui célébraient Pâques ce même dimanche 1er mai, par la formule rituelle de ce jour dans l'orthodoxie : " Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité." Et, insistant de nouveau sur le thème de l'unité, il a ajouté : " Je souhaite que la célébration de la Pâque soit pour nos frères orthodoxes une prière de foi en Celui qui est notre Seigneur commun et nous appelle à parcourir, avec décision, le chemin vers la pleine communion."
Puis le nouveau pape a évoqué la Fête du travail qui, pour le calendrier catholique, est celle de saint Joseph, " patron des travailleurs". Cette fête vise à " souligner l'importance du travail et de la présence de l'Eglise dans le monde ouvrier", a-t-il dit. " Je souhaite que le travail ne manque pas, spécialement pour les jeunes, et que les conditions de travail soient toujours plus respectueuses de la dignité de la personne humaine." Des propos très applaudis. Aux associations de travailleurs chrétiens italiens (ACLI) venus nombreux, Benoît XVI a encore exprimé son souhait que " la solidarité, la justice et la paix soient des piliers pour l'unité de la famille humaine".

" CHÈRES POPULATIONS DU TOGO"

Conformément à la pratique de son prédécesseur, il a enfin saisi l'occasion de ce premier Angélus pour évoquer la situation du monde. Il s'est dit très proche des " chères populations du Togo, terrassées par de douloureuses luttes internes". Et il a invité à la prière pour " tous les peuples qui souffrent à cause des guerres, des maladies et de la pauvreté".
Benoît XVI a emménagé, samedi, dans les appartements du palais apostolique qui étaient restés vides depuis la mort de Jean Paul II. Il a commencé à consulter ses collaborateurs de la Curie, qu'il reçoit un par un. Des changements sont attendus (beaucoup de titulaires de postes ont atteint l'âge de la retraite), mais le pape semble vouloir prendre son temps avant de procéder aux renouvellements nécessaires. Son style s'affirme, plus retenu que celui de Jean Paul II, mais c'est le choix des hommes qui sera le plus significatif du cours donné au nouveau pontificat.
Le pape a aussi approuvé, samedi, l'élection du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat, comme doyen du Sacré Collège et celle du cardinal français Roger Etchegaray, ancien président du Conseil justice et paix, comme vice-doyen. Le cardinal Sodano était déjà vice-doyen, et il supplée comme doyen, sans surprise, le cardinal Ratzinger. Les cardinaux évêques (l'ordre le plus élevé - purement honorifique - dans le Sacré Collège) doivent être au nombre de six. Benoît XVI, qui n'en fait plus partie, a donc promu le cardinal nigérian Francis Arinze préfet de la Congrégation pour le culte divin.

Henri Tincq

Article paru dans l'édition du 03.05.05

5.01.2005

Le nouveau Pape en apôtre de la «dignité humaine»

(Avec AFP.)
[Le Figaro, 01 mai 2005]

Benoît XVI a marqué le 1er mai par un appel au respect de la dignité humaine au travail et a adressé un salut affectueux aux chrétiens orthodoxes qui célébraient dimanche la fête de Pâques, à l'occasion de la prière de Regina Caeli qu'il dirigeait pour la première fois de la fenêtre des appartements pontificaux au Vatican.
Le pape a aussi évoqué la «figure aimée» de son prédécesseur Jean Paul II, décédé le 2 avril, qui avait fait du traditionnel rendez-vous dominical avec les fidèles massés place Saint-Pierre une «aimable habitude» accompagnant «plus d'un quart de siècle l'histoire de l'Eglise et du monde».
Plus de 50.000 personnes, parmi lesquels de nombreux membres de l'Association chrétienne des travailleurs chrétiens et du syndicat d'inspiration chrétienne CISL, ont chaleureusement applaudi Benoît XVI lorsqu'il est apparu peu avant midi à la fenêtre où les fidèles avaient pu pour la dernière fois apercevoir Jean Paul II le 30 mars.
Le pape a rappelé que le 1er mai était depuis 50 ans pour les catholiques la fête de Saint Joseph Artisan, instituée par Pie XII «pour souligner l'importance du travail et de la présence du Christ et de l'Eglise dans le monde du travail».
Il a souhaité «que le travail ne manque pas, particulièrement aux jeunes, et que les conditions du travail soient toujours plus respectueuses de la dignité de la personne humaine».
«La solidarité, la justice et la paix sont les piliers sur lesquels construire l'unité de la famille humaine», a-t-il souligné, interrompu par des applaudissements nourris.
Benoît XVI a également a salué «avec une affection particulière» les Eglises orthodoxes qui fêtaient dimanche le jour de Pâques.
«A nos chers frères je retourne la traditionnelle annonce de joie: Christ est ressuscité», a-t-il dit. «Je souhaite de tout coeur que la célébration de la Pâques soit pour eux une prière de foi et de louange à Celui qui est notre Seigneur commun et qui nous appelle à parcourir avec décision le chemin vers la pleine communion», a-t-il ajouté.
Après la prière de Regina Caeli (qui remplace l'Angelus pendant la période suivant Pâques), le pape a exprimé une pensée pour »tous les peuples qui souffrent à cause de la guerre, la pauvreté et la maladie« et à imploré «pour toutes ces nations (...) le don de la concorde et de la paix».
«Je me sens aujourd'hui particulièrement proche des chères populations du Togo bouleversées par de douloureuses luttes internes», a-t-il dit.
Le Togo connaît de graves troubles depuis l'annonce mardi de la victoire de Faure Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple Togolais (RPT, ancien parti unique, au pouvoir) et fils de l'ancien dirigeant Gnassingbé Eyadema.
Joseph Ratzinger, 78 ans, devenu pape le 19 avril sous le nom de Benoît XVI, a quitté samedi la résidence Sainte-Marthe du Vatican où il logeait provisoirement depuis son élection, pour prendre possession des appartements pontificaux laissés vides depuis la mort de Jean Paul II.
Benoît XVI, qui a célébré le 24 avril la messe d'inauguration de son pontificat, recevra mardi la visite du président italien Carlo Ciampi. Samedi, il prendra possession du diocèse de Rome, dont le pape est l'évêque, lors d'une célébration en la basilique Saint-Jean de Latran.

Rome: Le cardinal polonais Deskur défend le Père Hejmo

Une manœuvre incompréhensible visant à entacher l'Eglise

Rome, 1er mai 2005 (Apic) Les accusations portées contre le père Hejmo sont absurdes et ne viseraient qu'à nuire à l'image du pape et à l'Eglise. C'est ce que déclare le cardinal Deskur dans une interview du 1er mai dans le quotidien La Repubblica.
"C'est une histoire absurde, inexplicable", a déclaré le cardinal Andrzej Maria Deskur, interrogé sur les accusations récemment portées contre le père Konrad Hejmo. Selon le président émérite du Conseil pontifical pour les communications sociales, interviewé par la Repubblica le 1er mai 2005, cela relèverait plutôt d'une tentative de nuire à l'image du pape et à l'Eglise.
Le père polonais Konrad Hejmo, à Rome depuis 1979, a récemment été accusé par Leon Kleres, directeur de l'Institut pour la mémoire à Varsovie (IPN), d'être un espion ou plus précisément 'un contact opératif' des services de sécurité communistes polonais au Vatican. Des accusations que le dominicain responsable des pèlerins polonais à Rome a immédiatement réfutées.
"C'est un nuage de poussière soulevé peut-être pour d'autres motifs que j'ai du mal à comprendre", a déclaré pour sa part le cardinal Andrzej Maria Deskur.
"Croyez-moi le père Hejmo n'a jamais été dépositaire d'aucun secret du Vatican", a-t-il affirmé. Ce prêtre dominicain qui "organisait des pèlerinages de la Pologne à Rome et au Vatican" connaissait seulement "les choses relevant du domaine public connues de tous". "Il était au courant des pèlerinages, il connaissait peut-être les horaires des audiences papales" régulièrement rendus publics", a expliqué le cardinal âgé de 81 ans.

"Je ne vois pas ce qu'il aurait pu savoir d'autre".

Selon ce vieil ami de Karol Wojtyla, "peut-être que quelqu'un cherche, mais sans y réussir, à éclabousser la mémoire d'un grand pape comme Jean Paul II", qui a marqué l'histoire de l'Eglise et du monde. "Peut-être que le diable travaille à sa façon pour créer le désordre dans l'Eglise et chez les croyants", a-t-il encore suggéré. "Mais il n'y arrivera pas. J'en suis sûr", a-t-il conclu. (apic/imedia/ar/vb)

01.05.2005 - apic
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