1.07.2005

Solidarité avec les victimes du tsunami : Mgr Tomasi recommande la coordination

CITE DU VATICAN, Vendredi 7 janvier 2005 (ZENIT.org) – Mgr Silvano Tomasi, Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève, recommande, au micro de Radio Vatican, une bonne coordination des aides aux populations frappées le 26 décembre par le tsunami.
« C’est un moment qui réclame l’engagement de toute la société civile et donc, aussi les Eglises et en particulier l’Eglise catholique se sentent poussées à collaborer et à donner leur apport immédiat. Le Service d’aide catholique des Etats-Unis, par exemple, a déjà débloqué 25 millions de dollars. La coordination des forces catholiques, qui sont engagées à apporter des aides concrètes, - des Caritas et des initiatives d’organismes privés ou même des individus -, il me semble essentiel pour faire en sorte que ce ne soit pas une superposition d’aides dans la même zone, et pour éviter la confusion. Il s’agit d’ouvrir le cœur à une sensibilité vraiment mondiale. Tout ce qui a été fait par les Eglises particulières, les diocèses, qui se sont mobilisés, les conférences épiscopales, et les organismes catholiques un peu partout dans le monde a démontré que le sens de la solidarité qui inspire les chrétiens et pas seulement, n’est pas seulement une abstraction, mais se traduit par une action concrète et immédiate qui apporte une aide visible et efficace dans ce moment de grande tragédie ».
Pour ce qui est du long terme, Mgr Tomasi ajoutait : « Après l’étourdissement initial devant les rescapés de cette immense tragédie, des questions commencent maintenant à surgir : pourquoi Dieu a-t-il permis ce mal ? Pourquoi souffrons-nous autant et pourquoi avons-nous perdu quasi tous les membres de notre famille ? Et ainsi de suite. C’est l’une des vieilles questions que l’homme se pose devant le problème du mal. Le premier pas est celui de voir cette tragédie, dans l’ample contexte de l’ample action de la Providence dans le monde et d’être proches non seulement par des aides matérielles, mais d’être proches par la chaleur humaine d’une amitié, d’une solidarité qui est exprimée par ces personnes qui sont sur place et représentent un peu nous tous qui participons d’une certaine façon à la souffrance de nos frères et sœurs qui ont été frappés si durement.

Des voix catholiques autorisées rectifient

CITE DU VATICAN, Vendredi 7 janvier 2005 (ZENIT.org) – A la suite du même article de Melloni, l’ancien secrétaire de Jean XXIII Mgr Capovilla proteste. Un historien dénonce : « une provocation qui fausse la vérité historique », un autre une « Inquisition anti-catholique ». Andrea Riccardi avertit : où sont les vraies responsabilités de la Shoah ?
Mgr Loris Capovilla, le secrétaire de l’ancien nonce en France, Roncalli, a pour sa part précisé dans les colonnes du quotidien L’Avvenire du 4 janvier que l’attitude du nonce et de l’Eglise de France ont été en l’occurrence « sans équivoque ».
Pendant l’occupation, il s’agissait, dit-il de « sauver la vie d’enfants sans défense, de les mettre en sécurité dans des familles catholiques qui pourraient s’en occuper comme de leurs propres enfants, et les remettre ensuite à leurs familles d’origine » une fois le danger passé.
« Ces enfants, expliquait Mgr Capovilla, ont été sauvés d’une mort certaine. Les familles [d’accueil] leur ont transmis ce qui était leur trésor le plus cher, la foi catholique, mais sans contrainte ».
« A la fin de la guerre, continuait le secrétaire du futur Jean XXIII, il a semblé tout aussi naturel de considérer les situations cas par cas, en prêtant la plus grande attention à qui frappait à la porte pour réclamer les enfants. Que devaient faire ces familles ? Remettre les enfants élevés en même temps que leurs enfants aux premiers qui se présentaient ? L’Eglise n’a rien fait d’autre que de conseiller une règle de prudence et de veiller à la protection de ces enfants ».
Selon Mgr Capovilla, aucune interdiction n’a empêché les enfants de connaître et de retrouver leur famille naturelle.
De son côté, un historien Italien, Giovanni Sale, jésuite, a souligné dans le même quotidien le 4 janvier: « Considérer Pacelli comme antisémite, l’opposer à Roncalli, et réclamer une commission sur les non-restitutions présumées des enfants israélites est une provocation qui fausse la vérité historique ».
En ce qui concerne le soi-disant antisémitisme de Pie XII et de l’Eglise catholique, Giovanni Sale souligne encore que « la véritable essence de l’antisémitisme moderne, professé par Hitler et par les fascismes du XXe siècle (…) n’était pas fondé sur des théories religieuses (comme l’anti-judaïsme chrétien) mais sur des principes eugéniques et biologiques qui considéraient la race arienne comme supérieure et dominante. Qui connaît la théologie chrétienne sait que l’Eglise n’a jamais approuvé de telles théories, qui ont été à l’origine de l’Holocauste, au contraire, dans différents documents pontificaux solennels, elles furent ouvertement condamnées, en dépit des menaces d’Hitler contre l’Eglise en Allemagne ».
D’accord avec Giovanni Sales, le Prof. Giorgio Rumi a réagi le 6 janvier dans le « Corriere », mettant en garde contre un nouveau danger, «L’inquisition anti-catholique ».
Pour lui, « la directive vaticane sur les enfants juifs baptisés risque de déclencher une utilisation judiciaire de l’histoire ».
Historien lui aussi, le prof. Andrea Riccardi évoque pour sa part à propos de l’article, « une opération aux traits obscurs ». « Peut-être, dit-il, dans un éditorial publié par L’Avvenire du 4 janvier, conviendrait-il de s’interroger sur ce caractère de l’obsession anti-pacellienne qui risque de confondre les contours de l’histoire et la « criminalisation » de ce pape, alors que les vraies responsabilités de la Shoah s’estompent ».
En effet, déplore l’historien italien, il est une utilisation de Pie XII qui va au-delà de l’histoire. Ou l’on fait de lui la figure symbolique d’un ancien régime à abattre rituellement ou l’on fait de lui un bouc émissaire derrière lequel cacher la mesure de l’insensibilité vis-à-vis des Juifs même de la part des institutions et des gouvernements rangés contre nazisme et fascismes ».

Pie XII et Roncalli défendus par des historiens juifs

CITE DU VATICAN, Vendredi 7 janvier 2005 (ZENIT.org) – Des historiens juifs italiens réfutent les allégations d’un article du quotidien italien le « Corriere della Sera » du 28 décembre dénonçant un soi-disant scandale concernant les enfants juifs mis à l’abri de la persécution dans des familles catholiques pendant la seconde guerre mondiale (cf.
http://www.corriere.it/Primo_Piano/Cronache/2004/12_Dicembre/28/papa-roncalli.shtml).
L’article qui déchaîne les passions
« Pie XII au nonce Roncalli : ne restituez pas les enfants juifs », titrait le quotidien pour cet article d’Alberto Melloni, avec pour sous-titre : « Une disposition du Saint-Office datée du 20 octobre 1946 révèle des aspects nouveaux de cet épisode douloureux ».
Le quotidien commentait : « Mais le futur Jean XXIII déçut les ordres de Rome et favorisa le retour chez eux des mineurs accueillis dans les couvents français ».
Selon l’article du Corriere, il s’agit d’un document inédit que Melloni aurait découvert en France, concernant le comportement que le clergé français aurait dû avoir vis-à-vis des enfants juifs sauvés de la Shoah.
Une partie de l’article soutient que « Pie XII, à travers le Saint-Office, aurait transmis au nonce en France, Angelo Giuseppe Roncalli, « des ordres terrifiants » à savoir, de ne pas remettre les enfants juifs sauvés à des organisations juives ou à leurs parents rescapés s’ils avaient été baptisés.
L’article a provoqué de grands remous en Italie : tous les jours des commentaires, des réactions pont été publiés dans les pages culturelles du quotidien.
Par exemple, le président des communautés juives italiennes, Amos Luzzato, a eu une réaction très vive, publiée le 29 décembre, avertissant que des problèmes pourraient surgir dans les relations avec Rome en cas de béatification du pape Pacelli.
Le 4 janvier, Daniel Goldhagen, demandait une commission internationale pour intenter un procès à l’Eglise catholique.
En revanche, des historiens sont intervenus pour dénoncer le caractère non scientifique d’une démarche qui consiste à citer un document inédit sans référence aux archives dont il serait tiré, sans possibilité de vérifier la signature et la nature du document en question.
Les historiens juifs italiens Anna Foa et Michael Tagliacozzo ont jugé l’article de Melloni très étrange.
Le 2 janvier, Anna Foa évoque dans les colonnes du « Corriere » le thème controversé du baptême des enfants juifs, en mettant en lumière la correction de l’attitude de l’Eglise, de Grégoire le Grand à Karol Wojtyla.
Le 4 janvier, Michael Tagliacozzo écrit dans l’Avvenire : « Pie XII ravisseur d’enfants ? Mais arrêtons avec ces âneries ! »
Michael Tagliacozzo, considéré comme une autorité pour ce qui concerne l’histoire de la communauté juive dans la Ville éternelle durant l’occupation nazie, a témoigné avoir trouvé refuge au Latran, où il a eu l’occasion de fréquenter, entre autres, le futur cardinal Pietro Palazzini, qui, en décembre 1943, lui a confié : « On n’est arrivé à rien ». Il explique : « Il voulait dire qu’en dépit des efforts du pape, il n’avait pas été possible de sauver les Juifs de Rome. Du moins pas tous ».
Pour ce qui concerne les enfants accueillis dans des familles romaines, Tagliacozzo a affirmé : « Ils ont été rendus à leurs parents dès que possible. Déjà, durant la guerre certaines associations juives et aussi les volontaires palestiniens qui combattaient avec les Alliés ont passé au crible les instituts religieux romains à la recherche des enfants juifs qui y auraient été retenus. Ils ne les ont pas trouvés parce que simplement, ils n’y en avait pas ».
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