6.25.2005

Benoît XVI veut réconcilier l'Europe autour des valeurs chrétiennes

Italie Le souverain pontife a été reçu hier au Quirinal par le président italien avec tous les honneurs dus à un chef d'État

Le pape Benoît XVI a insisté hier sur la nécessité pour l'Europe de retrouver ses racines chrétiennes si elle veut parvenir à son unité, devant le président italien, Carlo Azeglio Ciampi, qui l'a reçu pour la première visite d'État du Souverain Pontife.

Le Vatican : Hervé Yannou
[Le Figaro, 25 juin 2005]

D'une saine laïcité, l'Église catholique ne peut être exclue. C'est ce que Benoît XVI a déclaré lors de sa première visite d'État qu'il a réservée hier au président de la République italienne, Carlo Azeglio Ciampi. Sous les ors du palais présidentiel, ancienne résidence des papes, le Saint-Père a rappelé à la catholique Italie qu'une «saine laïcité de l'État, en vertu de laquelle les réalités temporelles sont régies selon leurs règles propres», ne doit cependant pas oublier «les références éthiques qui trouvent leurs fondements ultimes dans la religion». Quand la communauté civile écoute le message de l'Église, elle est «plus responsable», plus «attentive à l'exigence du bien commun».
Le Pape en a ainsi profité pour rappeler que, dans une Europe en panne de projet commun, l'Italie peut jouer un grand rôle en «l'aidant à retrouver ces racines chrétiennes» facteurs «d'unité profonde du conti nent».
Au président – 85 ans, catholique, ami de Jean-Paul II et gardien de la laïcité italienne – rappelant les liens «exemplaires» et historiques qui unissent l'Italie au Saint-Siège, le Pape a répondu que le début de son règne était «accompagné de quelques préoccupations». Il a ainsi demandé aux responsables politiques de la Péninsule de veiller à «la sauvegarde de la famille fondée sur le mariage», à «la défense de la vie humaine de sa conception jusqu'à son terme naturel», et à l'éducation des jeunes respectant «le droit des parents à un libre choix éducatif». Benoît XVI a alors «espéré» que «la sagesse» des législateurs italiens leur permettrait de donner des solutions «humaines» à ces questions.
Ces paroles du Pape s'inscrivent dans la polémique transalpine sur la laïcité et le poids de l'Église catholique dans la société. L'Église italienne, conduite par le cardinal Camillo Ruini et soutenue par Benoît XVI, avait appelé les électeurs à ne pas se rendre aux urnes lors du référendum sur la procréation médicalement assistée. Le 13 juin, la victoire de l'abstention a invalidé le vote. Le cardinal Ruini avait alors salué la «maturité» des Italiens, qui ont aussi boudé un sujet très technique.
Il n'empêche que cette «ingérence» de l'Église est un sujet sensible. Certains craignent ainsi que la loi sur l'avortement soit remise en question, malgré les assurances du cardinal Ruini, ou que les projets de «Pacs» ne voient pas le jour. Ce débat sur le rôle de l'Église en Italie et en Europe est aussi nourri par l'invitation à relire les propos du cardinal Ratzinger. Son dernier livre, L'Europe de Benoît dans la crise des cultures, a été présenté en grande pompe mardi à Rome. C'est un recueil de trois conférences en italien – déjà publiées par ailleurs – données de 1992 à 2005 par celui qui était alors le «gardien de la doctrine de l'Église». On peut y lire que le futur pape estime que la crise de l'Europe est due au développement d'une culture «qui, de façon inconnue jusqu'ici, exclut Dieu de la conscience publique».

6.24.2005

Benoît XVI voit l'unité de l'Europe fondée sur ses racines chrétiennes

AFP 24-06-05 14:19:41

Le pape Benoît XVI a insisté vendredi sur la nécessité pour l'Europe de retrouver ses racines chrétiennes si elle veut parvenir à son unité, devant le président italien Carlo Azeglio Ciampi qui l'a reçu pour la première visite d'Etat du souverain pontife.
Le pape a aussi plaidé pour "une saine laïcité" fondée sur une "harmonie intime" entre la sphère temporelle et les exigences spirituelles, moins de deux semaines après le succès remporté par l'Eglise catholique italienne contre un référendum visant à libéraliser la procréation médicalement assistée.
Benoît XVI a été reçu au Quirinal, le siège de la présidence italienne, avec tous les honneurs dus à un chef d'Etat de premier plan et la cordialité décontractée réservée à un ami proche. Le président Ciampi, qui aimait beaucoup Jean Paul II, a déployé tout son charme pour séduire son successeur élu le 19 avril, et qu'il avait déjà rencontré deux fois au Vatican.
Sous une chaleur écrasante, la voiture découverte du pape a été escortée depuis la place Saint Pierre à travers le centre historique de Rome par des cuirassiers de l'armée italienne jusqu'au Quirinal, ancienne résidence des souverains pontifes, où l'attendaient les représentants des institutions politiques italiennes au grand complet.
Après une longue domination des Etats pontificaux sur une large partie de la péninsule, l'Italie et le Vatican sont aujourd'hui liés par un concordat (les accords du Latran signés en 1929) dont la révision en 1984 a consacré officiellement la laïcité de l'Etat.
Cette intimité historique de l'Italie avec la papauté a donné à Benoît XVI matière à délivrer sa vision du rôle de la péninsule dans une Europe en panne de projet commun.
"L'Italie peut apporter une contribution très efficace à l'Europe, en l'aidant à retrouver ces racines chrétiennes qui dans le passé lui ont donné sa grandeur et qui peuvent encore aujourd'hui favoriser l'unité profonde du continent", a-t-il déclaré.
Le pape a aussi plaidé pour "un saine laïcité de l'Etat en vertu de laquelle les réalités temporelles sont régies selon leurs règles propres, sans exclure cependant les références éthiques qui trouvent leur fondements ultimes dans la religion".
"L'autonomie de la sphère temporelle n'exclut pas une harmonie intime avec les exigences supérieures et complexes découlant d'une vision intégrale de l'homme et de son destin éternel", a-t-il ajouté.
"Quand le message du Christ est écouté, la communauté civile gagne en responsabilité, devient plus attentive aux exigences du bien commun et plus solidaires envers les pauvres, les abandonnés et les marginaux", a-t-il souligné.
Il a demandé aux responsables politiques de veiller à "la sauvegarde de la famille fondée sur le mariage", à "la défense de la vie humaine de sa conception jusqu'à son terme naturel", et à l'éducation des jeunes respectant "le droit des parents à un libre choix éducatif".
Le président Ciampi avait auparavant présenté les relations entre le Saint-Siège et l'Italie comme "un exemple de cohabitation harmonieuse et de collaboration". Il avait aussi affirmé "avec orgueil la laïcité de la République italienne".
"L'Italie sait avoir de profondes racines chrétiennes", avait-il déclaré, en ajoutant cependant qu'elles étaient "entrelacées avec ses racines humanistes".
Le président italien a prononcé une profession de foi européenne en estimant que malgré "l'épreuve majeure" que traverse l'Union européenne, le projet européen n'était "pas une utopie".

6.23.2005

La pape face à la crise de la culture

La Croix 22-06-2005

Composé de trois conférences prononcées avant son élection, le dernier livre du nouveau pape s’intéresse aux conflits entre le christianisme et la culture européenne contemporaine
Le «nouveau» livre de Joseph Ratzinger – en couverture, le nom de l’auteur est deux fois plus gros que le titre – est intitulé en italien L’Europe de Benoît dans la crise des cultures. Il s’agit du recueil de trois textes prononcés en différentes occasions.
L’un, Qu’est-ce que croire ? date de 1992, pour la remise d’un Prix école et culture catholique décerné à Bassano del Grappa. Le second, Le Droit à la vie et l’Europe, a été prononcé en 1997 devant le Mouvement [italien] pour la vie.
Le troisième document (lire extraits ci-dessous), qui donne son titre au livre en jouant sur le nom de Benoît, est le plus récent. Simplement intitulé à l’origine La Crise des cultures, il a été prononcé le 1er avril dernier, veille de la mort de Jean-Paul II, dans l’abbaye bénédictine Sainte-Scholastique de Subiaco, tout près de la grotte où saint Benoît vécut plusieurs années avant de partir écrire sa règle monastique au Mont Cassin. Le cardinal Ratzinger y recevait le prix Saint-Benoît pour l’Europe, décerné par une fondation locale, Vie et Famille.
Selon la tradition romaine, la présentation du livre avait alors donné lieu à une importante manifestation, au cours de laquelle le cardinal Camillo Ruini, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, a montré que ces trois textes avaient en commun les questions décisives pour les rapports entre le christianisme et la culture européenne, à commencer par ce qui concerne la vie avec tous les débats ouverts, de l’avortement – qualifié par le cardinal Ratzinger de «petit homicide» – jusqu’au refus, réaffirmé par le cardinal Ruini, du mariage pour les couples homosexuels.

Yves PITETTE, à Rome

VATICAN - Les condoléances du Pape Benoît XVI et de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples pour la mort du Cardinal Jaime Sin, Archevêque

Rome (Agence Fides) - Le Pape Benoît XVI a exprimé ses profondes condoléances pour la mort du Cardinal Jaime Sin, Archevêque de Manille, décédé dans les premières heures du mardi 21 juin 2005, dans un télégramme envoyé à l’Archevêque de Manille, Mgr Gaudencio B. Rosales. Le Saint-Père rappelle avec gratitude « le dévouement infatigable du Cardinal Sin pour la diffusion de l’Evangile et la promotion de la dignité, du bien-être commun, et de l’unité nationale du peuple philippin ». Présentant les condoléances à l’Archevêque, au clergé, aux religieux et aux laïcs de l’Archidiocèse de Manille, le Pape Benoît XVI s’unit à la prière commune pour que Dieu Père accorde au Cardinal Sin « la récompense de son travail », et il donne sa Bénédiction Apostolique à tous ceux qui sont réunis pour la Messe des funérailles.
Le Préfet de la Congrégation pour l’Evangéllisation des Peuples, le Cardinal Crescenzio Sepe, avec S. Exc. Mgr Robert Sarah, Secrétaire du Dicastère, a exprimé ses sincères condoléances à Mgr Gaudencio Rosales, au nom de la Congrégation, en assurant de leurs « prières pour le repos de son âme ». (S.L.)
(Agence Fides, 22 juin 2005, 18 lignes, 211 mots)

6.22.2005

Benoît XVI convoque un second synode pour l’Afrique

ROME, Mercredi 22 juin 2005 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI a annoncé lors de l’audience générale la tenue d’un second synode pour l’Afrique, notamment en vue de la promotion de l’évangélisation, « de la réconciliation et de la paix ».
A la fin de l’audience, le pape a adressé différentes salutations en italien, tout d’abord aux membres « du conseil spécial pour l’Afrique du synode des évêques réunis ces jours-ci au secrétariat général du synode ».
« Confirmant ce qu’avait décidé mon vénéré prédécesseur le 13 novembre de l’an dernier, je désire annoncer mon intention de convoquer une seconde assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques », annonçait le pape.
Benoît XVI ajoutait : « Je nourris une grande confiance qu’une telle assemblée marque un nouvel élan pour l’évangélisation dans le continent africain, pour la consolidation et la croissance de l’Eglise, et pour la promotion de la réconciliation et de la paix ».
A la fin de l’audience, les membres du conseil du synode sont venus saluer le pape et échanger quelques mots avec lui.
Le pape Benoît XVI a lancé son premier appel solennel à la paix, en particulier au Togo, le dimanche 1er mai, depuis la fenêtre de son bureau, qui donne place Saint-Pierre.
« En ces jours, confiait Benoît XVI, je me retrouve souvent à penser à tous les peuples qui souffrent de la guerre, des maladies et de la pauvreté ». Il soulignait : « En particulier, je suis proche aujourd’hui des chères populations du Togo, bouleversées par de douloureuses luttes internes. » « Pour toutes ces nations, concluait le pape, j’implore le don de la concorde et de la paix ».
On sait que le pape Benoît XVI a indiqué lui-même avoir choisi ce nom de Benoît en référence à son prédécesseur Benoît XV, élu en 1914 et infatigable promoteur de la paix en Europe. Il a aussi choisi ce nom en référence à saint Benoît de Nursie. Or, la devise bénédictine est la paix : « Pax ».
Benoît XVI a déclaré dès le premier jour de son service pétrinien vouloir lui aussi travailler à la réconciliation et à la paix entre les hommes. Ses premières paroles, à l’issue de sa première messe comme pape, le 20 avril, en la chapelle Sixtine, ont été ce vœu : « Grâce et paix en abondance à vous tous ! ».
Dans son discours-programme, il disait alors : « J’invoque de Dieu l’unité et la paix pour la famille humaine et je déclare la disponibilité de tous les catholiques à coopérer pour un développement social authentique, respectueux de la dignité de chaque être humain ».
Jean-Paul II avait annoncé samedi 13 novembre 2004, un nouveau synode des évêques pour l’Afrique, lors de l’audience accordée aux évêques qui avaient participé à Rome au symposium international des évêques européens et africains.
Ce congrès était organisé par le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) et par le Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE).
Le premier synode des évêques pour l’Afrique a eu lieu en 1994, et Jean-Paul II avait ensuite publié son exhortation apostolique post-synodale « Ecclesia in Africa ».
« Accueillant les vœux du conseil post-synodal, interprète des désirs des pasteurs africains, je saisis l’occasion pour annoncer mon intention de convoquer une seconde assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques », avait dit Jean-Paul II.
Dans son discours aux évêques d’Europe et d’Afrique, le pape leur avait recommandé de rechercher avec constance « une coopération fraternelle et solidaire » entre les Eglises africaines et européennes, pour affronter, depuis leurs points de vue respectifs, mais en synergie, « les grands défis qui interpellent la foi chrétienne dans notre société mondialisée ».
Jean-Paul II avait souligné qu’il s’agissait « de mettre en valeur les différentes traditions culturelles de façon complémentaire ». Il avait invité les prélats à construire l’unité de l’Eglise autour de l’Eucharistie, en cultivant « en premier lieu la prière ».

6.21.2005

Autour de Benoît XVI

NOUVELOBS.COM | 21.06.05 | 16:23

Autour de Benoît XVI "Benoît XVI, les clés d’une vie",
de Constance Colonna-Cesari,
n'a pas plu au critique du Monde.
Qui l'a écrit. Et à qui répond l'auteur.


SPECIALISTE des questions religieuses, Constance Colonna-Cesari, journaliste, est régulièrement interviewée sur nouvelobs.com, pour qui elle est devenue une consultante avertie. Son dernier ouvrage, "Benoît XVI, les clés d’une vie" (éd. Philippe Rey, 198 p., 14,90 euros), sorti dans la foulée de l'élection du nouveau pape, a été proprement éreinté par le critique du Monde, Henri Tincq.
L'auteur a ensuite répondu à son critique.
Un joli moment de polémique.
C'est pourquoi nous publions ici des extraits de l'article d’Henri Tincq (la législation sur le droit de citation interdit la reproduction intégrale d'un article) ainsi que la lettre-réponse de Constance Colonna-Cesari.

Extrait de l'article d’Henri Tincq paru dans Le Monde des livres, vendredi 10 juin 2005, sous le titre : "Benoît XVI, star éditoriale":
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(…)"Ainsi ose-t-on présenter comme une biographie ("Benoît XVI les clés d’une vie", de Constance Colonna-Cesari, éd Philippe Rey) le livre d’une journaliste inconnue à Rome qui réécrit les dépêches d’agence et les articles parus lors du conclave, dépeint l’élection du cardinal Ratzinger comme la machination d’un clan ultra-conservateur et détaille avec une assurance désarmante les manœuvres des quatre scrutins. Un cardinal latino-américain aurait obtenu 50 voix ! Le "candidat progressiste" Martini aurait souhaité "un nouveau concile Vatican III". Que d’erreurs et d’approximation ! (…)
Il aurait fallu du temps, étudier les racines bavaroises du nouveau pape, tenter de comprendre les raidissements de sa pensée après Vatican II, essayer d’expliquer son action à Rome par son conflit originel et personnel avec son collègue progressiste de Tübingen. (…)

Réponse de l’auteur à Henri Tincq, le 13 juin 2005:

"Monsieur,
Pauvre et humble journaliste "inconnue à Rome", vous me refusez cette année mon diplôme de vaticaniste… J’en suis évidemment très triste, puisque vous êtes bien sûr le détenteur de cette science savante réservée à un cercle d’initiés dont vous délimitez avec autorité le contour... Sachez pourtant qu’un grand nombre de vos confrères (à La Croix, Radio Vatican, KTO, pour ne citer ici que des titres catholiques, et donc "autorisés") ont fait de "Benoît XVI, les clés d’une vie" une critique beaucoup moins partiale. J’imagine qu’ils l’avaient tout simplement lu.
N’ayez pas peur ! ai-je envie de vous écrire. Ouvrez toutes grandes les portes de l’information à caractère religieux ! Acceptez d’y voir entrer d’autres plumes, dont l’une, soit dit en passant, planche sur le sujet depuis les années 1984 et connaît elle aussi de l’intérieur ce monde fermé que vous jugez impénétrable. Et surtout, sortez de la "Sala stampa vaticana" lorsque vous êtes à Rome ! Vous pourriez rencontrer bien des gens, cardinaux, monsignor, prêtres ou ambassadeurs qui me connaissent et, pire, osent apprécier mes livres !
Si, si ! même à l’intérieur des enceintes de la Porte de Bronze, je vous assure !
L’ironie de votre article –et donc de votre lecture de mon livre, réduite au mieux à quelques lignes du chapitre sur le conclave- est que, comme vous l’écrivez, "il aurait fallu étudier les racines bavaroises du nouveau pape, tenter de comprendre les raidissements de sa pensée après Vatican II, essayer d’expliquer son action à Rome par son conflit originel et personnel avec son collègue progressiste de Tübingen". Je me demande comment vous avez pu passer à côté de tous ces chapitres puisqu’ils constituent précisément le corps de mon texte ! Etes-vous aveugle à l’évidence ou simplement d’une mauvaise foi inouïe ? A vous lire, je me demande même s’il ne vaut pas mieux demeurer ad vitam aeternam une "vaticaniste en herbe", plutôt que risquer de devenir une branche desséchée, oublieuse des principes d’objectivité et d’ouverture qui fondent la belle mission d’information dévolue aux journalistes…
J’ignore d’où vous vient cette rancune. Une explication est peut-être la bonne : vous aviez, paraît-il, vous aussi, le projet d’un livre rapide sur le successeur de Jean-Paul II (ou serait-ce encore l’une de mes spéculations ?).
J’espère que cet ouvrage ne tardera plus et que vous nous démontrerez très vite votre capacité à trouver un ton et un traitement plus honorables, simplement destinés à informer les lecteurs. Ceux du Monde le méritent comme les autres. La défense de votre "pré carré" les intéresse sans doute bien moins que le contenu réel et l’analyse objective de ces livres que vous mettez si hâtivement à l’index …
Que vous limitiez mon travail -alors que vous n’avez pas fait le vôtre- à la réécriture de dépêches d’agence me semble l’injustice la plus criante et la plus malhonnête de votre article. J’aime écrire, et de nombreux lecteurs m’ont déjà fait l’obligeance de souligner que mon style aussi faisait partie des qualités qu’ils avaient appréciées dans mon livre. Apparu à certains critiques comme "solide et documenté" (Le Nouvel Obs), ou encore fidèle à l’exercice "d’une biographie, au sens classique du terme" (La Croix), "Benoît XVI, les clés d’une vie" méritait au moins de votre part une vraie critique, au lieu de ce parti pris méprisant qui vous a conduit à ne pas même juger utile de lire vraiment avant d’écrire.

Constance Colonna-Cesari"

6.19.2005

Benoît XVI demande aux chrétiens des gestes concrets en faveur des réfugiés

ROME, Dimanche 19 juin 2005 (ZENIT.org) - A la veille de la Journée mondiale du Réfugié, le pape Benoît XVI demande des gestes concrets d’accueil envers les millions de personnes qui ont été forcées de quitter leur patrie.
Personne ne doit se sentir étranger dans l’Eglise, a déclaré l’évêque de Rome, dans son allocution avant la prière de l’Angélus, en présence de plusieurs dizaines de milliers de pèlerins rassemblés place Saint Pierre.
« La communauté chrétienne se sent proche de ceux qui se trouvent dans cette situation douloureuse ; elle s’efforce de les soutenir et leur manifeste de différentes manières son intérêt et son amour qui se traduit par des gestes concrets de solidarité, afin que quiconque se trouvant loin de son pays sente l’Eglise comme une patrie où personne n’est étranger », a affirmé le pape.
La Journée mondiale du Réfugié, qui a cette année pour thème : « Le courage d’être réfugié », souligne « la force d’âme demandée à celui qui doit tout laisser, parfois même la famille, pour fuir de graves difficultés et dangers », a poursuivi le pape.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) a annoncé vendredi que même si le taux global des réfugiés a baissé de 4% en 2004 - le chiffre actuel de 9,2 millions est le plus bas depuis près d’un quart de siècle - le nombre de personnes déplacées et sans patrie reste élevé.
« L’attention mêlée d’affection des chrétiens, envers ceux qui se trouvent dans des situations difficiles, et leur engagement en faveur d’une société plus solidaire, se nourrissent continuellement de la participation active et consciente à l’Eucharistie », a expliqué le successeur de Pierre.
« Celui qui se nourrit avec foi du Christ au banquet eucharistique assimile son propre style de vie, qui est le style du service attentif, spécialement à l’égard des personnes plus faibles et défavorisées », a-t-il ajouté.
« La charité en actes est en effet un critère qui prouve l’authenticité de nos célébrations liturgiques », a souligné Benoît XVI.
Le pape souhaite que « l’Année de l’Eucharistie, que nous sommes en train de vivre, aide les communautés diocésaines et paroissiales à raviver cette capacité d’aller à la rencontre des nombreuses pauvretés de notre monde ».
Pour terminer, le pape a confié les réfugiés à Marie, rappelant qu’elle avait elle aussi, avec Joseph et l’Enfant Jésus, connu « l’amertume de l’exil lorsque la persécution absurde du roi Hérode contraignit la sainte Famille à fuir en Egypte ».
Le plus grand groupe de réfugiés est actuellement constitué d’Afghans. Ils sont 2,1 millions. Ce sont les réfugiés soudanais qui ont le plus augmenté en 2004, avec 125.000 nouveaux réfugiés, la plupart fuyant le Darfour en direction du Tchad. Les principaux pays d’asile sont l’Iran et le Pakistan avec essentiellement des réfugiés afghans. Les autres pays d’asile les plus importants sont l’Allemagne, la Tanzanie et les Etats-Unis, qui enregistrent cependant une baisse du nombre de réfugiés accueillis.
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