9.15.2005

Après Mgr Courtney, Mgr Locati

Le 14 juillet dernier Mgr Luigi Locati, vicaire apostolique de Isiolo, au Kenya, était abattu par des inconnus alors qu'il regagnait son domicile après avoir soupé au centre paroissial. L’assassinat de ce prélat missionnaire italien de 77 ans intervenait alors qu’il attendait la nomination de son successeur pour partir en retraite. Comme un tragique trait du destin, Mgr Michael Courtney, nonce apostolique au Burundi, avait lui aussi été mortellement blessé dans une embuscade dans le sud-ouest du pays, près du village de Minago (40 kilomètres au sud de la capitale Bujumbura), le 29 décembre 2003, alors qu’il s’apprêtait à prendre de nouvelles fonctions à Cuba. Son assassinat avait provoqué une vive émotion, tant il s’agissait d’un cas sans précédent. Aucun représentant diplomatique du Saint-Siège n'avait jamais été tué, même dans les périodes les plus troublées du XXe siècle.
Mgrs Locati et Courtney ont payé de leur vie leur engagement au service de la paix en Afrique. Le second est mort dans des conditions qui restent encore largement troubles. Selon le président burundais, Domitien Ndayozeye, le nonce avait été la cible désignée d’une attaque. « Comme le nonce se trouvait dans son véhicule habituel avec tous les signes distinctifs, je suis presque persuadé que la personne qui a tiré sur lui l’a fait sciemment », avait-il déclaré après s’être incliné devant la dépouille mortelle du diplomate. Il s’est toutefois refusé à établir des responsabilités précises, se bornant à indiquer que la région dans laquelle l’attaque a eu lieu «est bien connue pour être un fief des FNL (Forces nationales de libération), mais c’est aussi une région qui était un passage de beaucoup de Burundais et d’étrangers».
Plus catégorique, le porte-parole de l’armée Augustin Nzabampema a estimé que « le nonce a été victime d’une embuscade tendue par des éléments des FNL ». De même, le président de la conférence des évêques du Burundi accuse nommément les FNL de l'avoir «exécuté». Cependant, ces derniers ont immédiatement démenti toute implication, bien qu’ils ne soient pas associés au compromis de paix conclu avec le pouvoir par l’autre mouvement rebelle des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), en octobre. «Nous n’avons rien contre le nonce. Nous avons des hommes dans la zone où il a été attaqué, mais je jure que ce n’est pas eux qui l’ont attaqué».
Dans le cas du meurtre de Mgr Locati, l’enquête a été moins alambiquée. Six hommes, dont le prêtre catholique kenyan, père Peter Malley Guyo Wako, ont été rapidement arrêtés. Le 7 septembre, leur procès a été renvoyé au 5 décembre prochain, selon des sources judiciaires à l’Agence France Presse (Afp), sans préciser les motifs du renvoi. Ils resteront en prison jusqu’à l’ouverture du procès qui se tiendra devant la Haute Cour de Nairobi. S’ils devaient être jugés coupables, ils pourraient risquer la peine de mort, qui n’est toutefois plus appliquée au Kenya depuis 1987. Avant de décider le renvoi, le tribunal avait entendu l’avocat des accusés, Ojwang Agina, d’après qui ses clients, se déclarant non coupables, auraient subi des pressions et intimidations après avoir dénoncé des tortures subies à plusieurs reprises en prison.
D’après les rumeurs les plus diffuses en circulation, le vicaire apostolique de Isiolo, environ deux cents kilomètres au nord de Nairobi, aurait été tué à cause d’oppositions et de jalousies relatives à son activité intense en faveur des jeunes et des malades, ayant ouvert des écoles et des dispensaires dans son diocèse. Sur indication précise de monseigneur Locati, ces structures étaient toutes ouvertes à tous, dans une zone caractérisée par une forte présence de la communauté Borana, en majorité musulmane.

Le mur de la discorde

Semaine du jeudi 15 septembre 2005 - n°2132 - Monde
Israël-Vatican

Un colonel de l’armée israélienne était la semaine dernière à Rome pour y rencontrer des dirigeants du Vatican à propos du tracé de la barrière et du mur construits par Israël autour de la Cisjordanie. En plusieurs points, notamment à l’est et au sud de Jérusalem, le tracé de cette clôture traverse des terres appartenant à l’Eglise, ce qui a provoqué les protestations d’une vingtaine de congrégations. Faute d’un accord, le «mur de Jérusalem» ne pourra pas être achevé, comme prévu, à la fin de cette année.

9.14.2005

Le pape bénit la statue du fondateur de l'Opus Dei au Vatican

Bron: Belga

14/9/2005 14:26


CITé DU VATICAN 14/09 (BELGA) = Benoît XVI a inauguré mercredi une statue de saint Josemaria Escrivà de Balaguer, le fondateur de l'Opus Dei, lui conférant ainsi l'honneur de figurer parmi les saints représentés au Vatican. Mgr Javier Echeverria, le deuxième successeur de saint Josemaria Escrivà, s'est réjouit du fait "qu'à partir d'aujourd'hui la statue du saint +s'inscruste+ de façon pérenne dans la basilique Saint-Pierre". Le souverain pontife s'est borné pour sa part à bénir sans aucun commentaire la statue, une oeuvre de cinq mètres de hauteur de l'artiste romain Romano Cosci. Dans un bref discours, le sculpteur a estimé que le saint l'avait miraculeusement sauvé d'une chute de l'échafaudage sur lequel il travaillait. L'Opus Dei, fondée en 1928, est une puissante organisation conservatrice catholique aussi appelée "l'Oeuvre". Elle compte 80.000 membres à travers le monde, essentiellement des laïcs. Elle est aussi surnommée péjorativement "la pieuvre de Dieu" en Espagne où elle a joué un rôle politique majeur dans la période du franquisme et de l'après-franquisme. (GFR)
Belga(Belga Feed)

"Aucune guerre n'est sainte", conclut le sommet interreligieux de Sant'Egidio

LE MONDE | 14.09.05 | 13h58 • Mis à jour le 14.09.05 | 13h58
LYON de notre envoyé spécial

Un imam espagnol prend à témoin le public de l'injustice de la presse de son pays. Il tend la manchette d'un journal qui déclare : "Ben Laden n'est pas notre ennemi. Al-Zarkaoui n'est pas notre ennemi. Notre ennemi, c'est le Coran". Comment sortir de la confusion entre islam et islamisme ? De l'islamophobie née de l'instrumentalisation du nom de Dieu par les fanatiques religieux ? Les attentats de Londres, les destructions de synagogues à Gaza ont pesé sur la 19e rencontre de la communauté de Sant'Egidio - le – Davos des religions – qui a attiré 5 000 personnes à Lyon du 11 au 13 septembre.
Acte liturgique de résistance à cet enchaînement de violences, une "procession de paix" a conduit, mardi soir dans les rues de Lyon jusqu'au théâtre gallo-romain de Fourvière -– lieu des premiers martyrs des Gaules –-, des rabbins de Jérusalem, des musulmans marocains, irakiens ou saoudiens, des cardinaux, des pasteurs protestants, des prélats orthodoxes, des vénérables bouddhistes ou taoïstes. Chaque confession avait prié peu avant, dans son rite, dans différents lieux de la ville.
On a fait mémoire d'Hiroshima et d'Auschwitz. Puis le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, et Andrea Riccardi, fondateur de Sant'Egidio, ont lu un appel ratifié par tous les religieux présents : "Le monde est fatigué de vivre dans la peur. Les religions ne veulent pas de la guerre, du terrorisme (...). Celui qui se sert du nom de Dieu pour légitimer la violence avilit la religion. Aucune guerre n'est jamais sainte."
Voeu pieux ? Pas pour un homme comme Mgr Rowan Williams, archevêque de Canterbury, chef de la Communion anglicane, venu témoigner à Lyon que les attentats de Londres n'avaient entamé en rien la coopération en Grande-Bretagne entre les Eglises et la communauté islamique : "L'idéologie destructrice de ceux qui ont provoqué des carnages à Londres ne peut être la fin de l'histoire".
Les autorités musulmanes ont aussi condamné tout terrorisme au nom de l'islam : "Le terrorisme est contraire à la civilisation, à la morale, au droit de l'islam et à son humanité" , s'est écrié Ezzedin Ibrahim, venu des Emirats arabes unis. Un front commun des religieux modérés est donc né à Lyon. Le dialogue entre chrétiens, juifs et musulmans – - les trois monothéismes suspects d'être porteurs, par leurs textes et leur tradition, de violences - – reste la seule "alternative" , la seule attitude "réaliste" face aux extrémismes.

"TERRIBLES SIMPLIFICATIONS"

Des voies ont été explorées : sceller un pacte de non-agression et de défense mutuelle entre les religions ; obliger chaque ministre du culte à signer un document l'obligeant à lutter contre toute dérive ; amputer les textes sacrés (Bible, Coran, etc.) des citations les plus violentes, comme le suggérait une partie du public. Ce qui a fait sursauter Rowan Williams : " Mais on ne peut pas découper la Bible avec des ciseaux !" . "Qui sommes-nous pour toucher à la Bible ?" , renchérit Amos Luzzatto, président de la communauté juive d'Italie, alors qu'un intellectuel iranien observait que l'une des tâches à venir serait de distinguer, dans le Coran, ce qui est "historique" - – donc sujet à évolution - – et ce qui est "permanent" . Tous convergeaient pour dire que les textes étaient moins en cause que la capacité des croyants à les discuter, les approfondir, les transmettre.
Mettre en cause l'islam conduit à l'impasse. Nombre d'orateurs ont déploré les "terribles simplifications" à son égard. " Il n'y a pas d'islam global, ajoutait Andrea Riccardi. Il n'y a pas un islam tout vert, ou tout noir, ou tout rouge" . La seule vraie issue est de "combattre les pauvretés" , terreau des radicalismes religieux, de dégager les voies d'un "nouvel humanisme laïque" et de perpétuer cet "esprit d'Assise" qu'avait su créer Jean Paul II, en réunissant dans la ville de saint François, en Italie, les responsables de toutes les religions du monde pour prier, s'écouter, se connaître et se reconnaître.

Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 15.09.05

Clôture de la 19e Rencontre internationale pour la paix à Lyon

Jerusalem Post Edition Française 8:12 | 14 septembre, 2005

La 19e Rencontre internationale pour la paix, organisée par la communauté Sant'Egidio depuis dimanche à Lyon s'est achevée mardi 13 septembre au théâtre gallo-romain de Fourvière avec la proclamation de l'Appel de paix 2005 dans lequel le dialogue entre les différents représentants religieux a été mis en avant.
Organisée pour la première fois en France, cette manifestation interreligieuse a rassemblé au total 5 000 participants, venus en grande partie d'Italie, d'Allemagne et d'Europe de l'Est.
Plusieurs exemples d'entente interreligieuse ont frappé les esprits durant la rencontre, comme la procession de paix de mardi. Les représentants chrétiens, musulmans, bouddhistes, juifs et shintoïstes ont convergé depuis leurs lieux de prière respectifs vers le théâtre gallo-romain afin d'assister ensemble à la cérémonie finale. Une plaque symbolisant la réconciliation entre catholiques et protestants a par ailleurs été inaugurée mardi dans la basilique de Fourvière.

Sant'Egidio : les limites du dialogue islamo-chrétien

RELIGION Ce grand rendez-vous annuel interreligieux, organisé à Lyon, s'est achevé hier soir

[Le Figaro, 14 septembre 2005]

Des milliers de poignées de main, de sourires, d'accolades et de bustes inclinés. A Lyon, les esprits bien disposés ne pouvaient qu'être enthousiastes en observant les participants à la rencontre interreligieuse de Sant'Egidio, close hier soir par une «procession de paix» sur les hauteurs de Fourvière. Depuis dimanche, quelque trois cents participants – religieux, politiques, intellectuels – ont échangé devant un auditoire nombreux sur des thèmes allant des conséquences du 11 Septembre sur les religions à la liberté de conscience dans un Etat laïc. Plus de cinq mille personnes ont assisté à cette 19e rencontre placée sous le thème : «Le courage d'un humanisme de paix», a précisé Andréa Riccardi, fondateur de Sant'Egidio, une communauté italienne de laïcs catholiques. C'est la première fois qu'un tel rendez-vous annuel était organisé en France. Andréa Riccardi s'est dit «très satisfait» d'avoir pu organiser «une rencontre des religions ici, dans le pays d'une certaine laïcité». La laïcité a d'ailleurs été largement évoquée tout au long de ces trois journées, alors que l'on célèbre le centenaire de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Le ministre de l'Intérieur chargé des cultes, Nicolas Sarkozy, a tenu à rappeler dimanche, à l'ouverture de la rencontre, que «la laïcité à la française n'est pas l'ennemie des religions».Il a également été beaucoup question du dialogue islamo-chrétien. Mais si tout le monde s'accorde sur la nécessité de le renforcer, l'exercice atteint vite ses limites.

9.13.2005

L’Azerbaïdjan accentue ses relations avec le Vatican

Dépêche publiée le 13/09/2005
Par Franck MADIOT, d'après Ria Novosti
Bakou, le 13 septembre - Le président Ilham Aliev a exprimé sa volonté de développer les relations bilatérales avec le Vatican au cours d’un entretien avec le Cardinal Crescenzio Sepe, lundi 12 septembre à Bakou.
Ilham Aliev a par ailleurs affirmé que l’inauguration de la Fondation de l’Eglise catholique à Bakou dimanche dernier et le lancement de la construction d’une église en Azerbaïdjan étaient la preuve du degré de tolérance religieuse dans ce pays. Il a par ailleurs ajouté qu’il y avait en Azerbaïdjan environ 500 catholiques dont la moitié seraient des travailleurs étrangers.

© CAUCAZ.COM | Dépêche publiée le 13/09/2005 | Par Franck MADIOT, d'après Ria Novosti

Clôture de la 19e Rencontre internationale pour la paix à Lyon

AP | 13.09.05 | 20:16


LYON (AP) -- La 19e Rencontre internationale pour la paix, organisée par la communauté Sant'Egidio depuis dimanche à Lyon s'est achevée mardi soir au théâtre gallo-romain de Fourvière avec la proclamation de l'Appel de paix 2005 dans lequel le dialogue entre les différents représentants religieux a été mis en avant.
Dans le dernier passage, il est dit: "A Lyon, nous avons vécu un dialogue franc, éclairé par l'esprit religieux de la prière. Nous avons dialogué entre représentants des différentes communautés religieuses et avec les humanistes de notre temps (...) L'art du dialogue est la voie patiente pour construire cette civilisation du vivre ensemble".
Organisée pour la première fois en France, cette manifestation interreligieuse a rassemblé au total 5.000 participants, venus en grande partie d'Italie, d'Allemagne et d'Europe de l'Est. "L'expérience a été très positive pour la France car il y a eu ce mélange de laïcité, de liberté et de religion qui nous a permis de dialoguer durant ces trois jours", a indiqué Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Sant'Egidio.
Plusieurs exemples d'entente interreligieuse ont frappé les esprits durant la rencontre, comme la procession de paix de mardi. Les représentants chrétiens, musulmans, bouddhistes, juifs et shintoïstes ont convergé depuis leurs lieux de prière respectifs vers le théâtre gallo-romain afin d'assister ensemble à la cérémonie finale. Une plaque symbolisant la réconciliation entre catholiques et protestants a par ailleurs été inaugurée mardi dans la basilique de Fourvière.
L'an prochain, la communauté Sant'Egidio souhaiterait organiser la 20e Rencontre à Assise, en Italie, là où pour la première fois le pape Jean Paul II a organisé une journée de prière interreligieuse. La communauté envisage parallèlement de préparer un événement du même type en avril à Washington. AP

Visite du roi Abdallah de Jordanie au Vatican

ROME, Lundi 12 septembre 2005 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI a reçu ce matin en audience privée le roi Abbdallah II de Jordanie, ainsi que la reine Rania et leur suite : le dialogue interreligieux était à l’ordre du jour.
En route pour le sommet de l’ONU à New York (14-16 septembre), le roi Abdallah est arrivé dimanche à Rome. Il s’agit de la deuxième audience à des souverains, après la visite du roi Juan Carlos et de la reine Sofia d’Espagne, lundi dernier.
Le Vatican n’a pas publié de communiqué à la suite de cette rencontre. Mais un communiqué de la cour de Jordanie repris par l’AFP en français indiquait à la veille de cette visite au Vatican qu’elle devait offrir l’occasion de « promouvoir le dialogue interreligieux », d’affirmer « les valeurs nobles de l’humanité pour combattre l’extrémisme, le terrorisme et les tentatives de porter atteinte à l’image réelle de l’islam ».
Le roi et la reine de Jordanie avaient accueilli le pape Jean-Paul II à Amman, à l’occasion de son pèlerinage jubilaire sur les pas de Moïse, en l’an 2000. Et le souverain s’était rendu au Vatican pour assister aux funérailles de Jean-Paul II le 8 avril 2005.
En juillet dernier, le roi avait promu à Amman un congrès international sur le thème : « Le véritable islam et son rôle dans la société moderne ».
Le thème de l’intervention du roi de Jordanie au sommet de l’ONU sera : « Le rôle clé de la Jordanie pour parvenir à une paix et une stabilité régionale et internationale ».
A cette occasion, le roi Abdallah devrait rencontrer des représentants du christianisme, du judaïsme et de l’islam, pour souligner, indique la même source que l’islam « est une religion de tolérance, de paix et de respect mutuel », toujours selon le communiqué.

9.12.2005

Pékin accuse Benoît XVI de "manquer de respect"

Chine : Réactions officielles après l'invitation de 4 évêques à Rome

Pékin, 12 septembre 2005 (Apic) La Chine, par la voix de l'agence officielle Chine Nouvelle, a accusé le pape Benoît XVI de "manquer de respect pour les catholiques chinois" après la nomination de 4 évêques chinois, deux représentant l'Eglise "officielle" et deux de l'Eglise dite clandestine.
Le pape Benoît XVI a nommé le 8 septembre 36 des membres de la 11e assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, qui se tiendra du 2 au 23 octobre 2005 à Rome. Parmi eux, on compte quatre évêques chinois, dont deux évêques appartenant à l'Eglise "officielle". Une première, pour un évident signe de dégel entre le Vatican et Pékin, notent les observateurs.
Le "Collège des évêques catholiques chinois" et "l'Association patriotique des catholiques de Chine",contrôlés par le parti communiste estiment eux que "cet acte va à l'encontre des bonnes intentions du pape et manque de respect", selon l'agence de presse officielle Chine Nouvelle. Qui ajoute: "Le Vatican savait très bien que le grand âge et la mauvaise santé empêcheraient les évêques d'assister au Synode au Vatican".
Pour l'Eglise officielle, les évêques invités au Synode sont Mgr Antonio Li Duan, évêque de Xi'an et Mgr Aloysius Jin Luxian, évêque de Shanghai.Pour l'Eglise clandestine et fidèle à Rome appartiennent Mgr Giuseppe Wei Jingyi, évêque de Qiqihar et Mgr Luca Li Jingfeng, évêque de Fengxiang.

Le choix d'évêques des deux branches a irrité les Chinois

"Le choix des 4 évêques des deux branches de l'Eglise signifie que pour le Saint-Siège, il y a une seule Eglise catholique en Chine", a commenté Asianews. Les deux Eglises catholiques chinoises, l'officielle et la clandestine, revendiquent chacune plusieurs millions de fidèles. Elles ont développé des liens au fil du temps.
Entre le Saint-Siège et Pékin, des contacts informels se sont multipliés depuis la mort de Jean Paul II, tandis que son successeur Benoît XVI a fait de l'établissement de relations diplomatiques avec la Chine l'une des priorités de son pontificat.
Pékin se déclare disposé à rétablir des relations officielles avec le Vatican rompues depuis 1951 après la prise de pouvoir du Parti communiste, à condition que le Saint-Siège mette un terme à ses liens officiels avec Taïwan et qu'il s'engage à ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures chinoises.
(apic/imedia/ag/vb)

12.09.2005 - Apic

Sant’Egidio refait le monde

La 19e rencontre pour la paix de Sant’Egidio, sur le thème «le courage d’un humanisme de paix» s’achève mardi 13 septembre au soir par une procession dans la ville de Lyon et par une prière des religions pour la paix
Difficile de trouver un fil conducteur dans la diversité des seize forums et tables rondes de la rencontre interreligieuse de Sant’Egidio qui se déroule jusqu’à mardi 13 septembre au soir à Lyon. Rien que lundi matin, aux quatre coins du Palais des Congrès qui accueille la rencontre, on parlait, en même temps, des perspectives du dialogue interreligieux après le 11 septembre, des enfants dans la guerre, des relations entre l’Orient et l’Occident, de l’esprit d’Assise, de la place des religions en Afrique, de celle des intellectuels dans la construction de la paix, de la prière comme source de la paix, de l’avenir du Liban… Vaste programme où il est parfois difficile de trouver son chemin.
Cet éparpillement est volontaire. «On pourrait effectivement étaler un peu plus les conférences et organiser une rencontre d’une semaine, reconnaît Mario Marazzati, un des piliers de la communauté de Sant’Egidio. Mais on prendrait alors le risque que les intervenants ne viennent que pour faire leur intervention avant de repartir aussitôt». Or, justement, le but de cette rencontre est de favoriser au maximum la rencontre entre tous les participants pour développer des liens. «C’est un peu cela, l’esprit d’Assise que nous essayons de perpétuer à travers nos rassemblements», rappelle Mario Marazzati, pour qui conférences et rencontres informelles sont indissociables. «C’est un package !», sourit-il.
À Lyon, comme dans les autres rencontres de Sant’Egidio, les couloirs ont d’ailleurs au moins autant d’importance que les amphithéâtres pleins à craquer. «Moi, je viens d’abord pour les contacts qu’on peut avoir avec des gens d’autres horizons, confie ce prêtre français très engagé dans l’œcuménisme. Pour le reste, ce sont toujours un peu les mêmes conférences qu’on retrouve d’année en année.»

La paix, un bien suprême

Dans ces débats, on peut cependant voir de belles tribunes où se rassemble toute la diversité religieuse mondiale. Et tant pis si le message de certaines interventions peut faire tiquer certains participants. C’est le jeu du débat ! Comme pour cette table ronde sur «la prière aux racines de la paix». Aux côtés d’un bonze zen japonais en robe grise, un moine catholique en habit bénédictin, un rabbin et un pasteur protestant, un mollah iranien s’exprime sur la tolérance dans l’islam, maniant avec une grande aisance Aristote et Platon. Avant d’expliquer très calmement pourquoi l’islam est la seule religion vraiment tolérante…
«L’important, c’est que tous convergent déjà sur un point : la paix est le bien suprême vers lequel nous devons tendre, relève le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et animateur de cette table ronde-tour de Babel en arabe, japonais, italien et français. Pour le reste, c’est un peu normal qu’il y ait des points d’achoppement. Cela montre qu’il reste aussi du travail à faire.»
Et ce travail à faire, d’autres échanges en ont montré l’ampleur tant le débat y était animé. Ainsi la table ronde sur l’avenir du Liban, qui a vu s’opposer très franchement des représentants des différentes confessions religieuses du pays, mais aussi les différentes générations. Malaise à la tribune, quand seize jeunes Libanais de la salle, rassemblant toutes les confessions du pays, ont appelé, dans un même élan, à une vie politique déconfessionnalisée, ou encore à l’introduction de cours de religion dans les écoles «en tant que culture générale»…

Un petit goût d’inachevé

Ouverts ou feutrés, la plupart des débats laissent aussi apparaître de belles personnalités, comme Muhammad Fathi Osman, théologien musulman américain qui, dans une table ronde sur le dialogue interreligieux après le 11 septembre souligne la nécessité du dialogue entre responsables religieux. «C’est clair que nous voulons tous que notre religion s’étende, reconnaît-il. Mais il faut absolument connaître le point de vue de l’autre car notre humanité est diverse. Ce dialogue entre nos différences est nécessaire.» Ou encore Ezzedine Ibrahim, théologien égyptien réformiste, conseiller du président des Émirats arabes unis, à qui le grand rabbin d’Israël Yona Metzger lançait soudain dimanche soir : «Si tous les musulmans étaient comme vous, il n’y aurait plus de terrorisme !»
Car au-delà des belles images, les débats de ce grand forum laissent tout de même un petit goût d’inachevé, qui n’apaise pas forcément les peurs que le participant peu habitué à, ce genre de forums peut éprouver par rapport aux croyants des autres religions. «Depuis le 11 septembre 2001, la fermentation de l’intolérance ne fait-elle pas de ce genre de dialogue, une pure utopie relevant d’une rhétorique épisodique et vaine ?», interrogeait même Bruno Frappat dimanche soir au cours de la table-ronde finale de la séance d’ouverture. «Non», lui a fermement répondu le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, avant de rappeler la nécessité absolue de l’espérance. «Nous devons porter au monde la conviction que le mal ne peut jamais être vainqueur, a-t-il lancé. Et seuls des hommes de religion peuvent porter cette espérance au monde.»

Nicolas SENEZE, à Lyon


Recours contre les subventions accordées à Sant’Egidio

Une association lyonnaise, La Libre Pensée, a déposé lundi 12 septemre un recours pour obtenir l’annulation des subventions votées par les collectivités locales pour soutenir le rassemblement de Sant’Egidio à Lyon. Au total, 600 000 ? (sans compter les avantages en nature comme le prêt de salles) ont été alloués à Sant’Egidio par la ville de Lyon, la communauté d’agglomération du Grand Lyon, le conseil général du Rhône et le conseil régional Rhône-Alpes. Un responsable de la mairie de Lyon rappelait toutefois à La Croix que le montant de ces subventions a finalement bénéficié à la communauté lyonnaise, ne serait-ce que par le biais des hôteliers ou des transports ou par l’image que donne Lyon à travers cette manifestation qui promeut la paix et le dialogue entre les cultures et les religions.
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