10.05.2005

Benoît XVI accorde la 1e interview télévisée d'un pape dans l'histoire

AFP 05.10.05 | 18h03

Le pape Benoît XVI a accordé, pour la première fois dans l'histoire de la papauté, une interview télévisée qui sera diffusée par la chaîne publique polonaise TVP1 le 16 octobre, a déclaré mercredi à l'AFP un porte-parole de la chaîne."L'entretien qui dure 16 minutes a été réalisé à notre demande le 20 septembre dans la résidence d'été du pape à Castelgandolfo", a déclaré Szymon Chrostowski."Jean Paul II a répondu à plusieurs reprises aux questions des journalistes de télévision, mais pour la première fois dans l'histoire de la papauté un souverain pontife s'assied en face d'une caméra et répond à des questions pendant aussi longtemps", a déclaré à l'AFP le père Andrzej Majewski, qui a réalisé l'entretien en italien."C'est une interview très personnelle. Le pape y décrit librement, sans recourir à des notes, la silhouette de son prédécesseur et parle de l'amitié qui le liait à Jean Paul II", a ajouté Andrzej Majewski, qui est responsable des émissions religieuses à la TVP1.Selon M. Chrostowski, lors de l'interview, Benoît XVI parle également de son pontificat et des tâches qu'il s'est fixées.Le pape répond aussi à une question sur un éventuel pèlerinage en Pologne et s'adresse en polonais aux compatriotes de Jean Paul II. Mais le porte-parole s'est refusé à donner tout autre détail sur l'interview qui est soumise à un strict embargo avant sa diffusion à 20H10 (18H10 GMT)."Avant de demander l'interview, nous avons sondé les proches du pape. Après leur feu vert, nous avons rédigé les questions et les avons envoyées au Saint-Siège. La réponse est arrivée quinze jours après", a ajouté Andrzej Majewski.L'interview sera diffusée à l'occasion de la 5e journée papale en Pologne, instaurée en 2000 pour propager l'enseignement de Jean Paul II dans son pays natal. Le 16 octobre est l'anniversaire de l'élection en 1978 du cardinal de Cracovie Karol Wojtyla sur le trône pontifical, où il a pris le nom de Jean Paul II.

Vatican - Restriction des informations sur le synode

Reuters 05.10.05 | 17h58

Le Vatican a décidé de restreindre les informations fournies à la presse sur le synode des évêques à la suite de sa couverture, jugée trop détaillée, de certains débats sur des questions controversées. Le célibat des prêtres et l'opportunité de permettre la communion aux hommes politiques qui défendent l'avortement figurent parmi ces sujets controversés dont la presse italienne a fait ses choux gras. Les prêtres chargés d'informer les journalistes sur le synode, qui s'est ouvert lundi à huis clos, ont déclaré qu'ils n'étaient plus autorisés désormais qu'à mentionner le thème des interventions des prélats, sans évoquer les débats qui suivent. Ces restrictions, décidées mercredi matin, ont pour objectif officiel de "permettre aux évêques de parler plus librement".

10.04.2005

Les évêques chinois absents du synode

VATICAN Pékin n'a pas autorisé les quatre prélats à se rendre à Rome pour l'assemblée qui s'est ouverte hier.

Hervé Yannou
[Le Figaro, 04 octobre 2005]


POUR LA PREMIÈRE SÉANCE du synode des évêques à Rome, lundi, les quatre fauteuils des évêques chinois invités par Benoît XVI à cette assemblée consultative sont restés vides. Pékin ne leur a pas délivré leur visa. «La Chine et le Vatican sont d'accord» sur cette décision, auraient rapporté des officiels chinois, expliquant que pour organiser une telle visite, il faut des relations diplomatiques.
C'est justement l'un des grands objectifs du Saint-Siège depuis l'avènement de Benoît XVI. L'invitation lancée à trois évêques de l'Eglise officielle chinoise et à un évêque de l'Eglise clandestine fidèle à Rome avait valeur de ballon d'essai. Au Vatican, l'optimisme n'est que de façade. Comme aucune réponse officielle, positive ou négative, de Pékin n'est parvenue au Saint-Siège, on espère encore que les évêques pourront rejoindre Rome durant les trois semaines du synode.
Selon l'analyse de Mgr Nikola Eterovic, secrétaire général du synode et ancien diplomate, la République populaire de Chine, «aurait intérêt à ce qu'ils viennent, sinon ce serait le seul pays dont les évêques seraient absents» . Même le Vietnam communiste, qui n'a pas d'ambassadeur auprès du Pape, a laissé ses deux évêques participer au synode.
Dans les couloirs du Vatican, on affirme malgré tout qu'il n'est pas question de rompre le dialogue avec Pékin, même si on estime parfois avoir été «trompé». Les diplomates du pape préparaient la venue des évêques depuis un an avec l'ambassade de Chine en Italie. L'âge avancé de certains évêques invités, le fait de ne pas avoir adressé cette invitation directement à Pékin, ou les divisions au sein de l'Association patriotique de l'Eglise officielle apparaissent comme des excuses de mauvaise foi. Si les autorités l'avaient voulu, les évêques seraient venus.
Une délégation du Conseil chrétien de Chine, regroupant les Eglises protestantes du pays, n'avait pas été autorisée, à la mi-septembre, à se rendre à Rome pour participer à un colloque sur les relations entre Eglises chrétiennes chinoises et européennes. Cette interdiction avait alors été interprétée comme le signe de l'aveuglement politique de l'empire du Milieu face à la réalité religieuse.

10.02.2005

La Stasi a surveillé Benoît XVI pendant plusieurs années, selon "Bild am Sonntag"

International

AP | 02.10.05

BERLIN (AP) -- La Stasi a espionné Joseph Ratzinger, devenu aujourd'hui le pape Benoît XVI, pendant plusieurs années à partir de 1974, révèle dimanche l'hebdomadaire allemand "Bild am Sonntag".
D'après le journal, la police secrète de l'ex-Allemagne de l'Est a surveillé de près le cardinal pendant des années, considérant qu'il était l'un des plus dangereux critiques du communisme.
"Bild am Sonntag" publie des extraits d'épais dossiers montrant que la Stasi avait rassemblé des éléments biographiques, des informations recueillies par ses agents et cherchait à connaître à l'avance ces moindres faits et gestes.
Selon le journal, le cardinal était suivi de si près par la Stasi, que les services est-allemands savaient, deux ans avant l'annonce officielle en 1981, qu'il allait être nommé préfet de la congrégation de la doctrine de la foi au Vatican, poste qu'il occupait encore avant d'être élu pape cette année après la mort de Jean Paul II.
"Bild am Sonntag" dit avoir reçu l'autorisation personnelle du pape pour publier des extraits des dossiers. Mais le Vatican s'est refusé dimanche à tout commentaire sur les informations parues dans le journal.
La grande amitié qui liait le cardinal Ratzinger au pape polonais Jean Paul II, auquel la plupart des Polonais reconnaissent un rôle crucial dans la fin du communisme dans leur pays, était considérée par la Stasi comme particulièrement dangereuse, d'après le journal.
"Depuis le milieu des années 70, Ratzinger est un ami proche de l'ancien cardinal Wojtyla, pour le pontificat duquel il a travaillé très dur et qui lui a demandé en 1980 d'organiser le soutien de l'Eglise en Allemagne de l'Ouest aux développements révolutionnaires en Pologne", est-il écrit dans l'un des dossiers publiés, qui fait allusion aux manifestations du syndicat Solidarité contre le régime communiste.
Les autorités de l'ex-RDA (République démocratique allemande) craignaient que le cardinal Ratzinger "n'ait une influence croissante sur le parti-pris anti-communiste de l'Eglise catholique particulièrement en Amérique latine", selon les extraits publiés par "Bild am Sonntag".
Le journal livre par ailleurs le commentaire d'un agent sur la personnalité de celui qui allait devenir pape: "il a un certain charme, même s'il peut sembler un peu timide de prime abord". AP
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