3.26.2007

Le ciel est bleu

Non, il ne s'agit pas d'adresser une ode à celui qui quitte Beauveau, mais de confirmer la défaite morale du pasteur unioniste Ian Paisley. Il s'en est failli de très peu pour qu'il ne gouvernât jamais "sa" bonne terre d'Irlande (comprendre ici Ulster), administré une nouvelle fois directement depuis Londres et Dublin. Au cours d'une rencontre historique, lundi 26 mars, il a accepté, ce qu'il refusait jusque-là, le catholique Gerry Adams, et s'est mis d'accord avec lui sur la date du 8 mai pour un partage du pouvoir. Le Parti unioniste démocratique (DUP) de M. Paisley et le Sinn Fein de M. Adams étaient arrivés en tête aux élections législatives régionales du 7 mars dernier, avec respectivement 36 et 28 des 108 sièges de l'Assemblée nord-irlandaise. Ils s'attachent désormais à trouver un accord pour se partager la majorité des dix postes de ministres à pourvoir et relancer ainsi un gouvernement suspendu depuis plusieurs années.
Londres avait fait savoir que la date butoir pour un accord, jusqu'alors fixée à ce lundi minuit, pourrait être repoussée sous conditions. Le secrétaire britannique chargé de l'Irlande du Nord, Peter Hain, avait affirmé lundi que si les deux parties arrivent à se mettre d'accord dans la journée sur un calendrier, "peu importe vraiment si la date butoir est repoussée de quelques semaines". Faute d'accord, Londres a menacé de dissoudre l'Assemblée d'Ulster lundi à minuit. La Grande-Bretagne a également déclaré au DUP et au Sinn Fein qu'ils devaient commencer dès lundi à gérer les affaires courantes de la province britannique ; sinon, ils devraient accepter la reprise de sa gestion directe par Londres, pour une durée indéterminée.
Tony Blair a salué l'accord de partage du pouvoir. "D'une certaine manière, tout ce que nous avons entrepris ces dix dernières années ont préparé cemoment", a déclaré le premier ministre britannique. "La population d'Irlande du Nord (...) a dit : 'Nous voulons la paix, partager le pouvoir et travailler ensemble', et les responsables politiques se sont ralliés derrière (ce souhait) et ont dit : 'nous allons réaliser ce que veulent les gens'", a-t-il ajouté.
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